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Décentralisation et participation des populations aux activités de développement. Cas des secteurs 24 et 32 de l'arrondissement nà‚?°4 de la commune de Bobo-Dioulasso.


par Joel DABIRE
Université Catholique de l'Afrique de l'Ouest (UCAO) - Licence en sociologie 2018
  

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I.2. Revue de la littérature

L'analyse critique des travaux antérieurs sur la question faisant l'objet d'investigation est une étape indispensable à la formulation des objectifs (Tremblay, 1968). Tout travail de recherche se situe par rapport à la tradition à laquelle il se rattache afin de préciser les sources d'inspiration. La revue de littérature se place dans le prolongement de cette tradition. Pour ce qui est de notre thème de recherche, il existe une abondante documentation. Mais, nous en faisons ici une évaluation succincte des études originales et des ouvrages généraux pour aboutir au noeud du problème.

I.2.1. La décentralisation et ses différentes étapes

En Afrique subsaharienne, la thématique de la décentralisation n'est pas récente, mais elle a connu un tournant décisif dans les années 80 à cause des conditionnalités imposées par les bailleurs de fonds de l'aide internationale et des pressions exercées par les populations en faveur de la démocratisation (Ouédraogo cité par Poulain, 2004). La décentralisation est ainsi un moyen de rapprocher la décision du terrain et d'intéresser le citoyen à la vie publique, une démarche essentiellement démocratique. L'État, à l'évidence, ne pouvant seul faire face à toutes les demandes des populations, un partenariat local s'avère ainsi nécessaire. La décentralisation vise, pour ce faire, le transfert de plus de pouvoirs et de compétences aux collectivités territorialement constituées. Aussi, la décentralisation est-elle un passage obligé du processus démocratique et du changement qualitatif d'une communauté donnée. Ayant pour objectif la promotion du développement local et le renforcement de la gouvernance à la base, la décentralisation est subdivisée en plusieurs étapes.

Premièrement, il y a la décentralisation administrative ou institutionnelle. Elle vise à repartir, selon différents échelons de gouvernement, les responsabilités et les ressources financières pour assurer la fourniture des services publics. Il s'agit donc de transférer les responsabilités de planification, de financement et de gestion de tout ou partie des compétences sectorielles de l'État central et des organes vers des unités d'administration sur le terrain, des autorités publiques semi-autonomes ou des collectivités locales (Demante et Tyminsky., 2008). Selon Gauthier et al. (2012), la décentralisation administrative se décline en trois sous-étapes: I) la déconcentration qui est une technique administrative de

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délocalisation de la gestion consistant à transférer aux représentants locaux de l'État, demeurant soumis à l'autorité hiérarchique centrale, le pouvoir de prendre certaines décisions. La «déconcentration» a lieu lorsque l'État central garde la maîtrise des responsabilités et compétences de certaines fonctions tout en les faisant exécuter par ses antennes locales. Selon Ky (2010), la déconcentration vise à améliorer l'efficacité opérationnelle du gouvernement central à travers son déploiement dans les circonscriptions administratives. II) La délégation : elle consiste à faire des collectivités territoriales des agents directs en lieu et place du gouvernement central, celles-là étant bénéficiaires des ressources et compétences déléguées par celui-ci. Autrement dit, c'est le transfert des responsabilités dans des domaines particuliers à des entités plus ou moins autonomes, mais généralement tenues de rendre compte à l'échelon supérieur du gouvernement. III) La dévolution : elle correspond au transfert des responsabilités et compétences aux collectivités territoriales, étant entendu, qu'en l'espèce, ces dernières deviennent totalement ou partiellement responsables de la définition des politiques et de l'implémentation de celles-ci. La dévolution est souvent considérée comme la forme la plus réussie et la plus radicale de la décentralisation. Ebel et Yilmaz (2001) ajoutent que la dévolution se confond habituellement avec la décentralisation budgétaire et englobe généralement des fondements politiques, économiques et institutionnels.

Deuxièmement, il y a la décentralisation politique qui vise à conférer aux citoyens et / ou à leurs élus plus de pouvoir de décision. Elle se base sur l'hypothèse que des décisions prises avec une plus grande participation des administrés sont mieux fondées et répondent mieux aux intérêts de divers groupes de la société que celles prises uniquement par des autorités situées au niveau local. Elle s'inscrit dans la notion de la dévolution qui suppose que les responsabilités sont exercées au niveau local par des personnes de droit public élues par les administrés, qui répondent de leur action devant des assemblées élues.

Troisièmement, nous avons la décentralisation fiscale ou budgétaire. Elle vise à transférer des ressources (ressources fiscales propres et des subventions de l'État) et à attribuer une autonomie de gestion de ces ressources (fixation du niveau des ressources et les décisions sur leur affectation) à des organisations de niveau inférieur à celui de l'État. Elle s'inscrit également dans la notion de la dévolution. Elle suppose une répartition claire des ressources financières entre les échelons supérieurs (l'État) et ceux inférieurs (les collectivités territoriales). Le but de toutes ces formes de décentralisation est le renforcement d'un

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développement local, c'est-à-dire d'un développement pris en charge par les communautés elles-mêmes.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault