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Décentralisation et participation des populations aux activités de développement. Cas des secteurs 24 et 32 de l'arrondissement nà‚?°4 de la commune de Bobo-Dioulasso.


par Joel DABIRE
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO) - Licence en sociologie 2018
  

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I.3. Problématique

Dans la dynamique globale des réformes sociopolitiques et macroéconomiques engagées depuis le début des années 1990, la décentralisation est perçue, dans le contexte africain, comme une avenue par laquelle passeront l'élargissement et la consolidation du processus démocratique naissant ; et également comme une voie accélérant le développement des villages (Halidou, 2004). Participant à la refondation de l'État, la décentralisation implique la conduite des affaires des collectivités territoriales par des organes élus. Ce processus est censé assurer une meilleure transparence dans la gestion des affaires publiques. La décentralisation suppose garantir aussi une participation citoyenne effective et favoriser une nouvelle citoyenneté et une meilleure gouvernance locale. Elle procède de l'idée qu'il existe au sein de l'entité décentralisée des intérêts communs pour lesquels les administrés et leurs représentants légitimement élus sont plus à même d'identifier et de mettre en oeuvre des réponses adaptées aux réalités locales (Majerowicz, 2006). La décentralisation pour réussir, nécessite la participation du citoyen au processus de décision, au choix et à la réalisation des activités de développement d'autant plus que les populations sont considérées comme les acteurs de leur propre changement social et économique.

Au Burkina Faso, la thématique de la décentralisation ne constitue pas un phénomène nouveau (Dabiré et al., 2004). De nombreux travaux en sciences sociales, notamment en sociologie, en anthropologie, en sciences politiques, etc. ont porté sur les divers aspects de la décentralisation et du développement local. Ces travaux ont examiné les différentes dimensions du développement local, notamment le rôle des élus locaux, l'implication des populations dans les activités de développement (Somda, 2015). Cependant, peu sont les études, à notre connaissance, qui ont été consacrées aux mécanismes de participation des populations au processus de développement.

La description politique et institutionnelle de la décentralisation laisse voir que les populations sont les acteurs de leur propre développement à travers une participation active dans la mise en oeuvre des activités de développement de leur localité. Cependant, comme le souligne Delville (2006), la notion de "participation" comporte une lourde ambiguïté. Et Jaglin et Dubresson (1994) d'ajouter que la participation reste jusque-là un mécanisme descendant, impulsé par le haut, souvent synonyme d'investissement humain, mais plus rarement de partage du pouvoir et de démocratisation. Malgré le regain d'intérêt qu'elle a

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suscité auprès des collectivités locales, la participation des populations aux initiatives locales de développement demeure ambiguë et on constate un décalage considérable entre la théorie et la pratique sur le terrain. La participation semble être ainsi un défi majeur à relever dans les secteurs 24 et 32 de l'arrondissement n°4 de la commune de Bobo-Dioulasso. Pourtant, comme le Diao (2004), la participation de tous les acteurs locaux reste la clef de voûte du développement local. Elle est devenue un outil important pour un processus de prise de décision plus efficace et productif, et est appliquée largement dans tous les secteurs, depuis la santé jusqu'à la gestion des ressources naturelles, des forêts, des zones humides et côtières (Roncerel et al, SD).

C'est cette actualité et cet intérêt de la participation communautaire qui nous amènent à nous interroger sur la manière dont les populations participent aux activités de développement de leur localité. D'où la question de recherche suivante : comment les populations des secteurs 24 et 32 de l'arrondissement n°4 de la commune de Bobo-Dioulasso participent-elles aux activités de développement ? À cette question de recherche se joignent les questions secondaires suivantes :

- comment les populations des secteurs 24 et 32 de l'arrondissement n°4 de la commune de Bobo-Dioulasso participent-elles au processus de décision ?

- quelles sont les stratégies mises en oeuvre par les élus locaux pour impliquer les populations locales dans le processus de développement ?

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault