3.1.2. La revue littérature
Dans cette partie, je vous présenterai mes recherches
documentaires en commençant par le lieu de vie de l'EHPAD. Puis je
poursuivrai avec le suivi des déficiences auditives dans la
société, ainsi que la communication et pour terminer
l'isolement.
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1) Le lieu de vie de l'EHPAD
D'après le Robert, la structure de l'EHPAD, est un
« établissement d'hébergement pour personnes
âgées dépendantes » [24]. Elle accueille des
résidents qui peuvent être en perte d'autonomie physique et/ou
psychique, dans les gestes de la vie quotidienne et elle prodigue des soins
médicaux et paramédicaux. Il s'agit d'un lieu de vie que l'on
appelle plus communément « maison de retraite ». Selon le
rapport de ANESM (2012), en entrant en EHPAD, les résidents «
redécouvrent ou découvrent après des années
à vivre chez eux une vie en collectivité, passant de chez soi
à chez soi dans un chez nous » [14]. Beaucoup ont du mal
à accepter ce lieu car principalement ils ne l'ont pas choisi et fut
imposé.
Pour rentrer dans l'établissement, il faut remplir un
dossier d'admission et être âgé d'un minimum de 60 ans. Ce
dossier contient un questionnaire médical qui est rempli par le
médecin traitant. Ce dernier évalue l'état de santé
de la personne et détermine la prise en charge la plus adaptée.
Par la suite, il s'agit du médecin coordinateur de
l'établissement qui validera ou non, la nécessité et la
capacité de l'admission en EHPAD. On peut retrouver une grande
diversité des pathologies, causant à la personne
âgée des difficultés dans le développement de sa vie
sociale et collective au sein de l'établissement. Certains
résidents auront du mal à accepter cette différence car
naturellement, ils vont se comparer avec les autres et sur leurs
problèmes.
Les déficiences sensorielles sont liées au
vieillement, Verny (2019) le fait remarquer dans son ouvrage, elles
correspondent à « l'ensemble des processus physiologiques et
psychologiques durables qui modifient la structure et les fonctions de
l'organisme à partir de l'âge adulte » [2]. En effet,
avec l'âge, le corps va se dégénérer au fur et
à mesure, la personne perdra de l'autonomie et des sens. D'après
la revue soins aides-soignantes (Retailleau, B, 2022, p. 10) «
l'ouïe s'impose comme l'un des plus complexe de nos 5 sens, mais aussi
l'un des plus utiles pour rentrer en communication avec le monde qui nous
entoure. L'oreille est un organe neurosensoriel, bilatérale, responsable
de l'audition et de l'équilibre » [11]. Les troubles de
l'équilibre vont conduire aux risques de chutes et de fractures osseuses
pour la personne âgée. Les autres facteurs favorisants sont :
l'âge, les antécédents de chutes, les troubles cognitifs,
la polymédication, les troubles visuels ou cognitifs, l'hypotension
orthostatique, la mobilité réduite, etc.
En tant que soignant dans un EHPAD, on se doit de
prévenir ces facteurs de risque. Les infirmiers joueront un rôle
important dans la prise en charge des personnes âgées. Ils
permettent le maintien de l'autonomie et prodiguent les soins médicaux
et paramédicaux nécessaires à chaque résident.
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2) Les déficiences auditives dans la société
a. L'histoire dans la société
Lors de ma recherche documentaire, j'ai trouvé
important de mettre en avant l'histoire des sourds et malentendants. Ce fut
l'abbé de l'Epée qui inventa en 1789 la première langue
des signes reconnue dans la société Française. Né
à Versailles en 1712, il est issu d'une famille aisée dont son
père était architecte pour le Roi Louis XIV. Il a
étudié le droit, puis s'est dirigé vers l'église
janséniste pour devenir abbé. D'après le site de la
Fédération Nationale des Sourds de France (FNSF), c'est «
entre 1760 et 1762, qu'il fait la rencontre de jumelles sourdes qui
communiquaient par signes et commence leur instruction. Il décide de
créer un cours d'instruction générale par signes, rue des
Moulins à Paris. Il enseigne alors à une trentaine
d'élèves » [17]. Il créa en 1794 l'institut
national des jeunes sourds (INJS) qui fut le premier établissement au
monde à enseigner aux personnes sourdes et muettes. L'abbé de
l'Epée organisait souvent des exercices publics et invitait de
nombreuses célébrités simagrées à son milieu
familial et social. Grâce à lui, au fur et à mesure des
années, sa méthode se diffusa dans l'Europe et se
démocratisa.
