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Application du modèle EPIC dans l’estimation de la fonction de production rizicole dans la plaine de la Ruzizi. Essai d’intégration du paramètre information.


par Yoshwa NTAMUSHIGO
Université évangélique en Afrique - Licence en sciences économiques 2019
  

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IV. L'environnement

Le milieu des années 90 a été marqué par l'émergence des nombreuses externalités négatives entrainées par le modèle agricole productiviste. Ces dernières ont alors fait l'objet d'une étude approfondie par des acteurs extérieurs à l'agriculture. En France par exemple, les exploitations agricoles qui jadis sont considérées comme des entreprises mais qui ne sont cependant pas soumises à l'obligation extra-financière, les agriculteurs sont de plus en plus amenés à intégrer les dimensions sociales et environnementales dans leur acte de production. Ce faisant, ils s'interrogent sur les critères permettant de qualifier leurs activités,et souhaitent aussi disposer des méthodes d'évaluation scientifiquement fondées sur la prise en compte de la performance individuelle ou collective vers une agriculture durable (Zahm F., 2013).

D'après Capron & Quairel-Lanoizelée, 2006, Dohou &Berland, 2007 ; parler de la Performance Globale d'une entreprise revient à évaluer la mise en oeuvre du concept de développement durable, lequel a été défini par Stéphany en 2003, comme celui visant : « à assurer un développement par une approche globale de la performance maintenu dans le temps et résistant aux aléas, respectueux d'un système de valeurs explicité, impliquantdifférents acteurs internes et externes, dans une logique de progrès continu ». Cette définition revêt un double aspect : la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE)11(*) et la durabilité des entreprises. Partant de ce fait, Zahm (2011) et Zahm & Mouchet (2013), définissent la performance globale d'une exploitation agricole comme « son niveau de contribution à une agriculture durable ».

Retenons cependant que pour définir le concept « développement durable », nous nous rangeons derrière la définition proposée par Commission Brundtland, selon laquelle « il désigne un type de développement permettant de répondre aux besoins du présent sans pour autant compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs ».

Par analogie, ce concept a été transplanté au secteur agricole pour donner celui de « l'agriculture durable », qui a été définie par Francis & Youngberg en 1990 comme étant : « une agriculture écologiquement saine, économiquement viable, socialement juste et humaine ».

Ø Les dimensions de la Performance Globale

Source : Zahm A. et al., 2013 ; Zahm et al., 2017

Après avoir passé en revue les différentes composantes que compte le modèle EPIC et après y avoir intégré les deux composantes, nous aboutissons à un nouveau schéma que nous pouvons présenter à partir de l'ouvrage de Williams & Sharpley (1990) et l'article de Vicien C. (1991) comme suit :

Source : Adaptation au modèle proposé par Vicien C., 1991.

251657728 : Relation de réciprocité entre les composantes du modèle ;

251658752 : Relation non réciproque.

Ce schéma ci-haut décrit est celui qui retrace les différentes relations pouvant exister entre les composantes du modèle EPIC.Comme dit ci-haut, ce modèle a été élaboré vers 1981 aux Etats-Unis pour simuler l'interaction entre les processus du sol, du climat, de la plante et de la conduite des cultures dans la production agricole (Williams & Sharpley, 1990). D'après Vicien C. (1991), un agriculteur devrait utiliser un niveau de technologie qui puisse dépendre des ressources climatiques, pédologiques, génétiques, humaines et économiques. Chacune de ces variables est composée des sous-variables qui influencent chacune en sa manière la croissance des cultures. La culture du riz se développe à une température qui se situe entre 25 et 35 °C avec des spécificités au cours du stade de croissance (stade phénologique) : l'optimum est situé entre 25 et 31 °C pour le tallage et, entre 30 et 33 °C pour l'épiaison (Moinina A. et al, 2018). D'après l'ORMVAG (2013), « des températures inférieures à 10°C ou supérieures à 45°C sont inappropriées pour le riz ». Avec ces conditions climatiques que présente la plaine de la Ruzizi, la culture du riz s'avère être de plus en plus propice. Cependant, notre travail s'attachera à voir l'impact qu'a cette température sur le développement de culture. D'après Williams & Sharpley (1990), si la surface du sol n'est pas nue, alors la température au niveau de la surface peut être considérablement affectée par la quantité de la couverture (les résidus de différentes cultures, etc.). Aussi, des pluies abondantes entrainent la chute des rendements des cultures (Moinina A. et al., 2018). En moyenne, la culture du riz supporte une quantité annuelle des pluies variant entre 450 et 600 mm (Tajani M. et al., 1997). Généralement, la riziculture se fait selon quatre grands écosystèmes connus : la riziculture irriguée, la riziculture inondée, la riziculture pluviale et la riziculture de submersion profonde (Khush G., 1997).

IV.1. La culture du riz en République Démocratique du Congo

Depuis le XVème siècle, le riz pluvial est cultivé en République, où il a été introduit par l'arrivée des Arabes. Il fallait alors attendre les années 50 pour pratiquer la culture irriguée. Les deux types subsistent jusqu'à nos jours, avec une prédominance de l'agriculture pluviale, qui occupe à elle seule 98 % de l'espace cultivé contre 2 % seulement pour l'agriculture aquatique. Quatre provinces réalisent l'essentiel de la production totale du pays, à savoir la Province Orientale (28%), le Maniema (20%), l'Equateur (13%) et le Kasaï Oriental (11%). Elles parviennent à réaliser 72 % de la production au niveau national. La riziculture aquatique est rencontrée à Kinshasa, dans la plaine de la Ruzizi, à l'Equateur (Mbandaka, Bumba), dans la Province Orientale (Kisangani), et dans le Bas-Congo (à Mbanza-Ngungu, Mawunzi). En République Démocratique du Congo, la riziculture reste l'apanage des petits producteurs qui exploitent en moyenne 0,50 hectare en culture sèche et 0,20 hectare en culture inondée pour des rendements respectifs allant de 1 à 3 tonnes de paddy par hectare (Stratégie Nationale de Développement de la Riziculture de la République Démocratique du Congo, 2013).

Dans la plaine, la culture du riz connait deux saisons de production par an, et chacune dure environ quatre mois. Cependant, il est difficile d'identifier la date de début et celle de la fin de chacune d'elles, ce qui pousse les agriculteurs chacun de sa part, à planter quand il se sent prêt à le faire. Aussi, il se pose des problèmes d'eau dans certains endroits du fait du vieillissement des barrages qui ne sont pas bien entretenus. L'adoption des nouvelles techniques de production et des nouvelles variétés des semences a permis aux riziculteurs d'accroitre leur production et partant leur revenu.Le rendement est passé de 2,5 à 6 voire 8 tonnes à l'hectare entre 2010 et 2018(Aluma B., 2019).

* 11 Ce concept nous le devons à Zahm A. et al., 2013.

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