I.5. Production du Manioc
? Choix du terrain
Le manioc est une plante peu exigeante qui se contente des
sols les plus divers. Le site propice à la culture du manioc
présente les caractéristiques suivantes : Un sol léger et
profond de bonne texture. Les sols sablonneux et argileux sont moins
indiqués pour la culture du manioc.
? Préparation du
terrain
Elle varie selon le climat, la nature du sol, la
végétation et le relief. Il s'agit d'ameublir la surface du sol,
de l'enrichir en matière organique, et de réduire le
développement des mauvaises herbes.
· En culture manuelle, il faut
procéder au défrichage de la parcelle et labourer le sol. Il
s'agit ensuite de procéder à un buttage ou un billonnage dans le
cas de sols lourds.
· En culture mécanisée,
gyrobroyer, labouré et billonner dans le cas de sols lourds.
? Choix des boutures
Les bonnes variétés de manioc à planter
sont celles riches en matière sèche, conservables en terre, et
bien adaptées à la zone de production. Il s'agira de
variétés à tubérisation précoce et faciles
à transformer. Prélever les boutures de 20 à 30 cm de
long, des tiges saines, âgées de près de 12 mois, chaque
bouture doit posséder 5 à 7 yeux dormants.
Souche
Pré-Base
Base
R1
R2
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Multiplication
Primaire
Multiplication Secondaire
Multiplication Secondaire
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Producteurs/Ménages agricoles
Figure 1. Schéma de multiplication des
boutures de manioc en cascade. Source :
IITA/RDC.
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? Assolement, densité et
plantation
En culture intensive, il est conseillé d'alterner la
culture de manioc avec un repos sous couverture de légumineuses. En
culture associée, il est préférable de planter le manioc
en fin d'assolement, juste avant la jachère, car il épuise
énormément le sol.
Pour la plantation, trois facteurs
sont importants : la période de plantation, la densité de
plantation, et la position des boutures.
La période de plantation varie en fonction des
régions. L'idéal est de planter immédiatement après
les premières pluies. Il incombe de planter à une densité
variant entre 6000 et 10000 plants par hectare, soit des écartements
variant de 1,5 m x 1 m à 1 x 1 m en culture pure et de 2 x 2 m en
culture associée, soit 2500 plants par hectare.
Les boutures sont plantées horizontalement,
obliquement ou verticalement, à raison d'une ou deux boutures par
emplacement. La meilleure méthode est d'enfoncer obliquement jusqu'au
3/4 de leur longueur, les noeuds dirigés vers le haut.
? Entretien de la culture
L'entretien consiste à :
· Remplacer au fur et à mesure les plants
manquants. Enlever à la fin du 3ème mois les pousses fragiles et
ne conserver que les plus vigoureuses.
· Lutter contre les mauvaises herbes en procédant
à deux, voire trois sarclages : Premier sarclage : 3 à 4 semaines
après la plantation ; Deuxième sarclage : 1 à 2 mois
après le premier sarclage ; Troisième sarclage : au début
de la deuxième année.
· Butter dans le cas du semis à plat sur une
hauteur de 10 cm, 5 à 6 semaines après la plantation.
? Fertilisation
Sur un terrain vierge ou une jachère de longue
durée, la fertilisation n'est pas nécessaire. En culture
intensive ou continue, la fertilisation permet de compenser les exportations
d'éléments minéraux par la plante. Pour la production de
boutures, la fertilisation minérale est privilégiée. Lors
de la préparation du sol, apporter de la dolomie à raison de 100
kg par hectare. Deux mois après la plantation, apportée de
l'engrais NPK (10 18 18) à raison
[8]
de 300 kg par hectare, pour un objectif de production d'au
moins 25 tonnes par hectare, ou de l'urée (150 kg par hectare), du
phosphate tricalcique (100 kg par hectare) et du KCl (250 kg par hectare), pour
un objectif de production d'au moins 30 tonnes par hectare. Pour la production
de tubercules, la fertilisation organique est recommandée.
? Protection de la culture
Le manioc étant largement planté comme culture
de subsistance, le traitement chimique doit être très
limité. La lutte culturale devrait toujours être
privilégiée.
I.6. Formation de L'acide Cyanhydrique
On envisage également de manipuler par génie
génétique les gènes de la biosynthèse de l'acide
cyanhydrique (ClAT, 1995a). Toutes les variétés de manioc connues
libèrent en effet cet acide en plus ou moins grande quantité. La
fonction de l'acide cyanhydrique dans l'évolution des plantes est encore
controversée, mais le cyanogène pourrait constituer un
mécanisme de défense envers certains parasites. Plusieurs
équipes dans le monde étudient la biochimie de la
cyanogenèse chez le manioc et les gènes de la biosynthèse
de l'acide cyanhydrique. Il existe des variétés dont la chair du
tubercule est douce et d'autres qui ont une chair amère. L'amertume est
liée à la libération, lors d'une blessure, d'acide
cyanhydrique, produit composé par l'hydrolyse enzymatique de deux
cyanoglucosides, la linamarine et la lotaustraline. On les trouve
habituellement dans des proportions de 95% pour la linamarine et de 5% pour la
lotaustraline (Mc MAHON et sl., 1995).
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