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Les représentations sociales des enseignants à  l’égard de l’orientation de leurs élèves. Cas des enseignants exerà§ant au collège dans la région de Marrakech au Maroc.


par Said MAGOURI
Université de Rouen - Master 2 de recherche à  distance Francophone 2013
  

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2.1.4. Représentations des différentes filières scolaires après la troisième :

Par rapport aux connaissances qu'ont les enseignants des filières scolaires après la troisième collégiale, nous avons constaté qu'ils en ont peu. En effet, la majorité des enquêtés, nous semble-t-il, n'a pas le recul nécessaire pour répondre à la question portant sur les filières après la troisième. Certains d'entre eux n'hésitent pas à afficher clairement leur ignorance et leur méconnaissance des différentes filières scolaires.

« Euh pour les filières, je ne peux pas vous dire quelque chose...mais pour la branche de l'éducation physique, j'ai quelques informations ...» (enseignant d'éducation physique). « Moi...je ne suis pas tout à fait au courant des filières après la troisième ... » (enseignant d'anglais). « A ma connaissance, il y a les lettres et les sciences...je pense qu'il y a d'autres branches mais euh elles ne me viennent pas là ... » (enseignant d'arabe).

Pour les uns, cette situation est due à plusieurs raisons. Ils se justifient, par exemple, en évoquant l'existence d'une personne responsable de l'orientation des élèves « Je ne sais pas...euh...je crois qu'il y a une personne qui est responsable de l'orientation des élèves... l'orienteur...moi je pense que mon rôle est très limité ... » (enseignant d'anglais). Pour d'autres, c'est le fait de ne pas enseigner les classes de la troisième (premier panel d'orientation) qui justifie leur méconnaissance des filières scolaires « ...je veux attirer votre attention que je n'ai pas beaucoup de choses à dire dans ce domaine...car je n'ai pas eu de classe de troisième cela fait plus de dix années ... » (enseignant d'arabe). Ainsi, ces enseignants peuvent se sentir exempts de connaître le système d'orientation scolaire. En revanche, d'autres enseignants, en particulier ceux des disciplines qualifiantes pour l'orientation littéraire ou scientifique (cf. tableau n° 2), ont montré un assez bon niveau de connaissance des filières scolaires. Outre les filières classiques (lettres ou sciences), ils ont

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cité les filières techniques (ou technologiques), certaines filières de la 2ème et la 3ème année du cycle de Baccalauréat et la formation professionnelle.

Nous avons relevé aussi que la majorité des enquêtés ne semble pas maîtriser les appellations des filières et branches scolaires, pourtant adoptées depuis l'an 2006. Cinq enquêtés parmi 12 ont cité l'appellation du tronc commun quoiqu'avec une précision moins grande « Après la troisième... il y a le tronc commun ?... ». Aucun enquêté n'a pu citer l'ensemble des quatre troncs communs qui viennent juste après la troisième collégiale (scientifique, littéraire, technologie, enseignement originel) et encore moins les filières du cycle de baccalauréat ou celles de l'après-bac. La formation professionnelle en tant que filière de formation parmi d'autres, a été citée par deux enseignants enquêtés. Il est probable, ici, que la poursuite des études dans cette formation est considérée par les autres enquêtés non pas comme une orientation scolaire mais plutôt comme un échec scolaire.

Globalement, ce sont les enseignants des disciplines dites de découvertes et ceux qui n'ont pas la classe de troisième qui ont affiché clairement leur méconnaissance du domaine d'orientation. Ceci peut être expliqué par leur implication plus au moins forte dans les décisions d'orientation de fin d'année. Cette implication est elle-même conditionnée par la position qu'occupent leurs disciplines consécutives dans la hiérarchie des disciplines qualifiantes à l'une ou l'autre filière scolaire. Nous avons relevé aussi que la majorité des enseignants enquêtés n'ont qu'une connaissance rudimentaire et non actualisée des filières après la troisième. Ses filières scolaires sont généralement réduites aux deux filières dichotomiques ; les lettres et les sciences. Cela étant, nous pouvons avancer, sans trop de risque, que les enseignants enquêtés, ne seront pas en mesure d'apporter une aide efficace aux élèves en matière d'orientation, encore moins prendre des décisions d'orientation bien fondées. Il est probable donc que ces décisions seront entachées d'une certaine subjectivité résultat, pour partie, des représentations sociales que ces enseignants mettent en oeuvre pour appréhender un objet peu connu (les filières et branches scolaires après la troisième). Nous allons explorer dans la section suivante ces représentations en identifiant principalement les pré-requis retenus et le profil dressé pour chaque type d'orientation (scientifique et littéraire).

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