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Décentralisation et participation des populations aux activités de développement. Cas des secteurs 24 et 32 de l'arrondissement nà‚?°4 de la commune de Bobo-Dioulasso.


par Joel DABIRE
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO) - Licence en sociologie 2018
  

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I.2.2. Le développement local : un objectif à atteindre par la décentralisation

La décentralisation et le développement local sont deux dynamiques qui interagissent et produisent des synergies possibles. L'une, avérée, au moins pour ce qui est des réformes institutionnelles mises en oeuvre, modifie a priori le cadre et la nature de l'action publique. L'autre, recherchée, place le territoire et les acteurs locaux au coeur de processus nouveaux de création et de répartition des richesses. Le postulat de base est qu'une décentralisation favorise un développement à l'échelle locale.

Au Burkina Faso, comme ailleurs dans les pays en développement, l'idée d'un développement « par le bas », « par et pour les populations » opposée à un développement « par le haut », du ressort de l'État, nourrit une conception du développement local ayant partie liée avec les processus décentralisés émergés dans les années 1980. Jusque vers la fin des années 1970, les travaux sur le développement portaient en premier lieu sur les politiques et les dynamiques structurelles de niveau national. L'État centralisé, appuyé par l'extérieur, incarnait pour la transition le volontarisme et l'activisme nécessaires au « décollage » de toute une nation et à l'industrialisation de l'économie. Mais les critiques théoriques, politique et sociales du rôle de l'État dans les années 1980 seront suivies de revendications à l'échelle locale et des conditionnalités imposées par les bailleurs de fond. Le concept de développement local émerge alors et renvoie à des dynamiques endogènes de développement économique observées sur des territoires (Pecqueur, 1993)

Mais bien qu'il soit de nature résolument endogène, le développement local ne s'affranchit pas totalement du rôle des pouvoirs publics, et surtout des pouvoirs publics locaux (Piveteau, 2005). La fourniture de services efficaces, la coordination d'initiatives et de programmes d'appui variés, l'incitation financière et, plus largement, l'accompagnement et la facilitation des dynamiques productives localisées relèvent d'une combinaison judicieuse d'actions publiques et privées. L'environnement institutionnel et le cadre administratif dans lesquels s'opère cette combinaison constituent dès lors un enjeu des débats sur les ressorts de la performance productive locale qui interpelle les politiques de décentralisation. Cependant, il convient de souligner que le développement local a subi une formalisation encore plus

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grande et plus précise, et a engendré plusieurs approches (Tremblay, 1999). Les auteurs dégagent deux approches de développement local qui englobent les autres courants.

D'une part, il y a d'abord le développement économique local axé sur la mise sur pied d'initiatives concertées par des partenaires oeuvrant au niveau du territoire. Dans ce cas, le développement local est décrit comme une perspective centrée sur la revitalisation des communautés locales et sur l'amélioration des conditions de vie des populations selon des initiatives qui sont mises en oeuvre à la fois par et pour les populations locales. Ce modèle de développement est principalement orienté vers l'amélioration des indices économiques traditionnels tels que la croissance des emplois et des revenus à partir d'initiatives mises en oeuvre par le secteur privé (Tremblay, 1999). Dans ce cas, c'est la dimension économique qui prend de l'importance sur la dimension sociale. Ce modèle de développement local est donc une réflexion aux niveaux et aux méthodes d'actions territoriales les plus pertinents. Dans ce type de développement local, le processus de décentralisation est vu comme un moyen d'améliorer la pertinence et la qualité des services et de répondre aux besoins et possibilités de l'économie locale. Ce modèle de développement local désigne ainsi un processus consistant à mobiliser les énergies de tous les acteurs locaux en vue de la promotion économique, sociale et culturelle de la collectivité décentralisée (Sebahara, 2000).

D'autre part, une autre perspective de développement local est celle du développement communautaire. Cette approche est centrée sur une vision globale et sociale du développement et est fondée à la fois sur les solidarités et les initiatives à l'échelle de la communauté locale, de façon à contrer les effets du développement libéral et des interventions ou des non-interventions de l'État (Tremblay, 1999). Dans ce cas-là, c'est le développement social qui influence le développement économique et la participation est beaucoup plus communautaire et complète ; c'est-à-dire que ce sont les populations elles-mêmes qui définissent leurs préoccupations et identifient localement des solutions pour les résoudre. Cette vision du développement communautaire est considérée par certains auteurs comme un processus organisationnel conduisant vers des objectifs de développement culturel, social et économique. On comprendra que, dans cette dernière approche, la notion de développement est globale et inclut autant les dimensions sociale, culturelle qu'économique ; alors que la première est beaucoup plus restrictive, mettant l'accent plus sur le progrès économique. Les résultats liés au développement communautaire sont donc liés à l'ensemble de ces dimensions et non pas seulement aux indices économiques. Ce processus de développement local permet aux populations des collectivités décentralisées de résoudre progressivement leurs problèmes

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et de réaliser leurs ambitions dans les domaines économique, social, culturel et environnemental par la participation active, individuelle et / ou collective de l'ensemble des citoyens (Ouédraogo, 2007). Mais il faut noter que le développement de type local nécessite la participation de tous les acteurs depuis la conception jusqu'à la réalisation des programmes de développement.

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