CONCLUSION PARTIELLE
Les interventions de la BCC connaissent une remarquable
avancée mais leurs effets sur les différents secteurs d'actions
ne sont pas visibles. Les taux de change fluctuent au gré des chocs
transitoires habituels, qui renforcent les convictions des opérateurs
économiques sur la confiance octroyée à la monnaie
nationale. Cela entraîne une surliquidité de la monnaie nationale
impliquant une augmentation de la demande des devises qui entraîne
l'inflation74.
Une absence de la politique budgétaire restrictive
étouffe les effets d'une bonne politique monétaire75.
L'avantage d'assurer son indépendance en ne subordonnant pas son action
à la réaction de la politique budgétaire permet d'agir en
prévention contre les chocs qui peuvent venir d'elle76. Elle
présente aussi l'avantage de donner des signaux aux marchés en
rassurant les agents économiques sur la capacité et la
volonté de l'autorité monétaire à redresser la
situation. Elle permet par ailleurs d'établir les responsabilités
en dissociant les initiatives monétaires de celles
budgétaires77. De ce fait, la politique monétaire peut
être mise en oeuvre, du moins à court terme, dans n'importe quel
dérapage budgétaire à partir du moment où
l'autorité monétaire a le libre choix de ses instruments.
74 Lire utilement BETOINE A., BASSONI M.,
problèmes monétaires internationaux ; Ed. ArrmandCollin,
Paris, 1997 et CHAINEAU., Mécanismes et politiques
monétaires, Collection « Quadrige », PUF, 2000
75 CARARE A., STONE M., « pourquoi cibler
l'inflation ? », in Finances et développement, juin 2004, pg
22
76 Lire le HERON E. et MOUTOT Philippe, les
banques centrales doivent-elles être indépendantes ?
Prométhée, collection pour ou contre ?, Bordeaux, 2008 ;
CUKIERMAN e. a.,Measuring the independance of central bankanditseffect ou
policyoutcomesin Word BANK Economie Review 6, 1992; PATAT JP,
«quelques questions sur l'indépendance de la banque centrale»
in revue d'économie financière, n° 22, 1992
77 CHAINEAU A., mécanismes et politiques
monétaires, collection « Quadrige », PUF, 2000, pg 36
126
CHAPITRE QUATRIEME : ANALYSE DES
DETERMINANTS L'EFFICACITE DE LA POLITIQUE MONETAIRE CONGOLAISE
INTRODUCTION
Il s'agit d'un chapitre tout à fait important dans le
cadre de la compréhension de la réalisation du dispositif
monétaire congolais. La connaissance des déterminants de la
politique monétaire par lesquels les modifications des canaux de
transmission de la politique monétaire congolaise se répercutent
sur l'ensemble de l'économie est essentielle pour la Banque Centrale du
Congo. Elle permet aux autorités monétaire de mieux orienter
leurs actions afin d'en assurer l'efficacité de la politique
monétaire.
Sur le plan théorique, la politique monétaire
agit sur la sphère réelle à travers le canal du taux
d'intérêt, le canal de crédit ou le canal du taux de
change. Son effet global résulte de la combinaison de différents
canaux et de leurs importances respectives dans les mécanismes de
transmission.
Pour rendre plus explicite la diffusion des décisions
de la politique monétaire Congolaise à travers ces canaux de
transmission dans un environnement économique complexe, l'organisation
de ce chapitre sera consacrée exclusivement à l'analyse et le
traitement des données : « une analyse sur l'efficacité des
déterminants de la politique monétaire".
SECTION 1. LA DEMANDE DE MONNAIE EN RDC
I.1. PRESENTATION DE LA FONCTION DE LA DEMANDE DE MONNAIE
DE LA RDC
Le modèle de demande de monnaie ci-dessous a
été développé par Rogoff et
Obstfelt(2008)78. En effet, plusieurs études empiriques de la
fonction de demande de monnaie retiennent la masse monétaire
réelle comme variable dépendante et un certain nombre de
variables indépendantes composées de variables d'échelle
et de coût d'opportunité de la détention de la monnaie.
Les équations de la demande de monnaie utilisant la
masse monétaire réelle au sens large comme agrégat
monétaire ont été estimées en recourant au
modèle vectoriel à correction
78Rogoff et
Obstfelt, model of structural global demand of liquidity 2013
127
d'erreurs. Les signes attendus et le degré de
signification des paramètres estimés ainsi que l'application des
tests de diagnostic ont permis de vérifier la consistance des
résultats.
I.1.1. Méthode d'analyse des données
La présente étude va faire essentiellement
recours aux outils statistiques et économétriques pour la
vérification des hypothèses formulées.
Cependant, les tests de stationnarités de Dickey-Fuller
Augmenté (ADF) seront faits pour vérifier la stationnarité
des variables. Le traitement d'une série chronologique la connaissance
de leurs caractéristiques stochastiques. Si ces caractéristiques
c'est-à-dire son espérance et sa variance- se trouvent
modifiées dans le temps, la série chronologique est
considérée comme non stationnaire ; dans le cas d'un processus
stochastique invariant, la série temporelle est alors
stationnaire79.Une série chronologique est donc stationnaire
si elle est la réalisation d'un processus stationnaire. Ceci implique
que la série ne comporte ni tendance, ni saisonnalité et plus
généralement aucun facteur n'évoluant avec le
temps.80
Les hypothèses sont les suivantes :
Si ADF test stabilitic<critical value
alors on accepte H0 au seuil de 5%, la série est non stationnaire
Si ADF test stabilitic>critical value alors
on rejette H0 au seuil de 5%, la série est stationnaire.