Cette langue « a été interdite en
France pendant plus d'un siècle et est reconnue seulement depuis 1991
» (Barrier, p. 106) [1]. Les personnes en déficience auditive
étaient considérées comme des benêts et des fous.
Elles étaient rejetées de la civilisation et même
interdites de certains lieux tel que l'école. Lors de la seconde guerre
mondiale, les personnes sourdes étaient marquées avec un triangle
bleu de l'apatride comme les étoiles jaunes des juifs.
Il fallut attendre la Loi N°2005-102 du 11
février 2005 : « pour l'égalité des droits et des
chances, la participation et la citoyenneté des personnes
handicapées » [26] afin que la langue des signes
français (LSF) soit enfin reconnue comme étant une langue
à part entière par les pouvoirs publics. Même après
sa mise en application et son accessibilité, elle n'était pas
totalement optimale et sa pratique dans les milieux de soins restent encore
aujourd'hui insuffisantes. Connaître la LFS permettrait de
facilité la communication avec les personnes sourdes, ainsi que les
aphasiques, les malentendants et les personnes âgées. De nombreux
métiers ont été créés autour de ce projet
tel que : les traducteurs, les visio-interprètes, les professeurs, etc.
Une personne avec des troubles auditifs peut parfaitement vivre une vie
normale. Des moyens sont mis en place comme les sous-titres
télévisés, des aménagements MDPH, des
véhicules adaptés pour le passage de leur permis de conduire,
etc.
De nos jours, la langue des signes n'est encore pas devenue
une langue internationale, chaque pays à ses signes qui changent et se
traduisent de façon complètement différente. En effet, les
signes correspondent à une représentation d'une image de ce que
l'on veut
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transmettre à l'autre, qui complique la mise en place
de cette langue internationalisée car chacun pense avoir la bonne
représentation du signe.
b. Quels sont les différents modes de
surdité ?
D'après le site de FNSF, « un
bébé sur 1000 est né sourd. Dans la population on estime
à 300 000 sourds, 1/3 d'entre eux pratiquent couramment la Langue des
signes. 34% d'entre eux sont inactifs du fait à la restriction
d'accès à l'emploi, aux loisirs et à l'isolement.
» En France, on comptabilisera environ « 6 millions de
citoyens atteints d'un handicap auditif » [17].
D'après le site de INSERM : « Le nombre de cas
ne cessant de progresser avec l'âge, la surdité affecte 6% des
15-24 ans et plus de 65% des 65 ans et plus » [20]. Ces chiffres
démontrent le manque de moyens mis en place pour ces personnes sourdes
et qui induisent de l'isolement social. La personne ne sera pas en
capacité de s'exprimer et va naturellement se retirer de la
société car elle se sentira rejetée.
La surdité est reconnue comme étant un handicap
sensoriel et le terme déficience auditive permet d'englober toutes les
différentes pathologies liées à une perte d'audition. On
distingue deux grands groupes : les malentendants et les sourds.
« Les sourds sont des personnes
généralement nées avec un trouble auditif les
empêchant de percevoir les sons. Il peut également s'agir de
personnes ayant perdu l'audition avant l'acquisition de la parole, soit avant
l'âge de 3 ans. Une personne malentendante a quant à elle perdu
l'audition ou a vu son audition diminuer après avoir acquis la parole.
» (Site de l'UNISSON) [25].
La seule différence entre ces deux termes qualifie le
moment auquel la personne adulte ou l'enfant a perdu l'audition.
On peut certainement entendre le terme sourd et muet, qui
désignerait une personne n'ayant pas d'acousie et présentant une
aphasie totale. Mais ce terme est inexact et péjoratif car une
surdité n'entraîne pas l'incapacité phonatoire. La
complexité pour ces personnes sera l'apprentissage de la parole et la
reproduction du son, donc ils seront en difficulté mais non en
incapacité de parler.
