III. L'information
De nos jours, l'information constitue un facteur important qui
devait être pris en compte dans les opérations de production car
elle constitue un facteur de production au même titre que les autres,
à savoir : la terre, le capital, le travail, le temps et
l'entrepreneuriat ; et constitue un coût qui doit être
supporté par les agents économiques.
Les marchés en Afrique ont toujours été
caractérisés par des défaillances liées notamment
aux problèmes de l'information, caractérisée comme
incomplète et asymétrique entre les différents acteurs
(producteurs et commerçants en particulier). Cette situation a
été à la base de la mise en place des Systèmes
d'Information de Marché (SIM), lesquels ont été mis en
avant en Afrique subsaharienne pour appuyer les politiques de
libéralisation des filières agricoles. Ils constituent pour ce
faire des puissants outils d'accompagnement de ces politiques et consistent en
une collecte régulière de l'information sur les prix des
produits, des facteurs de production, etc., cela en vue d'assurer la
transparence des marchés et permettre aux acteurs de prendre des
meilleures décisions.L'information a pris de plus en plus de l'ampleur
à travers les SIM, introduits dans la plupart des pays africains vers
les années 80 en vue de renforcer les politiques de
libéralisation des filières agricoles. Cette réforme des
marchés a alors constitué un élément central des
politiques de libéralisation qui avaient été
définies à travers les plans d'ajustement structurel. Ce faisant,
les Etats devaient arrêter leur rôle de régulateur des
marchés (CTA, Octobre 2008).
Normalement les systèmes d'information de Marché
devraient être portés par les agronomes qui se chargeraient de la
diffusion de l'information sur les prix, les maladies et animaux ravageurs,
l'accès à la technologie donnée nécessite la
diffusion de l'information, etc.
Malheureusement, dans la plaine de la Ruzizi, le
système d'information n'est pas assez développé. On trouve
plusieurs sources d'information informelles qui interviennent dans la diffusion
des technologies agricoles. Pour la culture du riz par exemple, plusieurs
projets ont intervenu pour amener les riziculteurs à accroitre le
rendement de leurs cultures, notamment en optant pour des nouvelles
variétés culturales. C'est le cas du projet régional
tenant lieu d'un Programme Intégré de Croissance Agricole dans la
Région des Grands Lacs (du 28 avril au 14 mai 2015) qui s'était
assigné comme visée l'augmentation de la productivité et
l'amélioration de la qualité à travers la promotion de
nouvelles techniques et technologies de production et de
conservation/transformation selon les approches de démonstration en
milieu paysan, l'amélioration de la maitrise de l'eau
(aménagement hydro-agricole) (Programme Intégré de
Croissance Agricole dans la Région des Grands Lacs, 2015).
Les activités incluaient cependant (Programme
Intégré de Croissance Agricole dans la Région des Grands
Lacs, 2015):
· L'introduction de nouvelles variétés
appréciées parles consommateurs et susceptibles de concurrencer
le riz importé ;
· Le renforcement descapacités de quelques
organisations de la plaine autour de la production et la distribution
dessemences de qualité afin d'en diminuer le prix et d'améliorer
la disponibilité ;
· La réhabilitationet la construction
d'aménagements hydro-agricoles avec comme préalable la mise en
place descomités de gestion d'eau dans tous les périmètres
irrigués ;
· La facilitation de l'acquisition deséquipements
de capacité moyenne (batteuses, etc.) et de l'accès aux engrais
(boutiques, petits sachets) ;
· La formation des agriculteurs sur les techniques et
technologies de production (gestionintégrée des maladies et des
ravageurs, utilisation rationnelle des engrais et pesticides,
compostage,Climate-smart agriculture, etc.) ;
· et l'amélioration de l'offre de services de
vulgarisation et deformation sur les techniques culturales adaptées. En
termes de diffusion et partage desconnaissances techniques, l'approche
préconisée pour la filière riz est celle des
champs-écolepaysans (CEP).
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