2. SITUATION D'APPEL
2.1. Description
Au cours de ma deuxième année au semestre 4,
j'ai réalisé un stage de 8 semaines dans un EHPAD.
L'établissement est divisé en 4 secteurs et compte 120
résidents. Ils sont âgés de 69 à 102 ans. Les
pathologies que j'ai pu rencontrer sont variées mais elles sont
principalement liées à l'âge (maladie de Parkinson,
à l'Alzheimer, au diabète, etc.). Les soins sont divers, mais il
s'agit principalement d'un accompagnement à la personne afin de leur
prodiguer un suivi et une surveillance quotidienne.
Lors de cette période, j'ai rencontré un
résident, Monsieur G (M. G), 79 ans. Il réside dans l'EHPAD
depuis 3 ans. Il ne présente pas de troubles cognitifs mais il a une
hypertension, une fibrillation auriculaire et une surdité
sévère. En fait, M. G est malentendant depuis l'âge de ses
7 ans, il a été dans une école spécialisée
et par la suite il a travaillé en usine. Aujourd'hui, il est
retraité, veuf et a 4 enfants et 7 petits-enfants.
La première fois que j'ai rencontré M. G, j'ai
pu communiquer avec lui en langage des signes et il fut
émerveillé de pouvoir communiquer avec une personne dans «
son langage ». Il m'a verbalisé son manque et sa difficulté
de communication. Il me dit se sentir perturbé, stressé et seul
car il ne peut plus voir sa famille à cause des limitations de visites
avec le covid. Pour M. G le masque entrave aussi la communication par le
faîte qu'il n'arrive plus à comprendre les autres dû
à l'incapacité de voir les lèvres. Toute cette situation
l'afflige, l'énerve et le vit mal au quotidien dû à cette
baisse de capacité de communiquer.
M. G est de plus en plus replié sur lui-même
depuis le début de la pandémie et il présente des troubles
anxiodépressifs. Même si le confinement est arrêté,
il reste toute la journée dans sa chambre et n'en sort plus. Il discute
uniquement avec une autre résidente qui elle-même est
malentendante. M. G ne rentre presque plus en communication avec le personnel.
Avant le covid, il se sentait épanoui dans l'établissement, il
arrivait à communiquer par des gestes et des syllabes verbales et
utilisait la lecture labiale afin de comprendre ce que l'on lui disait. Quand
j'ai discuté avec l'amie de M. G qui réside également dans
l'établissement, elle m'a informée qu'elle ressentait exactement
la même chose et qu'elle se sentait démunie face à cette
situation.
Les soins de M. G se passaient beaucoup mieux lors de ma
présence, sûrement dû à mes explications de chaque
acte que l'on réalisait. Il a apprécié de pouvoir signer
avec une personne qui faisait partie du domaine paramédical car je
répondais à ses questionnements tout en le rassurant. Le
personnel m'a demandé de leur apprendre quelques mots afin de garder un
lien avec M. G.
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