3. Rôles des phages en Biologie
moléculaire
3.1.Rôle des bactériophages dans le transfert
des gènes (phage lysogénique)
Les prophages inactifs, sont parfois intégrés au
génome bactérien lorsqu'ils ont subi des modifications
génétiques irréversibles. Certains sont actifs et peuvent
s'exciser du génome bactérien, se reproduire et infecter de
nouveaux hôtes. Lors de son intégration dans le génome de
la bactérie, le phage tempéré dirige la synthèse
d'un répresseur qui bloque l'expression de certains de ces propres
gènes ainsi que ceux d'autres phages lysogènes très
proches de lui. Ceci est un bénéfice non négligeable pour
la bactérie d'autant que certains prophages aident en plus la
bactérie en la protégeant contre l'infection par certains phages
lytiques sans rapport avec eux (Berdjeb et Jacquet, 2009).
Avec le temps, de nombreux résultats de recherche
montrent que non seulement les phages contribuent à l'évolution
des bactéries par le biais de la transduction mais, aussi ceux-ci
contribuent directement à la toxicité des bactéries.
L'acquisition de nouveaux gènes par l'intermédiaire d'un phage
lysogène peut, dans certains cas, modifier sensiblement la
pathogénie de la bactérie (Lebaron et Nicolas
2003). Ainsi, il a été montré que certaines
toxines contribuant significativement à la nocivité d'une
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Revue bibliographique
bactérie sont codées par des gènes de
bactériophages. Par exemple, la toxine du choléra est contenue
dans le génome du bactériophage filamenteux CTXÖ qui infecte
les bactéries Vibrio Cholerae (Davis et Waldor, 2003).
Par ailleurs, certains gènes portés par des phages
peuvent modifier profondément n'importe quelle étape du processus
infectieux d'une bactérie comme l'adhésion, la colonisation,
l'invasion, la résistance aux défenses immunitaires, la
sensibilité aux antibiotiques et la transmissibilité entre
humains.
3.2. Les phages display
Les phages sont également utilisés pour la
recherche antivirale. La méthode de phage-display permet un criblage
rapide de molécules en utilisant leur affinité pour une cible.
Elle consiste à fusionner le peptide d'intérêt à une
protéine de surface du bactériophage. Cette méthode est
efficace pour isoler et/ou améliorer de nombreuses molécules
notamment, les inhibiteurs d'infection. Les phages recombinants sont
sélectionnés pour leur capacité de liaison à une
cible, telle qu'un anticorps, une enzyme, un récepteur purifié,
un acide nucléique ou tout autre molécule de nature non
protéique (Castel et al., 2009). Le phage par
excellence est le phage M13. Toutefois les phages fd, f1, T4 et T7 sont
également proposés (Souriau et al.,
1998).
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