I.1.2. Le test de stationnarité
Les résultats de ce test sont consignés en
annexe tableau n°1, ils montrent que trois (3) variables sont
intégrées d'ordre 1 dont la variable dépendante et les
autres variables sont stationnaires à niveau. Comme il existe des
variables non stationnaires. Cela nous a conduit à envisager
l'étude de la cointégration.
Les tests de Dickey-Fuller augmenté permettent non
seulement de détecter l'existence d'une tendance (tests de racine
unitaire, Unit Root test) mais aussi de déterminer la bonne
manière de stationnariser une chronique. Pour ce faire, deux types de
processus sont distingués :
- Les processus TS (Trend Stationary) qui
représentent une non stationnarité de type déterministe
;
- Les processus DS (DifferencyStationary) pour les
processus non stationnaire aléatoires.
Mais, ces tests permettent de mettre en évidence le
caractère stationnaire ou non d'une chronique par la
détermination d'une tendance déterministe ou stochastique. Il y a
trois modèles qui servent de base à la construction de ces tests
à savoir le modèle autorégressif d'ordre un ; le
modèle autorégressif avec tendance et le modèle
autorégressif avec la constante.
Les critères d'acceptation ou de refus de la
stationnarité s'effectuent des manières suivantes :
-Pour les tests à niveau pour les variables
Si ADFcal>ADFth, la variable est non stationnaire au
modèle avec constante, mais sans tendance
Si ADFcal<ADFth, la variable est non stationnaire au
modèle avec tendance, mais constante. -Pour les tests
à la différence première
81 BOURBONNAIS. R. Idem
131
Si ADFcal<ADFth, la variable est non stationnaire au
modèle avec tendance, mais constante.
Si ADFcal>ADFth, la variable est non stationnaire au
modèle avec constante, mais sans tendance
Toute fois les variables significatives du modèles
aurons la tendance et la constante pour les tests à niveau et pas de
tendance ni de constante pour le test à la différence
première d'où le respect de la règle de
cointégration des variables de même ordre c'est-à-dire
à la première différence I(1)82
I.1.3. Spécification des modèles
théoriques
a) Modèle d'équation de
cointégration
LM2_SPRt= po - p1* LPIB(t)- p2*INT_BCMP(t)+*
p3INF_SEM(t)+ p4*TXDEPR(t)+?t
â0 est une constante et ?t la variable
aléatoire du modèle économétrique et
â1,â2,â3, â4sont des coefficients des variables
explicatives. Où les variables (en échelle logarithmique) pris en
compte pour l'estimation sont respectivement :
LM2_SPRt: désigne les encaisses
réelles
LPIB : Désigne le PIB à prix
constant
INT_BCMP : Taux d'intérêt
domestique
INF_SEM : Taux d'inflation en glissement
semestriel
TXDEPR : Taux de dépréciation de
la monnaie nationale
b) Modèle à correction
d'erreur
L'utilisation du modèle à correction d'erreur
montre la relation commune de cointégration (la tendance commune) et
d'en déduire les interactions entre les variables83. Estimons
le modèle à correction d'erreur conformément à la
représentation du modèle de Hendry84, suivant par la
méthode des moindres carrés en une seule étape :
ÄLM2_SPRt=
p0+p1*ÄINT_BCMPt-p3*TXDEPRt-p4*EC_MD022t+e3t
82 BOURBONNAIS R. Op.cit. pp 230-232
83 Régis Bourbonnais, « Econométrie
», 6ème édition, Dunod, Paris, 2005, p. 279.
84Les modèles à correction d'erreur
ont été introduits par Hendry au début des années
80. Ils ont le mérite de faire ressortir les dynamiques de court et de
long terme des variables.
132
A: est l'opérateur de
différence première défini par A(LMt) = LMt -
LMt-1
Les coefficients f31, f32, f33, et f34 représentent la
dynamique de court terme et les coefficients f36, f37, f38 et f39
caractérisent l'équilibre de long terme. Le coefficient f35 est
le coefficient de correction d'erreur, il doit être inférieur
à l'unité et négatif. Le coefficient de correction
d'erreur indique la vitesse d'ajustement de la variable endogène du
produit intérieur brut (LPIB) pour retourner à l'équilibre
de long terme suite à un choc. Le coefficient f30 représente la
constante du modèle.
Les élasticités de court terme sont : f31, f32,
f33 et f34
Ainsise basant sur la fréquence semestrielle des
données, la détermination du nombre optimal de retards du
modèle vectoriel à correction d'erreurs, le processus
itératif a commencé avec 12 retards en utilisant les
critères d'informations de Schwarz (SC), de Hannan-Quinnon (HQC), du
ratio de Maximum de vraisemblance (LR), de l'erreur finale de prévision
(FPE) et d' Akaike (AIC) jusqu'à ce qu'on a trouvé le
modèle à 8 retards qui semble approprié au contexte de
l'économie de la RDC.
Les estimations sont effectuées sur base des
données trimestrielles allant de 2003 à 2018.
