2.1. PRESENTATION DU
MILIEU : LA PLAINE DE LA RUZIZI
Située de part et d'autre de la rivière Ruzizi,
qui assure la communication des lacs Kivu et Tanganyika sur 117 Km, entre les
deux lacs précités (le lac Kivu dans sa partie Nord et le lac
Tanganyika dans sa partie Sud), la plaine de la Ruzizi est une immense plaine
traversée par 13 affluents qui alimentent la rivière Ruzizi et
collectent une partie des eaux venant des montagnes environnantes qui
connaissent deux saisons annuelles de pluie qui les humectent. Cette zone (la
plaine de la Ruzizi) connait des échanges économiques importants.
Partagée entre trois pays, membres de la CEPGL (Communauté
Economique des Pays des Grands Lacs) à savoir : le Rwanda, la
République Démocratique du Congo et le Burundi ; la plaine
de la Ruzizi est une zone de production et compte une superficie de
175 000 ha des terres emblavées, répartie en raison de 2 200
ha pour le Rwanda, 80 000 ha pour la République Démocratique
du Congo et 93 000 ha pour le Burundi (CEPGL, 2015).« La plaine
de la Ruzizi constitue un marché potentiel des villes avoisinantes et
offre beaucoup d'opportunité en termes de développement
régional : (i) une forte potentialité en ressources en eau et en
terres ; (ii) une opportunité de marché régional ; et
(iii) des partenaires économiques de part et d'autres des
frontières.La population urbaine de ces villes avoisinantes
dépasse les 2 millions d'habitants : Bujumbura (800 000), Kamembe (30
000), Bukavu (1,2 millions) et Uvira (200 000). A cet effectif s'ajoutent plus
de 1 300000 habitants de population rurale vivant dans les environs de la
plaine dans les trois pays. Il faut également prendre en
considération une agro-industrie active, notamment dans la brasserie,
à même d'utiliser les céréales produites au niveau
de la plaine; ce qui ferait de cette plaine une zone de production
privilégiée» (CEPGL, 2015, p 1).
Du point de vue de son climat, la plaine de la Ruzizi connait
un climat du type semi-aride dû essentiellement à sa situation
géographique à l'Ouest de la crête Congo-Nil, qui restreint
les influences maritimes des alizés en provenance de l'Océan
Indien. Il se caractérise par deux saisons : la saison pluvieuse
qui s'étend sur à peu près six mois et la saison
sèche qui couvre le reste des mois. La température moyenne y est
de 24 degrés Celsius tandis que celle maximale et minimale sont
respectivement de 38 et 14 degrés Celsius. Les précipitations
varient annuellement entre 800 et 1 000 mm.Les sols sont d'origines
alluvionnaires et sont de plusieurs catégories : argileuses,
argilo-sableuses, sablo-argileuses et sablonneuses. Certains d'entre eux sont
formés le long des collecteurs de la rivière Ruzizi (sur des
alluvions fluviales récentes) et sont par conséquent
considérés comme les meilleurs de la plaine.Ils ont une texture
plutôt sablo-argileuse à parts presque égales
« sable-argile ». Quant à la
végétation de la plaine de la Ruzizi, elle est sujette aux
pressions issues des activités agricoles et pastorales des populations
vivant dans le milieu. Elle se scinde en cinq types à savoir : les
savanes herbeuses, les savanes boisées, les bosquets xérophiles,
les marais et prairies, et les forêts.Les feux de brousse, la pression du
cheptel et les défrichements successifs pour la mise en culture des
terres ont réduit la densité des couverts ligneux (CEPGL,
2015).
Notons cependant qu'en dépit de ses multiples
potentialités, la plaine de la Ruzizi reste confrontée aux
multiples défis entre autres celui de l'insécurité
alimentaire, due notamment à une absence des politiques incitatives
pouvant stimuler les investissements dans la production animale et
végétale, ainsi qu'une faible compétitivité des
produits face à ceux extérieurs. Ce dernier aspect entraine alors
des faibles investissements dans les facteurs de production. L'on signale
mêmement des différences en matière de législation
agricole, d'élevage et de commercialisation des produits dans les trois
pays (CEPGL, 2015).
Source : CEPGL, 2015. Annexe 1, p 2.
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