Le terme médical qualifiant la perte de la
capacité auditive est l'hypoacousie et la presbyacousie. De plus,
d'après le site de la journée nationale de l'audition, elle
qualifie : « des personnes qui ne perçoivent aucun son, le
terme précis est celui de `'cophose'', les personnes concernées
sont des `'cophotiques'' » [21].
L'oreille est l'organe clé de l'audition, sa structure
organique responsable de l'audition est composée de l'oreille externe
dont l'air pénétrant fait vibrer le tympan. L'oreille moyenne a
trois os : marteau, enclume et étrier, qui vibrent sous l'action du
tympan et transmettent l'information
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à l'oreille interne. Celle-ci contient la
cochlée et grâce aux cellules réceptives ciliées,
elle transforme les vibrations en signaux électriques apportés
aux fibres nerveuses du cerveau qui les traduit en sons. Les niveaux de
surdité dépendront de la gravité de l'atteinte auditive et
de sa localisation.
La perte d'audition et donc de l'équilibre (vu
précédemment dans la partie sur l'EHPAD), sont très
fréquentes chez les personnes âgées car cela fait partie du
vieillissement normal. La revue soins aides-soignantes décrit, «
la presbyacousie est le trouble auditif le plus fréquent chez les
personnes âgées. Progressivement, elles ont du mal à
discriminer les mots, leur compréhension des paroles devient plus
difficile » (Fisanne, 2022, p. 12) [5]. Elle est la baisse
progressive et constante de l'audition provoquée par le veillement
naturel de l'oreille interne et touchant les deux oreilles. Des signes
apparaitront chez la personne, elle sera hyperacousie (sensibilité aux
bruits), présentera des acouphènes (bourdonnements, sifflements,
sons parasites) et certaines consommes deviendront indistinctives (s, z, ch, f,
v).
Selon l'OMS, la surdité correspond à «
un état où la personne entend moins bien qu'une personne
ayant une audition normale » [28]. Il s'agit de la conséquence
d'une atteinte pathologique de la fonction auditive, il existe 4 types de
surdité :
- « Légère si la perte auditive est
située entre 21 et 40 dB (perte auditive des bruits faibles ou
aigus)
- Moyenne si cette perte se situe entre 41 et 70 dB (aide
auditive indispensable)
- Sévère pour une perte comprise entre 70 et
90 décibels (lecture sur les lèvres ou rééducation
nécessaire)
- Profonde ou totale pour une perte supérieure
à 90 dB. » (Site de la fondation de recherche médicale)
[19].
Une personne qualifiée comme étant sourde sera
dans une surdité sévère ou profonde. Une personne
malentendante sera avec une surdité légère,
modérée ou sévère. Quand une personne est dans la
surdité sévère l'unique différence pour savoir si
la personne est considérée comme sourde ou malentendante est
l'âge de l'atrophie auditive. « La distinction entre
surdité et pré- et post linguale est importante car
l'expérience auditive pendant les premières années de vie
va façonner l'organisation cérébrale physiologique de la
perception et la production de la parole. » (Lazard et al., 2018,
p.9) [3].
Le nombre de personnes âgées touchées par
la perte d'audition est considérable. « Une personne sur deux
à partir de 75 ans présenterait des troubles de l'audition. Il
s'agit alors de surdités acquises à la suite de traumatismes
acoustiques, d'accidents, notamment de plongée, de maladies, comme les
otites chroniques, des tumeurs, etc. » (Site de l'INSERM) [20]. La
surdité peut être de plusieurs autres origines, telles que : des
otites perforant le tympan, des
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obturations du conduit auditif, des malformations
congénitales, de la presbyacousie, des infections
oreillons/rubéole/CMV, des traumatismes sonores (professions, musique,
accident), des médicaments ototoxiques (chimiothérapie,
antibiotique), etc. On considère un son supérieur à 80db
comme étant à risque de dégradation sensorielle, les
boites de nuits ont une réglementation à 102db. Un
nouveau-né sera considéré comme étant sourd si son
audition est située en-dessous de 30db.
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