L'indisponibilité des séries mensuelles du PIB ont
nécessité la trimestrialisation des données à
fréquence annuelle. Ainsi, le résultat du modèle
estimé se présente comme suit :
? Relation de long terme estimée (test de
cointégration)
LM2_SPRt= 33.43 - 4.61*LPIB(-1)- 0.21*INT_BCMP(-1)+0.24*
INF_ANN(-1)+ 2.15*TXDEPR(-1)
[-2.17737] [-3.57416] [ 6.24999] [5.14938]
? Relation de court terme (modèle à
correction d'erreurs, MCE)
ÄLM2_SPRt=-0.0268+0,0075*ÄINT_BCMPt-0.0026*TXDEPRt-0.0017*EC_MD022t+e3t
(0.0014) (0,0016) (0,0007)
[5.3888] [-1.6220] [-2.4024]
133
Ce résultat est retracé par le graphique
ci-dessous, lequel illustre clairement la pertinence de cette relation à
partir de laquelle est issue l'estimation du modèle vectoriel à
correction d'erreur ainsi que la représentation de la relation de long
terme.
Graphique n°22 : Réponse de l'inflation suite aux
chocs sur le taux directeur
Reponse de l'inflation suite aux chocs sur le taux
directeur
.010 .008 .006 .004
.002 .000 -.002
|
|
|
5 10 15 20 25 30 35
|
Source : l'auteur
Il est à observer que le vecteur des résidus est
stationnaire. Ce qui confirme l'évidence de l'existence d'une relation
de long terme stable entre la demande des encaisses réelles, le revenu
réel et les autres variables du coût d'opportunité de la
demande de monnaie.
Tableau n°8
Variables
|
M1R
|
M2_SPR
|
PIBCONST
|
INF
|
INF_ANN
|
INT_BCMP
|
TXDEPR
|
TX_CR_BCM
|
Ordre
integration
|
I(I)
|
I(I)
|
I(I)
|
I(0)
|
I(0)
|
I(I)
|
I(0)
|
I(I)
|
Les différents tests de diagnostic ont validé
l'absence de l'autocorrélation sérielle dans le vecteur des
résidus. De même, le test
d'hétéroscédasticité, qui confirme la constance de
la variance de l'erreur par l'acceptation de l'hypothèse nulle de
l'absence de l'hétéroscédasticité à la
lumière de la valeur de la statistique conjointe du Khi-Carré,
indique une probabilité limite de 47,5 % qui est supérieure au
seuil de significativité de 5,0 %.
Par ailleurs, la stabilité du modèle vectoriel
à correction d'erreur de la demande de monnaie à long terme
semble également être vérifiée au regard des valeurs
propres de la matrice du
134
VECM, lesquelles se trouvent à l'intérieur du
disque unité, comme l'illustre le graphique ci-dessous.
Graphique n° 23 et 24 : Stabilité du
modèle vectoriel de la demande de monnaie à long terme et
à court terme pour la ROC
-0.5
-1.0
-1.5
0.5
0.0
1.5
1.0
Inverse Roots of AR Characteristic Polynomial
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
-0.5
-1.0
-1.5
0.5
0.0
1.5
1.0
Inverse Roots of AR Characteristic Polynomial
-1.5 -1.0 -0.5 0.0 0.5 1.0 1.5
Il a été d'abord utilisé le test de
CUSUM-carré (graphique 1) pour voir si une situation
d'instabilité ponctuelle ne serait pas apparue durant toute la
période sous analyse pour
Source : l'auteur sur base du logiciel
Eviews.9
Les résultats obtenus mettent en évidence la
pertinence des variables revenu réel et dépréciation du
taux de change, sur les encaisses réelles. En effet, un accroissement de
1 % du revenu réel impacte positivement les encaisses réelles de
4,6 %. L'élasticité de M2 par rapport au revenu réel est
supérieure à l'unité (4,6). Ce constat, dans le
modèle de long terme, traduit à la fois une croissance plus
importante de la masse monétaire par rapport au revenu et une
prévalence du sous-développement du secteur financier dans
l'économie congolaise.
Par contre, dans le modèle de court terme, c'est la
dépréciation du taux de change qui influe négativement sur
les encaisses réelles en RD Congo. Cette influence significative de la
variable taux de change sur la demande de monnaie se justifie dans un
environnement économique marqué par la dollarisation et dans un
contexte de régime de change flottant.
2. Analyse de la stabilité de la demande de la
monnaie
L'intérêt de la poursuite des objectifs de la
politique monétaire dépend plus de la stabilité de la
demande de monnaie. Ainsi a-t-on soumis l'équation de demande de la
monnaie de la RDC à toute une batterie de tests destinés à
déceler d'éventuelles instabilités.
Toutefois, le calcul de la vitesse de circulation se heurte
empiriquement à plusieurs difficultés. Pour les pays
semi-dollarisés, la production nationale est détenue en une
faction d'actifs en
135
diagnostiquer sur l'existence ou non de l'instabilité
structurelle au cours de la période sous
examen.
Graphique N°25 : Test de CUSUM-Carré sur la demande
de la monnaie
04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16 17 18
CUSUM 5% Significance
Source : Construit par l'auteur à partir du logiciel
Eviews
Il résulte des tests de stabilité
présentés ci-haut que, au cours de la période
analysée, on pouvait observer des cycles d'instabilité ponctuelle
allant de janvier 2002 à décembre 2010. A partir de janvier 2010,
la situation s'est stabilisée pour revenir à l'équilibre.
Cette situation est due notamment au comportement des principaux facteurs
explicatifs de la demande de monnaie (taux d'intérêt, taux de
dépréciation de la monnaie nationale, etc.) qui étaient
caractérisés par de fortes instabilités.
En dépit de l'instabilité ponctuelle
observée, il conviendrait de noter que la demande de monnaie
était restée structurellement stable pour toute la période
sous examen.
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