I.4. Objectifs de l'étude
Dans cette étude, notre objectif principal est
d'analyser les mécanismes de participation des populations des secteurs
24 et 32 de l'arrondissement n°4 de la commune de Bobo-Dioulasso aux
activités de développement.
De cet objectif principal découlent les objectifs
spécifiques suivants :
- analyser la participation des populations des secteurs 24 et
32 de l'arrondissement n°4 de la commune de Bobo-Dioulasso au processus de
décision,
14
- déterminer les stratégies utilisées par
les élus locaux des secteurs 24 et 32 de l'arrondissement n°4 de la
commune de Bobo-Dioulasso pour impliquer les populations dans le processus de
développement.
I.5. Hypothèses de travail
L'hypothèse principale qui sous-tend notre étude
est que l'accès des populations des secteurs 24 et 32 de
l'arrondissement n°4 de la commune de Bobo-Dioulasso au processus de
décisions favorise leur participation aux activités de
développement. De cette hypothèse principale dérivent les
hypothèses secondaires suivantes :
- l'accès des populations des secteurs 24 et 32 de
l'arrondissement n°4 de la commune de Bobo-Dioulasso à
l'information et aux sessions de conseil municipal détermine leur
participation au processus de décisions,
- plus les élus locaux concertent et communiquent avec
les populations, plus celles-ci participent aux activités de
développement.
I.6. Définition de concepts
Décentralisation : la
décentralisation fait l'objet de nombreuses définitions dans la
littérature au point que la notion semble polysémique. Le CGCT
stipule en son article 2 que « La décentralisation consacre le
droit des collectivités territoriales à s'administrer librement
et à gérer des affaires propres en vue de promouvoir le
développement à la base et de renforcer la gouvernance
locale. » Dans cette notion définitionnelle se trouvent
déjà les objectifs de la décentralisation : promouvoir le
développement à la base et renforcer la gouvernance locale. La
décentralisation donne ainsi une grande capacité aux populations
à la base dans l'amélioration quantitative et qualitative de
leurs conditions de vie. Dans cette étude, la notion de
décentralisation est utilisée dans le sens du CGCT.
Développement local: le
développement tout court est un concept qui ne fait pas
l'unanimité au sein des chercheurs. Il est un phénomène
qualitatif de transformation sociétale (Debeul,
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2008). Considéré comme un
phénomène multiforme et multidimensionnel (Smati, 2009), le
développement est un processus de transformation qualitative qui est
étroitement lié au changement structurel, au progrès
technique et à l'innovation globale. Il est alors différent de la
croissance économique et intéresse tous les aspects de la vie.
Quant au terme « local », il repose sur la notion de «
territoire » considérée comme « le point de
rencontre des acteurs de développement. Il est le lieu où
s'organisent volontairement ou de manière spontanée les formes de
régulation sociale » (Lapèze cité par
Ouédraogo, 2007). Le territoire renvoie ainsi à un espace
géographique cohérent auquel les acteurs s'identifient parce
qu'ils vivent, y ont des échanges et une histoire. Le
développement local est donc cette transformation qualitative et
quantitative du territoire à partir des idées et des ressources
émanant de la collectivité. Et nous convenons avec Kolosy (1997)
pour qui le développement local est « une démarche
volontaire d'acteurs se réunissant sur un territoire à taille
humaine pour envisager l'avenir de leur territoire ».
Participation : la participation est un
concept vaste, ambigu et complexe dont la définition n'est pas
aisée. Mais Nichols (1979) nous propose une définition plus
élaborée de la participation. Pour lui, la participation «
est toute activité menée par tout individu, groupe
d'individus ou organisations autres que les élus ou les fonctionnaires
désignés du gouvernement ou des corps constitués et
visant, de façon directe ou indirecte, à prendre part aux
affaires, aux décisions ou aux politiques du gouvernement ou des
entreprises publiques ou parapubliques ou à les influencer ».
Cette définition de la participation nous semble la plus
appropriée dans le cadre de cette étude. La participation se
rapporte à l'individu en tant que citoyen qui intervient dans les
affaires communes comme membre du groupe social à l'intérieur de
la collectivité.
Société civile : Selon le
Lexique de Sociologie (2007), la société civile est une
communauté qui englobe les communautés plus restreintes et au
sein de laquelle se prennent des décisions relatives au bien commun.
White (1999), quant à lui, définit la société
civile comme « un domaine intermédiaire de transition entre
l'État et la famille, habité par des organisations
séparées qui bénéficie de l'autonomie en ce qui
concerne l'État, et qui est formé volontairement par des membres
de la société afin de protéger ou d'étendre leurs
intérêts ou valeurs. » Le sens de la
société civile que nous présente White (1999), semble
mieux cadrer avec la réalité du terme aujourd'hui, et par
conséquent, sera utile et utilisée dans notre étude.
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