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Les méthodes actives peuvent-elles favoriser l'entrepreneuriat ?


par Serge THIEBAUTGEORGES
Institut de Formation Continuée de JONFOSSE - Enseignement Supérieur Pédagogique de Type Court 2016
  

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3. Déroulement des leçons par bloc de périodes.

Précisions préalables à l'exposé des leçons

Les débats, discussions et travaux, effectués durant les 25 périodes de cette partie de mon stage et qui me permirent de réaliser ce projet pour l'épreuve intégrée seront forcément exposés ici de manière schématique et extrêmement résumée, ce qui ne reflétera qu'imparfaitement la richesse des échanges et des discussions avec les élèves.

Les leçons seront exposées par « blocs de périodes » et non période par période, ceci afin de ne pas alourdir la présentation et donner lieu à un exposé narratif et explicatif trop long.

Néanmoins, parfois cela sera tout de même le cas, lorsque rendu nécessaire par le besoin d'amener des éléments supplémentaires de compréhension pour le lecteur qui pourrait, sans cela, penser que la démarche ou la réflexion était incomplète.

Je ne détaillerai par exemple que très rarement; l'objectif général, les objectifs comportementaux, l'objectif opérationnel.

J'espère avoir ainsi trouvé un compromis qui donnera suffisamment de détails pour étayer mes choix pédagogiques, expliquer les méthodologies employées et leur usage durant les leçons.

Ainsi, naîtra peut être, un exposé suffisamment vivant pour donner une idée de l'ambiance dans la classe, tout en relatant fidèlement l'expérience vécue par les élèves.

a) Périodes 0 à 3 : prise de contact, leçon sur les formalités pour entreprendre

L'objectif général de la leçon étant d'acquérir la capacité de réaliser les démarches nécessaires à l'installation en tant que travailleur indépendant. Ces trois premières périodes se déroulèrent comme suit :

Je suis entré dans la classe en même temps que les élèves et ma maître de stage m'a brièvement présenté en expliquant que j'étais stagiaire.

Celle-ci m'avait demandé de pouvoir disposer de la première période de cours sur les 4 de la matinée, ceci afin de terminer la matière de la leçon précédente et de faire un rappel; durant ce laps de temps je m'étais installé dans la classe, en observation.

Dans quelques minutes cela allait être à moi et j'étais assez anxieux. Comment allais-je réussir à les embarquer dans le cours dès le début et allais-je réussir à établir un aussi bon relationnel avec les élèves que la titulaire ?

Heureusement cette première période se passa rapidement. Finalement, elle tombait bien à point car elle me permis de passer une dernière fois en revue ma première préparation et de m'en imprégner pour avoir à l'esprit les séquences de ma leçon.

Puis ce fut mon tour, je me suis levé, laissant la maître de stage aller s'asseoir à la place que j'occupais précédemment, j'ai installé calmement mes notes et ustensiles nécessaires pour donner mon cours, j'ai levé la tête, embrassé la classe du regard, souris et improvisé un démarrage tout à fait différent de celui prévu dans ma préparation.

En effet, ma préparation avait été conçue d'une manière très académique, prévoyant dans le détail la méthode et la matière mais oubliant un élément essentiel que je connaissais intuitivement et que je n'avais pas pris la peine de noter concrètement. Ainsi avant même d'ouvrir la bouche, en me plongeant dans les yeux de ceux qui m'observaient, je lisais très clairement «mais t'es qui toi?».

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Effectivement, j'avais oublié dans ma préparation de prendre du temps pour que nous fassions connaissance !

Mon introduction

Je me suis donc installé devant mon pupitre au milieu des élèves et je me suis présenté, en leur expliquant pourquoi j'étais dans la classe, J'ai résumé mon parcours. J'ai expliqué aussi mon souhait de pouvoir les aider au mieux et que cela ne passerait que par une relation de confiance entre nous.

Ensuite j'ai demandé à chacun de se présenter, de me parler de lui, de son projet, de ses ambitions, de ses craintes, en expliquant que je voulais réellement connaître d'eux ce qui me permettrait d'adapter mes leçons à venir à leurs besoins respectifs.

Enfin, j'ai établi des règles, expliqué que nous allions travailler de manière un peu différente de l'usage, que cela allait peut être les déstabiliser au début mais que ce serait amusant aussi.

Cela dit, les visages semblaient plus détendus et j'ai perçu dans les regards que c'était gagné, j'étais reconnu dans mon rôle par les élèves et.... c'était déjà la pause.

La pause était l'occasion de prendre un café avec ma maître de stage et d'avoir un premier feedback, elle me dit que j'avais bien fait, que je semblais très à l'aise et qu'elle voyait, connaissant ses élèves, que je passais bien, que j'avais l'air très ouvert et à l'écoute.

Elle me rappela aussi que nous avions un timing à suivre.

La pause terminée, j'ai redémarré le cours comme si nous nous avions fait connaissance depuis le début de l'année.

Pour ne pas trop déstabiliser les élèves j'ai commencé gentiment en leur posant une série de questions qui apparaissaient au fur et à mesure sur un Powerpoint réalisé pour l'occasion.

Ayant obtenus du groupe l'ensemble des questions que l'on peut se poser dans le cas d'un démarrage d'activité, j'ai proposé que nous nous concentrions tout d'abord sur la BCE et les démarches à faire pour s'y inscrire, les documents à collecter etc...

Les élèves s'attendaient sans doute à ce que je commence à leur donner des explications en reprenant question par question le sujet abordé.

C'est à ce moment que je fis basculer le cours en actif, avec humour et beaucoup de plaisir, je les ai surpris car tout au contraire de ce à quoi ils s'attendaient, je leur ai demandé de se constituer en groupe, de mettre les ordinateurs en marche, et de travailler ensemble pendant les périodes qui suivraient à trouver des réponses qui seraient proposées à l'ensemble de la classe. Je leur ai expliqué que nous mettrions le tout en commun ensuite et que nous examinerions ensemble la pertinence de ce qui serait trouvé.

Dés que les consignes furent données, j'ai éprouvé une vive inquiétude car pendant un laps de temps qui me parut très long, personne ne bougea dans la classe. Les élèves semblaient figés, comme incapables de mettre en oeuvre ce que je venais de demander, chacun semblait seul dans sa bulle et je fus pris d'un doute.

Toutefois, il apparut que le temps semblait plus lent de mon coté car la classe s'anima enfin, j'entendis les chaises bouger et les groupes se formèrent spontanément.

Je souhaitais que les élèves ayant des lacunes soient tous pris dans un groupe avec des élèves plus autonomes. Pour être sûr que cette consigne, importante à mes yeux, avait bien été comprise je l'ai vérifié avec la titulaire qui connaissait bien évidement mieux les élèves et pouvait en juger de manière opportune.

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La classe me semblant trop silencieuse, j'ai précisé aussi «Vous pouvez parler entre vous ! C'est même le but ! » ai-je ajouté en rigolant, les élèves rirent aussi et se mirent au travail.

Après quelques dizaines de minutes, les groupes étaient si bien impliqués que j'eus même le temps de discuter avec la titulaire de classe, j'en ai presque conçu de la culpabilité me disant que je ne travaillais sans doute pas assez.

Je me rappelais tout de même que j'avais passé pas mal de temps en préparation, presque plus de temps à préparer que les heures prévues à donner d'ailleurs.

Pour cette période, nous n'avons pas eu le temps de faire la mise en commun ni la synthèse, il fallait suspendre jusqu'à la fois prochaine et reprendre là ou nous en étions.

J'ai salué les élèves; plusieurs restèrent pour engager un dialogue avec moi, en individuel, parlant de leur situation et de leur projet, je leur ai promis que nous allions avoir l'occasion d'en rediscuter car j'aurais une proposition à leur faire.

j'avais déjà à l'esprit la proposition du plan d'affaires que j'allais faire lors des prochaines leçons.

Brève analyse réflexive de la leçon :

Ma première analyse réflexive a été assez critique.

Tout d'abord, j'avais basé la préparation de ma leçon sur les prérequis du programme et sur la rencontre préalable avec la titulaire mais je n'étais pas allé observer la classe de façon à me faire une idée par moi-même. Facteur aggravant, j'avais préparé un grand nombre d'heures à l'avance et je m'apercevais qu'il me fallait reprendre une partie du travail et revoir le timing de manière à mieux faire coller la théorie de la préparation à la réalité de la classe et des élèves.

Ensuite, je n'avais pas prévu dans ma leçon de période pour faire connaissance avec les élèves et collecter leurs aspirations personnelles, ce qui pourtant allait être primordial pour trouver les arguments nécessaires à les convaincre d'embarquer dans le projet de réalisation du plan d'affaires.

Dans les points positifs, j'avais su sortir de ma préparation, ne m'en servir que comme une carte mais sans la confondre avec le territoire. J'avais fais preuve d'empathie et de souplesse et j'avais réussi à créer un lien pédagogique avec les élèves, lien qui permettrait d'établir une relation intéressante pour la suite du stage.

Un autre point positif, j'avais réussi à démarrer la leçon en actif et ça, c'était important. Il est vrai que je n'avais pas réussi à voir un point sur les trois et que dès lors, j'étais en retard, mais d'un autre coté, il fallait bien que je me rôde dans la classe et que je prenne mes marques.

Aussi, le retard pris ne m'inquiétait pas outre mesure, je devais certes réévaluer ma gestion du temps mais j'avais bien démarré tout de même.

Le feed-back de ma maître de stage allait dans le même sens, insistant positivement sur mon relationnel, le fait que j'avais acquis directement la crédibilité nécessaire auprès des élèves mais en me réitérant sa demande de vraiment surveiller le chronographe. Je ne me rendais pas encore compte que c'était lui qui allait être mon principal problème et mon plus grand ennemi dans la classe.

52 Taxe sur la Valeur Ajoutée; taxe indirecte (car prélevée par un intermédiaire qui est l'entreprise) sur la consommation, définition du site http://economie.fgov.be, consulté le 07 avril 2016.

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b) Périodes 3 à 5: Les formalités pour entreprendre (suite)

Voici venu le jour de ma seconde intervention. Le premier cours avait eu lieu le mardi, nous étions jeudi. le délai a donc été court pour revoir mes leçons et m'adapter à la réalité de la classe telle que je l'ai décrite et telle que je l'avais appréhendée lors de ma prise de contact.

Le premier cours s'était arrêté dans une relative harmonie, les groupes formés avaient déjà bien travaillé ensemble. Dans mon esprit, il suffirait de reprendre là ou nous nous étions arrêtés et de terminer les recherches, ensuite, de faire la mise en commun et d'exploiter les résultats engrangés.

Pourtant, rapidement j'ai constaté que tous les groupes n'étaient pas reformés, il me manquait des élèves, l'un était absent, l'autre en retard, un troisième allait, paraît - il, arriver, et pour couronner le tout, il y avait même des élèves qui n'étaient pas présent lors de ma première leçon et qui était bien là cette fois, ce qui signifiait qu'ils ne savaient encore rien de la façon dont nous avions lancé le travail.

Je ne réfléchis pas trop longtemps et agis presque intuitivement en réglant les situations au cas par cas, j'ai décidé de reformer les groupes en demandant à ceux qui avaient reçu les consignes de prendre en charge ceux qui n'étaient pas là et d'expliquer où nous en étions du cours.

Ainsi, avec les arrivés tardives et les absences, je me suis aperçu qu'il me fallait apprendre aussi à faire preuve de souplesse, de créativité et développer une capacité d'improvisation dans mon organisation.

La leçon a pu démarrer finalement assez rapidement, mais j'ai pourtant suspendu le démarrage quelques minutes afin de toucher un mot aux élèves sur l'organisation des cours, ceci afin de mettre en place rapidement quelques consignes pour les sensibiliser aux problèmes liés aux retards et aux absences et apporter des précisions qui éveilleraient, je l'espérais, aux principes de solidarité et d'autonomie que je souhaitais voir dans les groupes lors du travail.

D'une certaine façon je venais ainsi de replacer le cadre et de démontrer que, même stagiaire, je n'en étais pas moins la personne responsable de la bonne marche du cours, garante de la formation de tous.

Après cet aparté, nous avons redémarré le cours, les élèves se sont mis au travail après avoir retrouvé leurs marques et les groupes ont repris spontanément leurs recherches.

Les élèves en étaient donc arrivés à collecter les informations relatives aux 6 démarches nécessaires pour démarrer une activité en tant qu'indépendant. Dans ces démarches on retrouvait par exemple s'inscrire à la BCE, à une caisse d'assurance sociale, s'inscrire à la TVA52, etc...

Je suis passé rapidement d'un groupe à l'autre et ai suivi ainsi chacun des groupes ceux-ci étant au nombre de cinq, il m'a semblé parfois que j'aurais dû développer un don d'ubiquité pour répondre aux demandes assez vite ; cela était assez stressant au début.

Les élèves m'interpellaient régulièrement mais j'ai constaté, avec plaisir, que la nature des demandes d'intervention évoluait progressivement.

En effet, au début il y avait un manque d'autonomie par rapport aux informations trouvées dans les recherches. Les élèves n'étant pas habitués à la méthode, les premiers échanges étaient donc assez pauvres, tant entre eux qu'avec le professeur - stagiaire.

Les deux heures qui suivirent se sont passées dans une excellente ambiance, j'ai observé que chaque membre du groupe s'impliquait plus et que des discussions et des débats commençaient à émerger dans les sous-groupes, les élèves se concertant mieux entre eux et argumentant pour

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savoir si telle ou telle réponse était cohérente, à prendre, à laisser, etc...

La dernière période de la matinée arrivant à grand pas, je me suis résolu à voir avec les élèves où ils en étaient. J'ai demandé à un élève de chaque groupe de représenter son groupe et de venir à tour de rôle inscrire au tableau leurs propositions.

Pour chacune des propositions faites, nous débattions avec le groupe-classe au grand complet, validant ou invalidant celles-ci afin d'obtenir un consensus argumenté sur ce qu'il convenait de garder du travail de recherche produit par les sous-groupes.

Finalement, nous nous sommes retrouvés avec au tableau les 6 démarches nécessaires pour devenir indépendant et les débats nous avaient donné les raisons et les justifications pour chacune d'entre elle.

Le plus intéressant dans la démarche est qu'ayant effectué les recherches eux-même, les élèves avaient intégré les informations au fur et à mesure.

Après cette mise en commun et la synthèse, j'ai refermé les deux tableaux de manière à cacher tout ce que nous avions écrit.

A ce moment j'ai demandé que les élèves me résument, de mémoire, pour chacune des propositions ce qu'il convenait d'entreprendre comme démarches et m'expliquent le pourquoi de chacune d'elle.

A la fin de la leçon ils connaissaient la matière correctement. Lorsque la fin du cours a sonné, nous terminions la leçon de ce jour.

Brève analyse réflexive de la leçon

Dans ce contexte scolaire, tous les élèves étant adultes et certains vivant une réalité de «décrochage social»53 , les fondamentaux (se lever pour être à l'heure, étudier, faire ses devoirs, se fixer des objectifs personnels, se motiver sur un objectif à moyen terme ou à long terme) étaient aussi à retravailler.

Avoir un bon relationnel m'a semblé très important pour faire passer des messages correctifs sans être jugeant ou culpabilisant, et donc sans démotiver les élèves.

Je pense que, si la première leçon m'a permis de montrer le coté empathique de ma personnalité d'enseignant, ma seconde intervention m'a surtout permis de montrer que j'étais aussi capable de proposer un cadre et de le faire respecter afin que l'ambiance et les conditions de travail des élèves soient propice aux apprentissages.

J'ai également observé, après avoir retravaillé ma préparation, que ma démarche était plus structurée et que je maîtrisais mieux les différentes séquences de la leçon.

Dans les points à améliorer j'ai constaté que parfois, l'un des groupes restait inactif, attendant que je termine mon intervention auprès d'un autre groupe alors que pourtant, j'avais l'impression de courir d'un côté à l'autre de la classe. Savoir un groupe en attente me stressait et me donnait l'impression de devoir en permanence me dépêcher.

Après réflexion sur ce point, je me suis résolu à procéder d'une autre manière en interrogeant le ou les groupe(s) en attente sur la nature de leur demande, de façon à pouvoir rapidement mettre un ordre de priorités et permettre à ceux pour lesquels ma présence était nécessaire quelques minutes, de ne pas attendre. De cette manière, je pouvais ainsi consacrer plus de temps aux

53 «C'est un phénomène que je connaissais bien et que j'avais déjà rencontré lorsque je travaillais pour un organisme d'insertion socio-professionnelle, je n'étais pas surpris de cet état des lieux et déjà outillé pour entamer ce genre de discussion, il faut dans ce cas aider les élèves à se rappeler les objectifs qu'ils avaient en démarrant la formation et les aider à rester motiver en faisant du renforcement positif plutôt que des remarques désobligeantes»

54 Banque Carrefour des Entreprises: il ne s'agit pas d'une banque d'investissement mais d'une banque de données dans laquelle doivent être inscrites toutes les entreprises quelque soit leur forme juridique.

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interventions qui le nécessitaient.

Si je peux résumer la démarche, je dirais que j'ai commencé en gérant les groupes dans l'ordre chronologique des demandes et que j'ai fini par les gérer en fonction de la priorité à y accorder et en fonction du degré d'autonomie du groupe. Parfois un mot ou une phrase permettait de relancer rapidement le processus de travail, c'était donc plus cohérent et efficient de fonctionner ainsi.

c) Périodes 5 à 8 : les 7 éléments nécessaires pour l'inscription à la BCE 54 + proposition du projet sur le business plan.

Objectifs comportementaux visés dans la séquence.

-Citer (et expliquer) les 7 éléments nécessaires pour s'inscrire valablement à la BCE

Cette fois la majorité des élèves étaient en classe, et pratiquement à l'heure si nous tenons compte du «quart d'heure académique», et j'ai constaté que tous les élèves qui avaient assisté à la leçon précédente étaient également en classe, ce qui simplifiait le démarrage.

Pour gagner du temps sur le timing serré de la matinée, j'ai décidé de ne pas faire de rappel de la leçon précédente sur un mode interrogatif, mais de reprendre simplement toutes les réponses apportées et de les passer en revue avec la classe sur un mode expositif.

Ensuite j'ai demandé à ce que les groupes se reconstituent et repris le premier point issus des 6 points de la leçon précédente, expliquant que nous allions nous concentrer sur cette partie importante.

Lorsque les groupes furent reconstitués et prêts j'ai annoncé le sujet de la recherche.

«Pour vous inscrire à la BCE, il y a 7 éléments indispensables dont vous devez vous munir, sans ces éléments vous ne pourrez pas démarrer votre entreprise car le guichet d'entreprises refusera tout simplement votre inscription.

«Je vous demande de trouver quels sont ces éléments, d'expliquer ensuite pourquoi ils sont indispensables et comment il faut s'y prendre pour répondre aux conditions demandées. »

J'ai reformulé ma question de deux ou trois façons différentes et me suis assuré que chacun avait bien compris. Les groupes se sont mis au travail et tout a démarré sans problème, j'ai constaté avec satisfaction que les élèves semblaient commencer à intégrer la méthode.

En effet, j'ai observé un changement dans leurs attitudes, car la nature de mes interventions dans les sous groupes évoluait. Les élèves ne me demandaient plus si la réponse était bonne ou mauvaise, mais si je n'avais pas une idée sur un autre site intéressant pour trouver l'info.

Ce qui m'intéressait particulièrement dans cette leçon c'est qu'elle pourrait être un prélude servant à aborder le sujet du projet que je souhaitais soumettre aux élèves car elle introduisait un lien.

En effet, nous devions aborder maintenant la possibilité que l'inscription à la BCE puisse se faire sous différentes formes; en tant qu'indépendant, en société, ce qui signifiait de devoir mener aussi une réflexion sur la forme sociétaire qui serait la plus appropriée, et cela en fonction des projets et des profils de chacun, marié ou pas, avec un contrat de mariage ou pas, propriétaire ou pas, avec un conjoint qui a un revenu ou pas, chaque situation individuelle étant par nature complexe et

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nécessitant par là même une réponse forcément complexe.

Cet état de fait était extrêmement intéressant pour démontrer le sérieux de la nécessité d'une étude préalable .

La leçon s'est déroulée correctement et à la fin des trois premières périodes nous avions déjà fait la mise en commun, validé toutes les informations trouvées, effectué la synthèse. Tout s'est passé dans une excellente ambiance empreinte d'un esprit participatif et d'interactions vraiment intéressantes entre les élèves et le professeur-stagiaire.

A la fin de la leçon, j'ai demandé aux élèves, de mettre de coté leurs notes et leur nécessaire de cours et nous avons commencé une discussion où j' ai redemandé à chacun de me parler de son projet et de m'expliquer comment ils évaluaient les forces et faiblesses de celui-ci.

Au fur et à mesure que les élèves s'exprimaient, j'ai remarqué, et le leur fit remarquer, que pour la plupart, leurs analyses personnelles étaient souvent basée sur des impressions, des intuitions, parfois sur des croyances, mais que rien de très objectif n'apparaissait dans leurs projections vers un succès ou un échec potentiel.

Les élèves étant presque tous d'accord avec mon analyse m'ont dit que c'était pour cela qu'ils comptaient se faire aider après leur formation et aller voir un organisme d'accompagnement.

Je leur ai expliqué qu'effectivement c'était une bonne idée et qu'un futur chef d'entreprise devait bien entendu utiliser toutes les ressources disponibles autours de lui.

Toutefois j'ai émis quelques réserves, et leur ai expliqué que d'après mon expérience, il valait mieux arriver dans ces organismes un peu plus préparé, car l'accompagnement n'y allait pas de soi et que si l'objectif était d'obtenir des aides et des financements, plus leur projet serait explicité clairement et en partie validé par un plan d'affaires, plus ils auraient des chances que les accompagnateurs comprennent leur projet et le soutienne.

C'est évidemment à ce moment que les élèves sont arrivés là où je voulais les mener dans la discussion et m'ont demandé comment s'y prendre pour arriver avec un plan d'affaires qui amène cette crédibilité à leur projet.

La plupart des élèves avait déjà entendu parler d'un plan d'affaires, mais sans savoir ce que cela représentait réellement et sans savoir comment l'aborder.

Je leur ai expliqué que le programme prévoyait que l'on aborde le sujet mais que je me demandais ce qu'ils penseraient du fait, qu'au lieu de juste en parler de manière théorique, on se serve du temps que nous allions passer ensemble pour que chacun puisse en réaliser un, le sien.

J'ai expliqué que nous ferions des exercices de simulation avec des mises en situations sur les aspects les plus difficiles du plan d'affaires et que ces exercices auraient pour but qu'ensuite, ils retravaillent ces parties vues en classe à la maison, mais en intégrant leurs propres données sur leur projet.

J'ai précisé enfin que, bien sûr, nous n'aurions pas le temps de faire un plan d'affaires complet, que le nôtre serait forcément dans une version simplifiée et qu' il n'était pas nécessaire d'avoir fait HEC pour réaliser un document tout à fait correct, qui pourrait être le premier représentant, et donc le premier vendeur de leur projet.

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Certains m'ont dis à ce moment là qu'ils y avaient effectivement pensé et qu'ils avaient même envisagé de le faire réaliser par un comptable en le rémunérant.

Je leur ai rappelé que, ayant déjà travaillé comme accompagnateur à la création d'entreprises, je le leur déconseillais, car le comptable bien qu'il maîtrise les aspects financiers ne maîtrise pas nécessairement les aspects relatifs aux recherches à faire sur le marché, l'implantation, le produit ou le service visé, sur les aspects marketing, d'organisation, les contacts à prendre avec les fournisseurs etc.

Dés lors, mon conseil était de réaliser le travail, en partie, soi-même, en considérant que cela leur permettrait d'une part d'atteindre les objectifs pédagogiques fixés dans les cours de gestion et donc de mieux intégrer les savoirs vus lors des cours. et Ils allaient réussir ainsi à réellement s'approprier leur projet et à développer des compétences le concernant .

De plus, le plan d'affaires utilise un «jargon professionnel» qui lui est propre. L'acquisition des compétences sémantiques nécessaires à une utilisation correcte de ce vocabulaire serait de nature à leur amener de la crédibilité dans toutes les interactions avec les professionnels de l'accompagnement et du financement, je les ai sensibilisés à cela aussi.

Après avoir eu cet échange avec les élèves je leur ai laissé quelques instants pour se concerter et me dire si, oui ou non, ils souhaitaient que nous nous engagions dans cette démarche.

Après moins d'un quart d'heure de discussion, c'est à l'unanimité que les élèves ont marqué leur accord et m'ont manifesté clairement leur enthousiasme !

Une fois le cours fini, certains sont venus et ont souhaité prolonger notre échange en m'expliquant que de réaliser cette démarche allait les aider à se motiver pour terminer leur formation.

Brève analyse réflexive de la leçon :

La partie matière de la leçon s'était bien déroulée et les élèves ont réellement commencé à prendre leurs marques, ils m'ont semblé de plus en plus à l'aise dans la partie active et le travail en sous groupe.

Il m'a semblé également que ma relation avec les élèves s'améliorait de leçon en leçon et que nous établissions progressivement une relation de confiance, ce qui m'a été confirmé par ma maître de stage qui m'a précisé que si tel n'était pas le cas ils ne se seraient pas embarqués dans le projet avec moi.

Pour résumer, j'avais obtenu l'adhésion du groupe-classe sur le projet et nous pourrions nous y mettre dés la prochaine leçon, en incluant dorénavant du temps pour faire le lien entre la matière et le projet.

Par contre, j'ai dû me résoudre à augmenter la cadence. Les trois premières leçons avaient été riches sur les plans de l'expérimentation et du relationnel mais trop pauvres en matière de contenu. En effet, il m'avait été nécessaire de prendre plus de temps que prévu afin que les élèves comprennent et implémentent dans leur comportement la méthodologie de travail que j'utilisais.

Bien que les choses aient été intégrées assez rapidement finalement, j'ai tout de même du passer beaucoup de temps en explication et en encadrement, tant du groupe-classe, lors des démarrages et des synthèses, que des sous groupes lors du travail effectif sur les matières.

Enfin, je me sentais maintenant suffisamment confortable dans le relationnel avec le groupe-

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classe pour oser mettre un peu de pression sur les résultats que nous devions arriver à produire ensemble dans les prochaines leçons.

Mon objectif allais donc être de me recentrer sur les contenus et d'accélérer la cadence tout en restant dans une méthodologie active autant que possible.

d) Période 8 à 13 : La TVA et les écueils du statut de l'indépendant. Objectifs comportementaux visés dans la séquence.

1. Écrire une définition correcte de ce qu'est la TVA

2. Expliquer avec des exemples ce qu'est la TVA à payer

3. Expliquer avec des exemples ce qu'est la TVA à récupérer

4. En partant d'un prix TVA comprise, calculer le montant net hors TVA et le montant de la TVA en effectuant une règle de 3

5. En partant d'un exemple donné, calculer si le solde final des opérations est constitué d'une TVA à payer ou d'une TVA à récupérer et en calculer le montant

6. Expliquer les démarches pour s'inscrire à une caisse d'assurance sociale et les prestations couvertes par celle-ci

7. Expliquer pourquoi il y a danger pour l'indépendant les trois premières années s'il reste au forfait des cotisations plutôt que d'évaluer lui-même ses versements en fonction de ses revenus réels

8. Calculer de manière approximative la différence entre le montant de rémunération couvert par le forfait et une situation hypothétique donnée, dans ce cas le montant d'une rémunération future visée par l'élève lorsque celui-ci sera installé.

Ayant déjà explicité largement la méthode de travail en classe dans les leçons précédentes (et certaines leçons à venir devant encore être détaillées), je propose de ne pas reprendre ici, chacun des 8 points dans le détail. Ceci de manière à ne pas alourdir inutilement cet exposé et nous permettre d' aborder de manière plus approfondies le travail sur le projet dans les pages suivantes.

De manière schématique, l'ordre des séquences durant les leçons est resté sensiblement le même que pour les leçons précédentes. Voici un bref résumé et la façon dont nous avons travaillé chacun de points en classe.

-Énoncé du sujet, des objectifs de la leçon, des consignes, en expositif. -Mise au travail en sous-groupe dans la méthode active.

-Synthèse et validation par le groupe-classe, des travaux réalisés en sous-groupes.

-Remédiation éventuelle, de manière interrogative, expositive, démonstrative, le plus souvent. -Rappel en interrogatif ou en expositif en fonction du temps disponible.

Brève analyse réflexive des leçons :

Durant les 6 périodes passées nous avons largement pu travailler en actif comme je le souhaitais.

J'avais également rattrapé mon retard, en ne tergiversant pas et en tenant mieux la classe j'avais réussi à implémenter un rythme de travail acceptable, et même selon moi assez rapide. Ainsi, j'avais donc bien avancé dans la matière et rattrapé mon retard sur le programme et mes engagements « temps » vis à vis de la titulaire de classe étaient enfin tenus.

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De plus, il me semblait pour la première fois que je prenais enfin le contrôle du temps et du rythme de travail, alors que précédemment c'était les élèves qui donnaient le tempo. Dans une méthode plus traditionnelle, un retard prit m'aurait semblé ne dépendre que de moi, et donc plus facile à rectifier en augmentant mon rythme afin de le rattraper.

Dans le cas de l'utilisation d'une méthode active, la démarche me semblait plus complexe, car il me fallait mieux maîtriser mon rôle de facilitateur dans chacun des groupes, de manière à ce que ma présence et mes interventions soient plus ciblées, plus efficientes, et mieux coordonnées, afin que les groupes retrouvent plus vite leur autonomie lorsque bloqués par l'un ou l'autre problème.

Toutefois, je restais sur un manque. Le lien entre mon travail en classe, durant lequel j'enseignais aux élèves et le travail sur le projet que nous avions commencé à faire, en fin et en début de cours, ne m'apparaissait pas encore clairement et j'avais l'impression que nous réalisions deux choses distinctes et parallèles.

Néanmoins ce n'était que passager et pour les prochaines leçons, nous allions enfin pouvoir aborder les aspects financiers du plan d'affaires. Les périodes restantes pouvaient être dédiées à ces aspects et cette fois les matières étaient directement en lien avec le projet.

Travail sur le projet

A la fin de cette intervention, j'ai distribué aux élèves un document, modèle de Business Plan, simplifié vierge et passé ce document en revue avec eux. 55

Ici, je me suis contenté de demander aux élèves s'ils comprenaient du point de vue du français ce que chacune des parties signifiait. Les réponses furent variables et, dans l'ensemble, les propositions assez justes, j'ai mis tous le monde à niveau en validant le vocabulaire et en donnant les définitions nécessaires.

De cette manière j'ai pu aussi valider avec les élèves quelles étaient leurs zones de confort et quelles parties du plan d'affaires chacun pouvait commencer sous forme de devoir pour la prochaine leçon.

Je les ai sensibilisés aussi au fait que lorsqu'on démarre un projet, quel qu'il soit, on devait pouvoir impliquer son entourage et réunir autours de soi un maximum de ressources56. Ce serait vrai pour le moment ou ils décideraient de se lancer dans l'aventure de la création d'entreprise, ça l'était aussi pour le travail demandé ici sur le plan d'affaires.

Pour appuyer mes propos je donnais quelques exemples de candidats entrepreneurs que j'avais accompagné et qui n'avaient pas pu démarrer leur projet de création d'entreprise, faute d'avoir réussi à motiver leur entourage direct : conjoint, parents, famille, amis.

En effet, les professionnels de l'accompagnement sont très attentifs à cet aspect et dissuadent beaucoup de candidats n'ayant pas les soutiens nécessaires57.

e) Périodes 13 à 21. Initiation au plan d'affaires Objectifs comportementaux visés dans la séquence

1. Lister les investissements nécessaires à la réalisation d'un budget en vue du financement

55 Exemple de Business Plan simplifié repris dans les annexes.

56 Pour les raisons déjà explicité dans la partie théorique, pour rappel, l'entrepreneur ne peut maîtriser seul tous les savoirs nécessaires à la gestion d'entreprises, il lui faut donc apprendre à déléguer tout en gardant la responsabilité de ce qui est délégué (car seul le travail est délégué bien entendu, jamais la responsabilité financière ou juridique)

57 Dans le jargon de l'accompagnateur en création d'entreprises cette dissuasion se nomme «démotivation positive».

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d'un projet de création d'une petite entreprise.

2. Chercher par tous les moyens disponibles; les prix et tarifs afin de répondre à la question «combien» pour chacun des éléments listés.

3. Effectuer la somme de la liste des investissements afin d'obtenir un budget global.

4. Être capable de reporter ce budget global en le fractionnant de manière logique et par rubriques, en veillant à un équilibre entre les besoins (de l'entreprise) et les ressources (les moyens pour financer ces besoins).

5. Maîtriser le vocabulaire nécessaire afin d'exprimer valablement les hypothèses formulées.

Cette fois j'ai démarré la leçon en proposant aux élèves un exercice ludique sous forme de défi. Contrairement au bloc de périodes n°4, que je n'ai pas explicitée dans le détail afin de ne pas alourdir la présentation, je vais ici détailler la méthodologie utilisée et les différentes séquences de la leçon, ceci de manière à ce que le lecteur puisse se faire une idée précise de la façon dont le lien entre la matière et le projet s'est établi afin d'être en cela cohérent avec la ligne directrice donnée au début de la partie pratique.58

Comme explicité dans l'introduction, voici une leçon plus détaillée sur le plan de la pratique.

Mise au travail (3 périodes)

Le professeur-stagiaire distribue les feuilles 1(situation) et 2(consignes) et passe en revue les informations contenues afin de s'assurer de la bonne compréhension de l'exercice avant la mise au travail.

Le professeur-stagiaire distribue ensuite les enveloppes 1 à 6 et demande que les élèves se répartissent en groupe (deux ou trois maximum), 6 types de projets sont proposés de manière aléatoire.

Le fait de faire travailler chaque groupe sur un projet différent devrait permettre d'enrichir la mise en commun et la synthèse par un apport multiple de solutions et de propositions.

Voici les cas proposés pour l'exercice:

CAS 1 : Magasin de vêtements

CAS 2 : Salon de coiffure

CAS 3 : Entreprise d'électricité générale

CAS 4 : Magasin de proximité de type Night Shop

CAS 5 : Garage automobile

CAS 6 : Snack

Voici les consignes et la situation défi tels que proposés aux élèves :

Vous souhaitez hériter de l'entreprise de votre grand oncle d'Amérique.

Toutefois, celui-ci, qui était un excentrique, a chargé son notaire d'évaluer vos capacités d'entrepreneur, la valeur de l'entreprise est évaluée à +- 2 millions de dollars (1 766 940 €59)

Vous disposez d'un budget de 37 500 euros pour effectuer un test.

En 150 minutes au plus, vous devrez réaliser la partie «plan de financement» du plan d'affaires d'un type d'entreprise qui va vous être distribué de manière aléatoire.

58 Précisions avant l'exposé des leçons page 36.

59 Au taux de change applicable le 30-03-2016 sur le site de Belfius

47

Vous allez donc devoir tirer au sort une enveloppe dans laquelle se trouve le type d'entreprise pour laquelle vous devrez préparer ce plan de financement.

Le notaire va valider ou invalider votre test à l'issu du temps donné.

Celui-ci sera réussi si vos achats sont cohérents avec l'activité commerciale proposée et que les besoins sont équivalent aux ressources 60. Tous les éléments doivent être classés correctement et dans les bonnes rubriques.

Heureusement pour vous vous n'êtes pas seul, vous allez pouvoir constituer un groupe avec vos condisciples.

ATTENTION. Si vous échouez, toute la fortune de votre grand oncle ira à l'association des orphelins de la police de Chicago et vous n'hériterez rien !

(Un élève m'a dit à ce stade et avec beaucoup d'humour, qu'il avait bon coeur et laisserait volontiers son héritage à une bonne cause, il a néanmoins joué le jeu et fait le travail avec son groupe:)

Documents distribués aux élèves.

ENVELOPPE

La description du type d'entreprise que vous devez préparer. (projet différencié de 1 à 6).

FEUILLE 1. Il s'agit de lister tous les investissements et dépenses nécessaires au sens large et de les quantifier, attention à ne pas dépasser votre budget, vous pouvez emprunter si nécessaire. FEUILLE 2. Dans ce document vous devez reporter l'estimation de vos budgets d'investissement dans la partie BESOINS de votre plan de financement et ensuite indiqué dans les RESSOURCES comment vous allez financer votre projet.

FEUILLE 3. Pour vous aider, une liste non-exhaustive des choses dont vous pourriez avoir besoin, les éléments cités ne sont pas budgétisez, à vous de faire une recherche de prix sur internet et de faire jouer la concurrence pour rester dans le budget alloué.

FEUILLE 4. Plan de financement, version abrégée, formule à utiliser par vous en tant que référentiel.

FEUILLE 5. Vocabulaire pour aider à la compréhension de la Feuille 4.

Mise en commun (2 périodes)

Le professeur utilise deux tableaux.

Il trace 6 colonnes pour que chacun des groupes puissent venir inscrire ses propositions par

rubrique.

- CAPITAL(-) Ne fait pas partie des colonnes mais va être examiné ensuite pour vérifier la

cohérence du travail, pour rappel les élèves partaient d'un Capital

de 37 500 euros, et donc la question à creuser est comment les ont-ils répartis?

- FRAIS DE CONSTITUTION (+)

- BAIL COMMERCIAL (+)

- TRAVAUX D'AMENAGEMENTS (+)

- INVESTISSEMENT EN MATERIELS (+)

- STOCK (+)

- BESOIN EN FOND DE ROULEMENT (+)

- + 1 COLONNE DIVERS (+) pour les idées valables mais hors cadre de cette leçon.

- TOTAL (car cette colonne permettra de vérifier la cohérence de l'équilibre comptable par

60 Ce qui en langage clair signifie que vous expliquez «comment vous financez vos dépenses», vous ne pouvez donc dépensez plus que le budget dont vous disposez (notion d'équilibre comptable).

61 Forcément puisqu'il sera le critère d'évaluation principal et le signe qu'un réflexe financier est acquis, l'équilibre des dépenses, et donc leur maîtrise.

48

rapport à l'énoncé proposé, un capital limité).

Les élèves sont invités à venir inscrire les soldes trouvés par leur groupe au tableau.

 

Bail

Commercial

Travaux

Matériels

Stock

Fond de roulement +divers +Total

 

Projet 1 Projet 2 Projet 3 Projet 4 Projet 5 Projet 6

Projet 1 Projet 2 Projet 3 Projet 4 Projet 5 Projet 6

Projet 1 Projet 2 Projet 3 Projet 4 Projet 5 Projet 6

Projet 1 Projet 2 Projet 3 Projet 4 Projet 5 Projet 6

Projet 1 Projet 2 Projet 3 Projet 4 Projet 5 Projet 6

Ensuite chaque groupe est invité à calculer horizontalement ses rubriques de manière à vérifier le montant total dépensé et est invité à se poser la question relative au «Capital de départ» et à la cohérence des dépenses.

Le montant dépensé est il inférieur, supérieur, égal au montant du capital de départ ? en fonction du résultat y-a-t-il des explications valable ?

En fonction des hypothèses et des explications, le professeur aide le groupe à tirer ses propres conclusions et amène des explications éventuelles pour compléter l'information.

Des variantes sont possibles dans les réponses; il est permis par exemple de dépasser le capital proposé dans la situation de départ, mais uniquement à condition que la compensation soit formalisée dans la partie ressources du plan d'investissement; par l'addition d'un prêt bancaire par exemple, ou de l'apport d'un associé.

Toutes les hypothèses sont permises mêmes les plus créatives, tant que l'équilibre comptable est respecté61.

Synthèse (1,5 période)

Le professeur fait avec les élèves la synthèse des points importants de la leçon.

La synthèse permet ici au professeur de faire le lien avec le travail réalisé par les élèves dans le cadre du projet.

Il y a d'ailleurs à ce stade de nombreuses questions des élèves avec leur travail sur le plan d'affaires personnel, ce qui démontre que le lien avec le projet est établi et clair.

Les élèves comprennent ainsi mieux les recherches qu'il va falloir qu'ils entreprennent pour compléter leur propre plan d'affaires et comment ils devront ensuite ordonner les données afin de réaliser une présentation cohérente et lisible par des professionnels.

Derniers accords sur le projet (1 période)

49

Il est convenu avec les élèves que ceux-ci vont travailler maintenant sur la partie financière de leur plan d'affaires.

Il allait y avoir à ce stade une suspension des cours donnés par le stagiaire durant trois semaines à l'issue desquelles il était convenu de refaire un exercice complet tels que celui réalisé en classe.

La maître de stage souhaitant avoir une évaluation formative des élèves à l'issu de ces leçons. Nous avons convenu entre Stagiaire, maître de stage et élèves, qu'au delà de la demande de réaliser une première version du plan d'affaires pour notre prochaine rencontre, les élèves devraient se préparer à refaire un exercice tel que celui que j'avais conçu mais avec quelques adaptations puisqu'il s'agissait de réaliser une évaluation.

Remédiation (1,5 période)

Cette partie n'a pas été réalisée avec tous les élèves mais ceux qui le souhaitaient sont restés en classe avec le professeur-stagiaire alors que les autres travaillaient sur leur projet personnel.

Brève analyse réflexive des leçons

-Durant les 9 périodes qui ont été décrites, nous avons réalisé dans les détails, le plan de financement liés à plusieurs projets.

-Nous n'avons travaillé pratiquement qu'en actif en proposant une situation défi motivante et variée qui nécessitait des recherches en groupe, collaboration, réflexion, etc..

Les étudiants ont excessivement bien réagi à la proposition et ont «joué le jeu» d'une manière qui m'a surpris car je m'attendais à plus de résistance et à un engagement moindre. Le résultat par rapport à l'engagement des élèves fût donc au delà de mes espérances.

De plus, durant les 9 périodes qu'avait duré la mise en situation dans toutes ces phases, le lien avec le projet était évident et chaque point abordé permettait aux élèves de le faire avec son propre projet.

Enfin et ce sera sans doute ma plus grande satisfaction, la configuration des groupes et l'ambiance de travail, ont permis que tous les groupes atteignent l'objectif et que le défi relevé soit réussi, ce qui était un important levier de confiance et de motivation pour la suite.

Un autre avantage que j'ai perçu dans le fait d'avoir travaillé l'intégration des savoirs dans cette méthode est surtout que les élèves qui maîtrisaient le moins bien le français étaient bien encadrés par ceux qui étaient plus fort, je n'aurais pas pu, seul, porter ces élèves et les mettre au niveau du groupe-classe. De temps en temps même, une aide linguistique débordait d'un groupe à l'autre, donnant une traduction de certains concepts qui permettaient aux élèves qui risquaient le plus le décrochage de rester attachés au train.

f) Périodes 21 à 24. Évaluation formative des élèves, remise d'une première version du plan d'affaire individuel.

Après trois semaines nous nous sommes retrouvés. Les élèves m'ont informé en début de cours du fait qu'ils avaient bien avancé sur leur plan d'affaires et que la méthodologie utilisée dans les périodes précédentes avait bien clarifié leur compréhension de ce qui était attendu dans chaque rubrique.

Ils se sentaient également prêt à passer leur évaluation formative.

Contrairement aux périodes précédentes je ne m'étalerai pas ici sur la méthodologie, sensiblement là même, mais j'expliquerai en quoi aura consisté cette évaluation.

50

J'avais conçu un nouvel exercice de mise en situation très semblable à celui-réalisé précédemment.

Afin de gagner du temps dans l'explication, voici les différences qu'il y avait par rapport à l'exercice de base rapporté précédemment.

- Chaque élève recevrait le même postulat d'entreprise.

- Pour éviter les échanges intempestifs d'informations toujours possibles dans une phase de recherche sur internet (un ordinateur pour deux élèves environ), j'ai conçu moi-même une liste des éléments à classer correctement que je valorisais (€).

Afin d'exercer l'esprit critique des élèves, un certain nombre de pièges étaient également tendus, comme par exemple de proposer des frais de notaire pour constitution d'une société alors que l'énoncé de base expliquait que l'entreprise était créée en statut d'indépendant personne physique, ou autre exemple, de proposer d'inclure dans le fond de roulement 1 mois de salaire et de cotisations sociale alors que nous préconisions d'en prévoir 3 dans la partie théorique relative aux bonnes pratiques à ce propos.

Néanmoins l'exercice était une version simplifiée par rapport à celui que nous avions fait en classe en ce sens ou il limitait un certains nombres des recherches nécessaires, de façon à pouvoir se réaliser en 2 ou trois périodes maximum.

De même, toutes les évaluations et comparaisons relativement aux meilleurs achats n'étaient pas nécessaires, ce qui importait dans cet exercice était de classer correctement les éléments dans le plan d'affaires et d'obtenir un équilibre comptable.

Voici d'ailleurs un extrait de l'objectif opérationnel de manière à éclairer le lecteur sur les critères d'évaluation «...L'exercice sera considéré comme réussi si l'élève est capable de réaliser ce report

valablement... Et de corriger le document en reportant correctement les soldes. L'équilibre besoins/ressources doit être atteint».

Ayant préparé un exemplaire de l'exercice avec résolution, j'étais en mesure de corriger les exercices au fur et à mesure que ceux-ci m'étaient rendus, de sorte qu'à la fin de la matinée, tous les élèves avaient reçu leur copie corrigée en retour et étaient donc évalués.

C'est peut-être anecdotique mais ma maître de stage qui était installée au fond de la classe et qui avait reçu un exemplaire du «l'exercice-test» ainsi qu'un «corrigé» s'amusa à faire le test également et me demanda à la fin du cours si je pouvais lui en refournir une copie vierge car elle trouvait mon concept original et didactique.

A ma grande satisfaction, un seul élève n'était pas parvenu à réaliser l'exercice correctement. La plupart ayant valablement réalisé l'équilibre comptable, ainsi que complété les rubriques de manières correctes et cohérentes, l'objectif formatif était donc pour moi atteint.

Travail sur le projet

Je suis resté en classe après la correction de l'évaluation formative et ce pour travailler avec les élèves à la première « épreuve des plan d'affaires individuels». En effet, nous avions pratiquement épuisé le quota d'heures disponibles et il nous faudrait terminer le projet en dehors de celles-ci.

J'ai convenu avec les élèves de travailler de la manière suivante :

Je reprendrais toutes les épreuves dans 3 semaines afin que chacun puisse finaliser et je promettais de revenir la semaine suivante en classe avec des annotations personnalisées et des conseils afin que l'outil ainsi créé puisse être suffisamment professionnel pour être exploitable après la formation, tel que nous l'avions défini dans l'objectif initial.

51

Brève analyse réflexive de l'évaluation

Je crois avoir réalisé un test cohérent permettant, dans un temps convenable, d'évaluer les élèves et de valider ainsi l'intégration des savoirs qui venait d'être réalisée dans les leçons précédentes.

Toutefois, je sentais, lors de la conception de cette évaluation, que si mon épreuve intégrée portait bien sur les méthodes actives et que mes recherches avaient prioritairement été orientées vers celles-ci, j'avais tout de même négligé de m'intéresser suffisamment aux processus d'évaluation. Je me trouvais donc un peu dépourvu sur le plan théorique à ce propos et en tant que futur enseignant je me promis qu'il faudrait que je creuse la question de manière plus approfondie dés que possible.

g) Période 24-25. Dernière période en classe.

C'était officiellement ma dernière heure de cours, toutefois le travail sur le projet n'était pas pour moi complètement terminé. J'ai donc consacré cette dernière période à rendre à chacun son travail avec mes conseils personnalisés pour améliorer son plan d'affaires.

Ensuite j'ai proposé à la classe de passer en revue ensemble les erreurs et les manquements que j'avais le plus fréquemment retrouvé, de manière à ce que, là aussi, chacun puisse encore améliorer la présentation de son projet d'entreprise, car selon moi, la plupart n'étaient pas encore suffisamment professionnels pour être exploitables en l'état.

Mais c'était maintenant plus un problème de fond que de forme, une meilleure mise en page, une relecture orthographique et de syntaxe, tout cela pouvait être fait par les élèves qui le souhaitaient.

Le cours s'arrêtait officiellement à 13h mais je restais encore avec la plupart des élèves jusqu'à 15h et j'eus du mal, ce jour là, à quitter la classe.

Ma maître de stage proposa de s'approprier la suite du projet et me demanda si je voyais un inconvénient si elle demandait aux élèves de jouer le jeu jusqu'au bout et de fournir une version finalisée du plan d'affaires en fin de formation, travail qu'elle considérerait comme un T.F.E.62

Personnellement je n'avais pas souhaité, au départ, risquer de pénaliser les élèves en proposant que le projet soit évalué d'une autre façon que formative, et là il était question de l'intégrer d'une certaine manière dans l'aspect certificatif, ce que je n'avais pas envisagé de cette manière.

Toutefois, puisque pour la plupart des élèves le travail fourni était d'une qualité suffisante, et que de le prévoir ainsi dans la suite du cours allait permettre qu'ils y consacrent encore du temps, je donnais mon avis qui était que si les élèves étaient d'accord alors cela irait dans le sens de l'objectif et permettrait d'arriver à une version plus aboutie.

Je convenais ainsi avec l'enseignante de repasser dans quelques semaines pour remettre un questionnaire afin d'évaluer avec les élèves les aspects motivations qui découlaient de ma pratique et constituaient l'objet de ma recherche.

Et pour conclure mon stage, nous nous quittions également avec l'engagement de me donner des nouvelles des élèves et de leurs résultats en fin de formation dans environs 4 mois.

62 Travail de Fin d'Études.

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"Il existe une chose plus puissante que toutes les armées du monde, c'est une idée dont l'heure est venue"   Victor Hugo