Aussi le test de cointégration sur les résidus
sera fait pour valider l'inexistence de relation de long terme entre les
séries. La méthode d'estimation que nous allons utiliser, est la
méthode de moindre carré ordinaire. L'estimation du modèle
se fera sur le logiciel eviews. La validation économique est faite sur
la base des signes prévus. La validation statistique de la
qualité globale des modèles est appréciée par le
coefficient de détermination des modèles et par le test de
Fisher.
L'analyse de la qualité globale du modèle
s'effectue à travers le coefficient de détermination du
modèle (R2). Ce coefficient explique la part de
l'évolution de la variable dépendante qui est expliquée
par les variables exogènes.
Le test d'adéquation d'ensemble est fait à travers
le test de Fisher.
79 BOURBONNAIS, R. (2006),
économétrie manuel et exercices corrigés,
7è édition Dunod, Paris p 221
80 Si les conditions énoncées
ci-dessous sont vérifiées, on dit que la série est
stationnaire de second ordre, ou encore faiblement stationnaire. Dans le cas
où, aux conditions définies, s'ajoute la constante de la
distribution de probabilité, on parle de série strictement
stationnaire.
128
Les hypothèses à posés sont les suivantes
:
H0 : R2 = 0, tous les coefficients sont nuls
H1 : R2 ? 0, il existe au moins un coefficient non
nul
Avec k le nombre de paramètre estimé, Si le
Fischer calculé est supérieur au Fisher théorique Fth
(k-1, n-k), ou la Prob (F-stat) < 5%, on rejette l'hypothèse nulle,
la qualité de la régression est bonne au seuil de 5%.
Dans le cas contraire, on accepte hypothèse nulle au
même seuil, la qualité de la régression n'est pas bonne.
La validation statistique de la qualité individuelle
des variables est appréciée par le test de Student.
Le test de Student, qui pose comme hypothèses :
H0 : á i = 0, le coefficient i
n'est pas significativement différent de zéro H1 :
á i ? 0, le coefficient i est significativement
différent de zéro
Si la statistique calculée de Student est
supérieure à la statistique théorique t5%(n-k), ou la
probabilité calculée est inférieure à 5%, on
rejette l'hypothèse nulle, les variables sont statistiquement
significatives au seuil de 5%.Dans le cas contraire, on accepte
l'hypothèse nulle, les variables ne sont pas significatives au seuil de
5%.
Le test de Durbin et Watson (DW) ou celui de
Breusch Godfrey permettront la détection de l'autocorrelation
des erreurs.
Le test de Breusch Godfrey est fondé sur un test de
Fisher de nullité de coefficients ou de Multiplicateur de Lagrange,
permet de tester une autocorrelation d'un ordre supérieur à un et
reste valide en présence de la variable dépendante
décalée en tant que variable explicative. L'idée
générale de ce test réside dans la recherche d'une
relation significative entre le résidu et ce même résidu
décelé.
Une autocorrelation des erreurs d'un ordre p s'écrit :
1t = ñ1 1t-1+ñ2
1t-2+....+ñp1t-p+í (2)
129
Avec p le nombre de retard des résidus, n le nombre
d'observations et R2 coefficient de détermination. Les tests
d'hypothèses sur l'équation intermédiaire sont les
suivantes
H0 : ñ1= ñ2=...=
ñp= 0 : erreurs non corrélées H1
: ñ1? ñ2?...? ñp? 0 :
erreurs corrélées
Si BG< #177;(p)2 ,Fc<Fth ou
Pc>Pth :5% avec c= calculée th= théorique , on accepte
l'hypothèse nulle d'absence de corrélation des résidus au
seuil de 5%.Le cas contraire, on rejette l'hypothèse nulle, les erreurs
sont corrélées au seuil de 5%.
Le test de White sera fait pour
vérifier l'hypothèse d'homoscédasticité. Ce test
est appliqué pour la détection de
l'hétéroscédasticité des erreurs. Sa Statistique
est donnée par :
Avec p=2(k-1), k le nombre de paramètres estimés
et n le nombre d'observations et R2 le coefficient de
détermination.
Les hypothèses sont les suivantes
H0:a1=b1=a2=b2=...ak=bk=0 :
homoscédasticité des résidus H1:
a1?b1?a2?b2?...ak?bk?0 :
hétéroscédasticité des
résidus
Si W< #177;(p)2 ,Fc<Fth ou
Pc>Pth :5% avec c= calculée th= théorique , on accepte
l'hypothèse homoscédasticité des résidus au seuil
de 5%.Le cas contraire on rejette l'hypothèse nulle les erreurs sont
hétéroscédastique au seuil de 5%.
Enfin, le test de normalité des erreurs
permettra de valider les propriétés des moindres
carrées ordinaires.
La statistique de Jarque-Bera est définie par :
S= n/6â1+n/24(â2-3)2 suit un
÷2 à deux degré de liberté.
Où S est le coefficient de dissymétrie skewness
(asymétrie) et K le coefficient d'aplatissement (kurtosis ou
aplatissement), JB suit sous l'hypothèse de
normalité une loi de khi-deux à deux degrés de
liberté.
Les hypothèses sont les suivantes :
130
On accepte au seuil de 5% l'hypothèse de
normalité si JB<5.99 ou si la probabilité critique est
supérieure à 5%, la variable suit une loi normale. On rejette au
seuil de 5% l'hypothèse de normalité dans le cas contraire.
Ces tests de normalité servent également dans le
cas où il y a hétéroscédacité. En effet, l'
hétéroscédacité se manifeste sur le graphe de la
distribution par des queues de probabilité plus épaisses
(distribution leptokurtique) que les queues de la loi normale.81
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