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La mise en œuvre de la responsabilité de protéger en Afrique. étude de quelques cas récents (Mali, Centrafrique, Libye).


par Bansopa Linda DARATE
Université d'Abomey-Calavi, Bénin - Master II Droit International et Organisations Internationales  2017
  

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Paragraphe 2 : L'absence de volonté politique

Le passage de l'alerte rapide à la réaction rapide ne peut se faire sans une réelle volonté politique des divers acteurs capables d'intervenir dans la crise. Cependant, cette volonté étant encore à bâtir, la réaction rapide (A) et l'impartialité (B) que requièrent les situations de crises font gravement défaut et constituent par là même les faiblesses du système d'alerte rapide.

A- Le manque de réaction rapide

Il faut le reconnaître : les alertes précoces sont abondantes, non seulement dans les services de renseignement mais aussi dans la presse, chez les chercheurs, ou encore parmi les hommes d'affaires. Ce qui manque, ce n'est pas l'alerte mais l'attention, la décision, l'action. C'est ici que les gouvernements ont tendance à passer à côté :

191 Rapport du Groupe d'étude sur les opérations de paix de l'ONU (Rapport Brahimi), Doc. A/55/305-S/2000/809, 21 aout 2000.

192Ibid, Création d'une unité de gestion de l'information et d'analyse stratégique au Siège (par. 65 à 75)

Réalisé et présenté par Bansopa Linda DARATE Page 68

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l'observation est plus facile, l'attente est plus sûre, l'inaction est plus prudente, et soudain, le moment propice à l'action précoce est passé et l'on se trouve en plein milieu d'une crise. L'alerte précoce n'est utile que si elle débouche sur l'action précoce. D'après le rapport Brahimi, les six à 12 semaines qui suivent un cessez-le-feu ou la conclusion d'un accord de paix sont souvent la période la plus critique pour l'instauration d'une paix stable et la crédibilité d'une nouvelle opération. Les occasions perdues durant cette période se représentent rarement. Le Groupe d'étude recommande que l'Organisation des Nations Unies revoie la définition de la « capacité de déploiement rapide et efficace » de façon à entendre par là l'aptitude à déployer pleinement des opérations de maintien de la paix de type classique dans un délai de 30 jours à compter de l'adoption de la résolution du Conseil de sécurité créant une telle opération, ou dans un délai de 90 jours dans le cas d'une opération complexe193.

Par ailleurs, le rapport Brahimi recommande d'élargir le Système de forces et moyens en attente pour y inclure plusieurs forces multinationales homogènes de la taille d'une brigade, dotées des éléments précurseurs nécessaires, qui seraient établies par des États membres en concertation, de façon à pouvoir disposer de forces solides pour le maintien de la paix, comme il l'a préconisé. Il recommande également que le Secrétariat envoie une équipe sur place pour déterminer, préalablement au déploiement, si les États susceptibles de fournir des contingents sont prêts à répondre aux exigences des opérations de maintien de la paix en matière de formation et d'équipement. Les unités qui ne remplissent pas les conditions requises ne doivent pas être déployées.

Pour faciliter un déploiement rapide et efficace, le Groupe d'étude recommande l'établissement, dans le cadre du Système de forces et moyens en attente, d'une liste régulièrement actualisée de personnels sous astreinte une centaine d'officiers expérimentés et parfaitement qualifiés, qui serait soigneusement examinée et approuvée par le Département des opérations de maintien de la paix. Des équipes constituées à partir de cette liste, pouvant être mises à disposition dans les sept jours, seraient chargées de traduire dans des plans d'opérations concrets et tactiques, avant le déploiement des contingents, les concepts stratégiques définis dans leurs grandes

193 Rapport du Groupe d'étude sur les opérations de paix de l'ONU (Rapport Brahimi), op. cit., Normes de déploiement rapide et personnel spécialisé sous astreinte (par. 86 à 91 et 102 à 169).

Réalisé et présenté par Bansopa Linda DARATE Page 69

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lignes au Siège pour les missions et viendraient renforcer un élément de base du Département des opérations de maintien de la paix pour faire partie d'une équipe de démarrage.

Le Groupe d'étude demande également aux États Membres de constituer des réserves nationales renforcées de personnel de police civile et d'experts apparentés désignés à l'avance en vue de leur déploiement pour des opérations de paix des Nations Unies, pour aider à satisfaire les besoins importants en services de personnel de police civile et en spécialistes dans des domaines apparentés (justice pénale /respect de la loi) dans le cas des opérations en rapport avec un conflit interne. Le Groupe d'étude exhorte en outre les États Membres à envisager de mettre en place des programmes et partenariats régionaux conjoints pour former les membres de leurs réserves nationales respectives à la doctrine et aux normes des Nations Unies applicables à la police civile194.

Le Groupe recommande enfin que le Secrétaire général soit autorisé, avec l'approbation du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), à engager des dépenses à concurrence de 50 millions de dollars bien avant l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution établissant une opération nouvelle lorsqu'il est évident que l'opération sera vraisemblablement créée.

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