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Evaluation du processus de management des risques de la direction générale des impôts au Burkina Faso


par Hassane KOUSSOUBE
Université Senghor d'Alexandrie  - Master en Audit et contrôle de gestion basé sur les risques 2021
  

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Chapitre VII - Résultatsde l'évaluation du processus de management des risques

Le PMR de la DGI a pu être évalué à partir de l'application du modèle d'analyse. Les données ont été collectées par le biais d'entretien avec les acteurs de la DGI et d'une revue documentaire. La première partie de chapitre présente les résultats de l'évaluation : les niveaux de maturité des composantes ainsi queleurs forces (points forts) et faiblesses (dysfonctionnements)sont exposéspuis discutés.Ensuite, la seconde partie présente les recommandations formulées pour remédier aux faiblesses constatées.

Les résultats présentés décrivent l'état de fonctionnement du PMR de la DGIà la période de décembre 2021.

VII.1. Résultatset discussions

Le graphique suivant présente globalement les résultats de l'évaluation du PMR de la DGI :

Graphique 1 : maturité du processus de management des risques de la DGI.

Source : construit à partir des résultats de l'évaluation du PMR de la DGI

La culture du risque est d'un niveau de maturité « 2-Reproductible  » : ce qui signifie que le risque est considéré en fonction des besoins.

La gouvernance est d'un niveau de maturité proche du niveau « 2-Reproductible » : ce qui signifie que les managers opérationnels participent au processus de management des risques.

Leprocessus de gestion des risques,est d'un niveau de maturité proche du niveau «3-Défini» : ce qui signifie qu'un langage de risque et un processus communs d'évaluation des risques sont utilisés par l'audit interne, les fonctions de contrôle et les managers opérationnels.

Les sections qui suivent,exposent de façon détaillée ces différents résultats.

VII.1.1. Culture du risque

Concernant la culturedurisque, les aspects suivants ont pu être analysés:

- la compréhensiondu rôle et de l'intérêt du management des risques au sein de l'entité ;

- la perception du management des risques au sein de l'entité ;

- la fluidité des échanges et de la circulation des informations sur les risques ;

- et la définition de l'appétence pour le risque(ou de critères de risque).

v Compréhension du rôle et de l'intérêt du management des risques au sein de la DGI

Les différents rapports de cartographie des risques, indiquent que les acteurs ayant élaboréles deux cartographies des risques ont bénéficié d'une formation sur l'intérêt, les concepts, les principesde fonctionnement et les outils du management des risques.Ils ont eux-mêmes conduit les travaux d'analysedes risques et proposédes plans de traitement des risques sous la supervision duconsultant. Cependant, on relève les limites suivantes en matière compréhension de l'ERM par les acteurs de la DGI :

- les communications sur le rôle et l'intérêt du management des risques se sont limitées aux séances de formation organiséesdans le cadre de l'élaboration des différentes cartographies des risques, ce qui n'assurepasune compréhensionsuffisante du rôle et de l'intérêt dumanagement des risquesparles acteurs;

- la formation n'ayant concernéequ'unepartie des hauts responsables et de leurs collaborateurs immédiats, les acteurs du niveau déconcentré et des échelons inférieursnedisposentpas d'une compréhension de base sur le management des risques.

On peut juger, qu'à l'échelle de la DGI, une proportion significative des collaborateurs ne dispose pas d'une compréhension de base dumanagement des risques.

v Perception du management des risques au sein de la DGI

Il ressort des entretiens réalisés, que les hauts responsables appréhendent l'intérêt du management des risques, mais n'ont qu'une compréhension limitée des modalités pratiques d'intégration du risque au processus de prise de décision et de fixation des objectifs.

Les activités de management des risques notamment d'élaboration de la cartographie des risques restent encore beaucoup portées par l'audit interne (Inspection Techniques des Impôts) qui en assure la supervision et élabore son plan d'audit sur cette base.

v Prise en compte du risque dans l'élaboration de la stratégie et la fixation des objectifs

Il ressort du plan stratégique qu'une analyse des risques a été effectuée dans le cadre de son élaboration.Mais les résultats obtenus ne sont pas explicitement mentionnés dans le document. On en conclut que le risque est pris en compte dans l'élaboration de la stratégie mais de façon non-explicite.

Également, les risques ne sont pas formellement pris en compte dans la planification annuelle des activités et du budget.Toutefois, laDGI s'est engagée dans cette voie, suite à l'élaboration des différentes cartographies des risques, dont il était prévu laprise en comptedes actions de mitigation, dans lesprogrammes de travail et budget annuels de la DGI.

Enfin, l'audit interne élabore son plan d'audit sur la base de la cartographie des risques.

v Fluidité des échanges et de la circulation des informations sur les risques

Les informations sur les risques sont échangées et discutées, mais le dispositif reste assez empirique (peu formalisé), ce qui pourrait limiter son efficacité.

v Appétence pour le risque

L'appétence pour le risque n'a fait l'objet d'aucune définitionformelle.

Synthèse et discussiondes résultats obtenus au niveau de la composante « Culture du risque »

· Points forts :

- une partie des hauts responsables bénéficient d'une compréhension de base de l'ERM ;

- le risque est pris en compte dans l'élaboration de la stratégie même si les analyses en découlant ne sont pas explicitement documentées dans le plan stratégique ;

- l'audit interne élabore son plan d'audit interne sur la base de la cartographie des risques, ce qui contribue àl'efficience dansplanification et la conduite des missions d'audit.

· Points faibles (dysfonctionnements) :

- une proportion significative des acteurs de la DGI, ne dispose pas d'une compréhension de base du rôle et de l'intérêt de l'ERM,ainsi quedes modalités d'intégration du risque au processus de prise de décision ;

- les risques ne sont pas formellement pris en compte dansles processus de planification annuelle des activités et debudgétisation ;

- lesmécanismes d'échanges et de circulation des informations sur les risques demeurent peu formalisés ;

- l'appétence pour le risque n'a pas été formellement définie.

· Conclusion et discussion

La culture du risque est d'un niveau de maturité« 2-Reproductible » : le risque est considéré en fonction des besoins. Pourtant, la DGI, étant une administration fiscale, elle est très exposée aux risques. D'ailleurs,l'évaluation des risques fiscaux devrait être un l'élément clé de sa stratégie (OCDE, 2017). Nous en déduisons que le niveau de maturité de la culture du risque à la DGI, reflète peu une intégration suffisante du risque dans la prise de décision. Cela confirme notre hypothèse initiale émise en raison du caractèrerécent de la démarche de management des risques à la DGI.En effet, le COSOERMsouligne que pour la plupart des entités, l'intégration des risques dans le processus de prise de décision,exige un effort continudans le tempsune foisla démarchede culture consciente des risques adoptée(COSO, 2017). Avec le temps, l'organisation apprend à mieux intégrer le risque dans la prise de décision.

Finalement, nous pensons que le risque étant au coeur même dumétier de la DGI, elle devraitsonger àmieux l'intégrer à son processus de prise de décisions et de fixation des objectifsafin d'atteindre une culture du risque de maturité « 5-Optimisé ».

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"I don't believe we shall ever have a good money again before we take the thing out of the hand of governments. We can't take it violently, out of the hands of governments, all we can do is by some sly roundabout way introduce something that they can't stop ..."   Friedrich Hayek (1899-1992) en 1984