IV.2. La revue de la
littérature empirique
Les méthodes pour évaluer les impacts
climatiques sur l'agriculture et les évaluations des stratégies
d'adaptation ont été affinées pendant de nombreuses
années et largement utilisées par les scientifiques, les services
de vulgarisation, les agriculteurs commerciaux et les gestionnaires de
ressources. Un défi majeur auquel toutes les évaluations
agricoles doivent faire face est l'analyse des impacts biophysiques et
socioéconomiques importants, parce qu'ils doivent être
dérivés d'interactions complexes parmi les systèmes
biophysiques et socioéconomiques qui sont fondamentalement difficiles
à modéliser (United Nations Framework Convention on Climate
Change, 2013).
Les modèles de simulation de culture sont
fréquemment utilisés pour estimer l'impact du changement
climatique sur la production agricole.Cependant, peu d'études ont
évalué la performance du modèle d'une manière que
la plupart des chercheurs ont pratiquée études d'impact sur le
climat (Xianzeng N. et al., 2008). Quand bien même elles parvenaient
à le faire, les résultats paraissent différents selon les
régionsou les milieux.
En 2008, Xianzeng N. et al., menaient une étude sur la
fiabilitéet l'incertitude du modèle EPIC induite par les
données d'entrée pour estimer l'impact du changement climatique
sur les rendements de sorgho dans les Grandes Plaines
américaines.L'objectif que ces auteurs s'étaient assignés
était d'examiner la fiabilité du modèle EPIC dans la
simulation des rendements du grain de sorgho dans les grandes plaines
américaines sous différents aspects climatiques au cours des
années avec des précipitations et températures normales et
extrêmes. Aussi, ils se sont servis d'un ensemble de données
d'entrée qui n'étaient pas appropriées au site sur lequel
ils menaient leur étude, en vue d'étudier les incertitudes du
modèle. Il s'agit des données historiques issues d'essais du
Centre expérimental de Mead. Les résultats auxquels ils avaient
abouti affichaient une fiabilité globale de 56 % avec une moyenne de
l'erreur relative absolue de 29 %. La fiabilité dépendant
essentiellement des classes de climat et des traitements à l'azote, il y
avait 69 % des probabilités que les incertitudes causées par les
données d'entrée soient limitées à moins de 20 % de
la moyenne de l'erreur relative absolue, notée absRE. Ces
résultats leur avaient permis d'affirmer que le modèle EPIC peut
être utilisé pour les études d'impact des changements
climatiques mais seulement il fallait encore fournir des efforts plus amples
pour améliorer la précision de la simulation des réactions
des cultures à des conditions extrêmes de stress hydrique. Vicien
C. en 1991 quant à lui, s'était servi du modèle EPIC pour
tenter de construire une fonction de production du type
« d'ingénieur » qui allait prendre en compte des
ressources climatiques, pédologiques, génétiques, humaines
et économiques. Son objectif était de ressortir la relation
input-output en utilisant les données qui sont proches de
l'expérimentation qui allaient permettre d'utiliser une
méthodologie économétrique afin de mettre en place une
fonction de production qui représenterait tous les éventails de
choix possibles, en reproduisant toutes les situations au champ. Le produit
spécifique de son étude était le blé et elle avait
été menée en Argentine et en France. Les résultats
des estimations, obtenus en recourant à la régression
linéaire multiple, présentent un coefficient de
détermination de 0,97 (soit 97 %) traduisant le fait que les variables
retenues dans son modèle expliquaient à 97 % le rendement de la
culture du blé. Quant à nous, nous appliquons le modèle
à la culture du riz dans la plaine de la Ruzizi en République
Démocratique du Congo. Le point de démarcation entre mon travail
et les leurs reste l'intégration de l'aspect
« information » et « environnement » au
modèle en le complétant, aspect non pris en compte par plusieurs
auteurs notamment Vicien C. (1991), dont l'article constitue notre
référence.
Chapitre Deuxième : PRESENTATION DU
MILIEU ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
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Dans cette section, il est question de présenter
brièvement le milieu dans lequel l'étude s'est
déroulée ainsi que la méthodologie à laquelle nous
avions recouru pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés
dans ce travail.
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