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Les représentations sociales des enseignants à  l’égard de l’orientation de leurs élèves. Cas des enseignants exerà§ant au collège dans la région de Marrakech au Maroc.


par Said MAGOURI
Université de Rouen - Master 2 de recherche à  distance Francophone 2013
  

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1.4.3. Les facteurs relatifs au contexte :

Généralement, quand on aborde les effets du contexte, il est question des effets qui se présentent selon trois niveaux; « l'effet établissement », « l'effet classe » et « l'effet maître ». Ces trois niveaux, dont les frontières ne sont pas aussi délimitées, peuvent se déployer de telle sorte à ce que l'un constitue l'autre. « L'effet maître » renvoie à « l'effet classe » et l'agrégation de ce dernier constitue « l'effet établissement » (Bressoux, 1995). Dans ce qui suit, nous allons développer particulièrement « l'effet établissement » étant donné que « l'effet classe » y est inclus et « l'effet maître » a été déjà traité, pour partie, en exposant le rôle de l'enseignant dans l'orientation et sera encore approché un peu plus loin dans le jugement professoral.

De prime à bord, précisons que le concept contexte scolaire est pris, ici, pour un lieu social fabriqué par ces acteurs y compris les élèves et ce, parce qu'il constitue un espace d' « interactions sociales et pédagogiques » (Duru-Bellat, 2002, p. 96). Un tel lieu produira donc des pratiques éducatives différenciées en son sein et par rapport à d'autres contextes (Ibid.). Cette diversité de pratique concernera tout aussi le processus d'orientation

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des élèves et par conséquent le contexte scolaire sera en mesure de générer un ensemble de disparités sociales (Landrier et Nakhili, 2010). Un exemple illustrant cette disparité nous est fourni par Le Bastard-Landrier (2004 cité par Landrier et Nakhili, 2010). Cet auteur a remarqué que sur trente-deux lycées constituant son échantillon d'enquête, environ un quart parmi eux « ont tendance soit à accroître les différenciations sociales apparues au moment des voeux d'orientation, soit à en générer de nouvelles » (p. 30). Dans le même sens d'idées, Duru-Bellat (2002), affirme que « les différences entre établissements en matière d'orientation sont très nettes » (p.102). Ces différences ont été soulevées, entre autres, par Cousin (1998 cité par Duru-Bellat, 2002) lorsqu'il a vérifié qu'à milieu social identique, les élèves ont une chance ou non d'accéder à une seconde selon l'établissement fréquenté. Ce fonctionnement inégalitaire du système d'orientation est dû, pour partie, à la logique de contraintes de flux des élèves à gérer et à répartir entre les différentes filières de scolarisation et de formation existantes (Berthet et al., 2007 cité par Landrier et Nakhili, 2010 ; Solaux, 2005). D'une manière générale, il semble que les pratiques d'orientation dans les établissements sont conditionnées par leur public majoritaire : soit on assiste à un certain laxisme dans les décisions d'orientation et/ou les demandes des élèves sont ambitieuses soit on se trouve devant des demandes d'orientation qui varient, toutes choses égales par ailleurs, en fonction, d'une part, du niveau moyen des demandes enregistrées dans l'établissement (plus il est élevé plus les demandes sont ambitieuses) (Duru-Bellat, 2002 ; Meunier, 2008) et, d'autre part, « de la composition sociale et scolaire du public d'élèves » (Landrier et Nakhili, 2010, p. 30). En rapport avec les filières de formation ou encore appelées l'offre de formation; plus celle-ci est abondante et les places sont disponibles dans un lycée ou dans un environnement proche, plus les élèves ont tendance à opter pour l'une de ces formations (une particularité à signaler ici, concerne les élèves moyens du milieu défavorisé qui choisissent beaucoup plus des filières professionnelles que des filières générales), d'autant plus que l'administration du lycée encourage davantage les élèves à s'inscrire dans ces filières (Masson, 1997 cité par Duru-Bellat, 2002 ; Duru-Bellat, 2002 ; Landrier et Nakhili, 2010 ; Davaillon, 1998 ; Duru-Bellat et Van Zanten, 1992 ; Langouët et Léger, 1997 cités par Droyer, 2004). Étant donné que l'offre de formation varie d'un contexte à l'autre, ceci peut générer des disparités en matière d'information et delà apparaissent des inégalités face à l'orientation selon le contexte fréquenté (Droyer, 2004 ; Landrier et Nakhili, 2010).

Retenons, enfin, que « l'effet établissement » sur l'orientation se traduit par le fait que des élèves socialement et scolairement comparables peuvent s'orienter différemment selon le contexte scolaire fréquenté. Celui-ci est nécessairement variable vu ses composantes (public

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d'élèves, offre de formation, information, équipe pédagogique...) elles-mêmes variables d'un établissement à un autre. Tous ces facteurs, personnels ou contextuels, concourent à amplifier davantage les inégalités sociales face à l'orientation.

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