4.2.2. Discussion
et conclusion
1) Le labour et le non-labour
Le labour est une pratique ancienne dont un des buts premiers
est de créer un environnement favorable à la germination des
graines et/ou des fragments des tiges et au développement des racines
(Köller, 2003). Il se dégage une différence statistiquement
significative pour ce qui concerne l'utilisation du labour. Dans les
jachères forestières, cette pratique a permis un accroissement de
rendement évalué à 45,34 % par rapport à la
technique usuelle de préparation de sol telle qu'utilisée par les
paysans et les grands exploitants du manioc. Le labour a permis d'ameublir le
sol pour un bon développement des racines. (Balesdentet al.
2000) précise d'ailleurs que le labour augmente le turn-over de la
matière organique du sol en favorisant l'aération et la
porosité du sol. L'incorporation de la matière organique verte a
contribué dans l'enrichissement de la fraction organique du sol (Andrade
et al. 2003) et ainsi, il y a lieu de penser à une bonne
combinaison avec les colloïdes minéraux. Ces conditions favorisent
la formation du complexe absorbant du sol et permettent une amélioration
de la fertilité. (Pirot, 1997) avait observé que le labour
mécanique constituait un moyen efficace de désherbage et limitait
les travaux de sarclage. Cependant, (Chaussod, 1996) s'interroge sur l'impact
de cette technique sur la biodiversité du sol, sa fertilité
biologique (potentialités agronomiques liées à
l'activité biologique des sols), son état sanitaire, ses impacts
environnementaux et sur sa capacité de résilience de
l'agrosystème.
2) La disposition de boutures lors de la plantation
La plantation des boutures suivant les différentes
positions n'a pas indiqué des différences statistiquement
significatives. La tendance est que le rendement est beaucoup plus faible
lorsque les boutures sont plantées obliquement. Pourtant, Raffaillac,
1993) a constaté des différences dans l'enracinement suivant le
mode de plantation des boutures. Il a observé que l'enfoncement à
l'oblique de la bouture dans le sol provoque une concentration plus forte des
axes racinaires en avant du plant. Les sols sous l'expérimentation
étant à prédominance sableuse, la plantation à la
position verticale a été plus avantageuse et selon Braimaet
al. 2000), le choix de la position des boutures lors de la plantation doit
tenir compte de la structure du sol. Il précise que le bouturage
vertical convient au sol sablonneux tandis que dans les sols loameux, le
bouturage horizontal est probablement la meilleure méthode et selon
Sylvestre et al. 1983, en position verticale, une seule longue tige se
développe généralement à l'extrémité
apicale, alors que les positions inclinées provoquent le
développement de plusieurs tiges courtes. Les boutures non
complètement enterrées se dessèchent plus facilement et
reprennent moins bien dans des conditions de pluviométrie
limitée. A l'inverse, en plantation à plat, sur sol pouvant
être engorgé par fortes pluies, les boutures verticales peuvent
être préférables.
3) Conclusion partielle
Les difficultés rencontrées, en région
tropicale, dans la mise en valeur des sols acides est la perte rapide de la
fertilité des sols souvent liées à l'acidification
constatée après la mise en culture. Elle constitue un grand
défi pour l'agriculture en milieu rural de ces régions (Latham
et al. 1985). S'agissant de Kisangani, les jachères herbeuses
sont quasi-inexploitées et peuvent être valorisées en
procédant au labour mécanique comme mode de préparation du
terrain. Les accroissements de rendement qu'on obtient par cette pratique ainsi
que les marges des bénéfices sont économiquement plus
rentables par rapport à la pratique usuelle d'incinération. Le
rendement obtenu avec le labour sur friche herbeuse peut permettre aux
exploitants de protéger la forêt. Les boutures peuvent être
disposées soit horizontalement, soit obliquement ou soit encore
verticalement. La variété Mvuama a particulièrement bien
répondu en sol labouré (44,5 t/ha) et peut servir de
référence dans des études qui seront menées
postérieurement. En plus, le labour mécanique nécessite
des conditions préalables de dessouchage. Ainsi les espaces labourables
peuvent être quantifiés et permettre aux exploitants de les
utiliser rationnellement.
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