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Les représentations sociales des enseignants à  l’égard de l’orientation de leurs élèves. Cas des enseignants exerà§ant au collège dans la région de Marrakech au Maroc.


par Said MAGOURI
Université de Rouen - Master 2 de recherche à  distance Francophone 2013
  

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Chapitre II. Perception sociale et représentations sociales:

Etant donné que « la représentation sociale est à la foi un au-delà de la perception, une structure d'opinions, un imaginaire collectif balbutié individuellement, un schéma de pensée, la raison d'une théorie implicite et le reflet d'une idéologie. » (Leyens, 1982, p. 19), il nous est apparu opportun, avant de traiter en détail le concept de représentations sociales, de commencer par quelques notions qui peuvent en être des parties intégrantes ou des substituts notionnels. De plus ces notions contribuent, à différents degrés, à la construction d'un mode de connaissance de l'environnement social dont l'individu évolue. Nous envisageons de définir particulièrement les notions de la perception sociale (dont il sera inclus la formation d'impressions sur autrui, les théories implicites de personnalité et le jugement des enseignants et d'imaginaire collectif) car elle semble très proche de l'objet central de cette recherche.

2.1. La perception sociale :

La perception sociale encore appelée, dans le cas de la perception des personnes, « perception mutuelle » (Fiske , 2008), « perception interpersonnelle » ou « perception de personnes » (Tagiuri, 1958 cité par Jodelet et al., 1970), désigne « une connaissance relative aux intentions, attitudes, émotions, idées, aptitudes, buts et traits que l'on infère en observant les actions d'autrui. Ce mode de compréhension de l'action humaine, base de l'interaction entre les personnes, a pour caractéristique majeure la similitude entre observateur et observé. » (Ibid., p. 424). C'est dire que l'individu percevant « son environnement social, il va s'efforcer de donner un sens à la diversité des stimuli immédiats » (Abric, 2011, p. 26). Bressoux (2006) ajoute que la perception sociale n'est pas un simple enregistrement ou reflet de la réalité sociale. Bien plus encore, elle est à la fois une connaissance pratique de par les principes mobilisés dans l'interaction sociale et une méconnaissance car la personne n'est pas en mesure de contrôler ces principes de telle sorte à agir en harmonie avec l'ordre social établi. C'est pour cela que Bressoux (2006) la considère comme étant une connaissance pratique qui agit sans être représentée. Bref, il s'agit d'« une connaissance sans concept » (Bourdieu, 1979 cité par Bressoux, 2006, p. 17).

Il ressort de ces deux définitions que la perception sociale correspond à notre faculté d'appréhender notre environnement social, de communiquer avec autrui au travers d'un mécanisme d'inférence des informations reçues ou interceptées de l'extérieur. Cette perception peut nous induire en erreur car notre réaction aux stimuli est à la fois basée sur notre perception du réel et modelée selon nos expériences passées et donc notre processus de socialisation, et non pas le réel lui-même.

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2.1.1. La formation d'impressions sur autrui :

Nous avons vu que la perception sociale n'est pas un simple enregistrement de la réalité. Elle est, en effet, une connaissance pratique qui permet à l'individu de se construire une image globale cohérente de l'objet ou de la personne perçu. Cette connaissance pratique est le résultat d'un processus qui permet à la fois d'agencer les éléments directement perçus de telle sorte à ce qu'ils occupent une position dans la hiérarchie de l'ensemble (Yzerbyt et Schadron, 1996 cités dans Bressoux, 2006) et d'inférer les autres éléments indirectement perçus pour compléter l'image globale intériorisée au final (Bressoux, 2006). Ce qui pour nous est particulièrement intéressant ici, c'est le rôle joué à la fois par les premiers éléments perçus (effet de primauté) et par les éléments importants (effet de centralité) dans la constitution de cette image ou impression globale. Tout d'abord, signalons que plus les éléments directement perçus sont rares plus l'activité d'inférence est importante (Bressoux, 2006). Ensuite, les éléments perçus en premiers ou ceux perçus comme plus centraux par la personne évaluatrice conditionnent, suivant une « direction évaluative », son interprétation des autres éléments perçus par la suite (Yzerbyt et Schadron, 1996 cités par Bressoux, 2006 ; Asch, 1946 cité par Schiffler, 2012). Le tout est mis en cohérence pour permettre à l'individu d'appréhender les éléments de ses perceptions quotidiennes et ce, grâce à un ensemble de mécanismes, notamment celui mis en oeuvre par les théories implicites de la personnalité (Bressoux, 2006).

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci