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Impacts de l’anthropisation sur le paysage forestier et les variables climatiques dans la zone forestière de Yangambi. Recherche des scénarios à  court, moyen et long terme.


par Julien BWAZANI BALANDI
Université de Kisangani - Master en aménagement des écosystèmes  2019
  

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IV.2.2. Fluctuation historique et prédictive des variables climatiques

Cette sous-section discute particulièrement sur les résultats obtenus relatifs à la fluctuation historique et prédictive des variables climatiques notamment la température et les précipitations, dans la zone forestière de Yangambi.

En effet, les principaux résultats relatifs à la fluctuation historique des précipitations ont attesté une diminution des précipitations de la première à la deuxième décennie avec un écart de 46,6mm et, une augmentation de la deuxième à la troisième décennie avec un écart de 51,36mm. La fluctuation historique des précipitations n'est donc pas orientée vers un sens unique, même si la tendance globale, en considérant les deux extrémités (la première et la dernière décennie) serait celle d'une augmentation. A l'échelle régionale, le même constat, celui d'une tendance marquée soit par une hausse soit par une baisse des précipitations, est observée par plusieurs chercheurs.

En effet, Aguilar et al., (2009) observent une tendance à la hausse des précipitations totales de 31 mm/décennie entre 1955 et 2006 alors que Mahé, (1993) précise que les plus fortes baisses des hauteurs de précipitation ont été observées pendant la décennie 1968-1980 et n'ont pas la même intensité à travers toute la région. Dans le sud du Cameroun et au Congo, la baisse des précipitations a persisté jusqu'en 1990. Par ailleurs, au Gabon et en RCA, on a observé une hausse respectivement après 1980 et 1985. Au regard de ces observations historiques, la diminution et/ou l'augmentation des précipitations dépendrait d'une échelle temporelle à l'autre et d'une échelle spatiale à l'autre.

Les observations prédictives des précipitations issues des trois modèles, montrent une tendance générale à la baisse dans la zone forestière de Yangambi. Les modèles linéaire et logarithmique montrent des fluctuations un peu plus rapprochées aux fluctuations historiques analysées, alors que le modèle exponentiel prédit une forte diminution des précipitations.

Eu égard à ces résultats, il convient de mentionner qu'à l'échelle globale, les résultats de différentes simulations relatives aux précipitations, sont moins robustes que ceux concernant la

température (Haensler A et al.,2013). Certains modèles prévoient un accroissement des
précipitations dans la majeure partie du Bassin du Congo, tandis que d'autres modèles anticipent une diminution des précipitations dans les mêmes zones.

La fluctuation des précipitations corrélée à la dynamique forestière dans la zone de Yangambi, montre l'existence d'une relation (la P- value étant supérieure à 0).

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Cette relation serait cependant, très faible au vu d'une faible corrélation (r = 1,3%) comme l'ont montré tous les modèles et d'une très faible dépendance des précipitations à la superficie forestière (r2 = 0,02%) comme l'a attesté le modèle linéaire.

Ces mesures statistiques traduisent le fait que la superficie forestière prise seule, comme variable explicative, serait loin d'expliquer la variabilité des précipitations dans la zone forestière de Yangambi. Il s'avère donc nécessaire pour les recherches futures, de pouvoir ajuster le modèle prédictif des précipitations en ajoutant d'autres variables pour mieux expliquer la variabilité des précipitations.

Concernant la fluctuation historique de la température moyenne, la tendance est celle d'une augmentation d'une décennie à l'autre avec des écarts d'au moins 0,34°C entre la première et la deuxième décennie, 0,28°C entre la deuxième et la troisième décennie. Cette tendance à la hausse, tend à se confirmer pour la région d'Afrique centrale. En effet, au Congo, sur la période allant de 1950 à 1998, les températures ont augmenté de 0,5 à 1°C pendant les décennies 1980 et 1990 (Samba-Kimbata M.J., 1991). A l'échelle planétaire, d'après le dernier rapport du Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat (GIEC), la température moyenne mondiale a augmenté de 0,85°C entre 1880 et 2012. Chacune de trois dernières décennies a été plus chaude que la précédente et que toutes les autres décennies depuis 1850. Ces augmentations de la température peuvent être liées à plusieurs causes. A l'échelle locale, dans le contexte de la zone forestière de Yangambi, l'hypothèse à soutenir serait la déforestation. En effet, la conversion des forêts en terres agricoles et autres types d'utilisation du sol accroît la portion de sol nu exposée aux rayons du soleil et donc accroît l'albédo, ce qui diminue la radiation solaire absorbée par la surface, mais par contre, entraine un réchauffement de la surface.

Niyogi et al (2009) estiment que la déforestation peut significativement changer l'eau de surface et l'équilibre énergétique de multiples manières et donc affecter la température, l'humidité atmosphérique, aussi bien les processus météorologiques que climatiques.

Les observations prédictives de la température pour la zone forestière de Yangambi sont plus robustes que celles de précipitations au vu d'une forte corrélation avec la couverture forestière (r = 82%) comme l'ont attesté tous les trois modèles.

En effet, tous les modèles approuvent une tendance globale d'augmentation. Cette tendance corrobore à celle soutenue par le GIEC. Les différents modèles simulent une augmentation des températures (entre 2 et 6°C) à l'horizon 2050-2100 (IPCC, 2013). Cette augmentation simulée varie suivant les régions du globe et selon les scénarios.

Cette tendance s'accompagne d'une augmentation des chaleurs extrêmes (par exemple, la température des journées les plus chaudes a semblé augmenter d'environ 0,25°C par décennie) et une diminution de la fréquence des vagues de froid (Aguilar E. et al, 2009).

Avec la déforestation accélérée à l'échelle de la zone forestière de Yangambi, la quantité de Gaz à effet de serre pourrait augmenter, et entrainer un réchauffement. Dans ce contexte, une des perspectives serait d'évaluer la quantité de GES dégagée par surface forestière perdue à l'échelle de la zone forestière de Yangambi.

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