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Les représentations sociales des enseignants à  l’égard de l’orientation de leurs élèves. Cas des enseignants exerà§ant au collège dans la région de Marrakech au Maroc.


par Said MAGOURI
Université de Rouen - Master 2 de recherche à  distance Francophone 2013
  

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1.4. Les facteurs influençant les décisions de l'orientation :

Reprenons-nous, ici, quelques facteurs influençant la décision d'orientation, déjà cités plus haut, mais cette fois-ci nous les mettons un peu plus en exergue. On l'a vu, en plus de la valeur scolaire de l'élève, généralement appréciée à travers l'évaluations de ses acquis d'apprentissage et ramenée à ses notes scolaires, les décisions d'orientation dépendent à la fois des demandes de familles (socialement typées) et des instances responsables de l'orientation au sein de l'établissement scolaire (les enseignants, le conseil de classe et le directeur) (Duru-Bella, 2002 ; Lannegrand, 2004 ; Dumora et Lannegrand, 1996 ; Mangard et Channouf, 2007). Ces décisions sont affectées par un ensemble de biais sociaux. Ce qui fait qu'à dossier scolaire égal, des élèves peuvent s'orienter différemment. Pour Nathalie Droyer (2004), ces biais peuvent être considérés comme étant le résultat des caractéristiques personnelles - l'élève stratège et maître de son choix suivant la conception individualiste (Boudon, 1973 ; Padioleau, 1986 cités dans Droyer, 2004) - ou bien ils peuvent relever des caractéristiques contextuelles - facteurs objectifs indépendants de l'élève selon la conception déterministe (Bourdieu et Passeron, 1964 et 1970 ; Girard et Bastide, 1966 ; Baudelot et Establet, 1971 cités dans Droyer, 2004 ) - ou encore relever d'une action sociale qui fait que l'élève et sa famille font des choix d'orientation tout en s'identifiant à un groupe d'appartenance sociale qu'on cherche souvent à maintenir ou à consolider (Dubet, 1994 ;

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Dubet et Martuccelli,1996 cités dans Droyer, 2004). Cette dernière source de biais ne fera pas l'objet de notre développement.

1.4.1. Influence de l'évaluation sur l'orientation des élèves:

Parmi les fonctions de l'évaluation, la fonction d'amener l'élève à cibler davantage son orientation. Par l'influence de ses notes, l'évaluation l'éclaire sur lui-même, sur ses capacités, sur ses motivations, ses intérêts, ses goûts. Elle éclaire le professeur sur l'élève, affine un profil tout au long de l'année, dévoile des aptitudes, des compétences comme des lacunes, des difficultés scolaires. Elle a comme fonction de guider l'élève et le professeur au travers d'un travail demandé et exécuté. A ce titre nous pouvons avancer avec Perrenoud (1998) « qu'il n'y pas d'orientation scolaire sans évaluation » (p. 56). Dans le même registre Cardinet précise que « les décisions d'orientation devraient se fonder sur une évaluation essentiellement prédictive, puisque il s'agit de déterminer quelle filière conviendra le mieux à chaque apprenant, contenu d'une part de ses goût, de ses intérêts, de ses projets, d'autres part des ses acquis scolaires, de son âge, de son développement, de ses aptitudes à apprendre » (cité dans Perrenoud, 1998). Cependant, la façon avec laquelle sont organisés les examens scolaires, dans la majorité des systèmes scolaires, engendre une valeur prédictive contestable Cardinet (1988). «Tout se passe en effet comme si la performance future était assimilée à la performance passée. L'examen porte sur les branches qui étaient au programme avant l'examen, sans que personne ne semble se demander si ces branches ont une valeur pronostique quelconque » (ibid., p.156). Cardinet ajoute aussi que la progression scolaire ne doit pas être assujettie à la maîtrise des programmes des années précédentes ; il est connu qu'à chaque cycle d'enseignement on recommence dès le début surtout à l'université, les programmes d'enseignement se spécialisent davantage et on ne demande aux étudiants qu'un tout petit de leur connaissances au Baccalauréat : « le jeu des compensations permet à des élèves, même très peu préparés pour une branche d'y entreprendre des études supérieures. On doit donc admettre que les examens ne contrôlent pas sérieusement non plus les prérequis des études ultérieures » (Ibid, p.158). L'objectif des examens se trouve donc tourné vers le contrôle des apprentissages passés et non vers la sélection des élèves les plus capables à apprendre. L'utilité de ces examens est approuvée, l'erreur comme le souligne Cardinet c'est : « d'utiliser les mêmes épreuves pour mesurer des aptitudes, ou contrôler des prérequis. Du fait de leur nature même, ces examens ne peuvent fonder un pronostic valable » (Ibidem).

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"Enrichissons-nous de nos différences mutuelles "   Paul Valery