II.4. Traitement et analyse des données
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Pour traiter et analyser les données, nous avons
procédé :
-à la transcription des entretiens à l'aide du
logiciel f4, ces entretiens ont été enregistrés avec un
dictaphone,
-à la saisie et à l'encodage de ces entretiens
pour faciliter l'exploitation des informations recueillies et les transformer
en données significatives.
Ces données ont été
dépouillées et analysées manuellement selon les objectifs
et hypothèses.
II.5. Difficultés de l'étude
La principale difficulté à cette étude
réside dans le fait qu'il y a une littérature foisonnante sur
notre thématique et nous avons donc eu beaucoup de peine à
pouvoir recadrer notre objet d'étude et à élaborer une
problématique.
Quant aux autres difficultés, elles sont surtout
liées au terrain de notre étude. D'abord, le souci de rendre
fidèlement les propos de certains informateurs du Dioula au
Français nous a pris assez de temps. Par ailleurs,
l'indisponibilité et le refus de certains enquêtés à
participer à l'étude nous ont fait perdre également du
temps. Aussi, la conception négative de la politique a
entraîné la méfiance de certains de nos interlocuteurs qui
ont refusé que leurs voix soient enregistrées.
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III. PRÉSENTATION DES RÉSULTATS ET
DISCUSSIONS
III.1. Présentation des résultats
III.1.1. Les populations et l'accès à
l'information et aux sessions de conseil municipal
III.1.1.1. L'accès des populations à
l'information
Selon les textes de loi sur la décentralisation, les
citoyens désignent des mandataires pour les représenter et faire
valoir leurs points de vue au niveau du conseil, ce qui signifie qu'ils n'ont
pas un droit de participer directement. Cependant, le CGCT institue un droit
à l'information qui s'exerce de plusieurs manières. C'est donc un
devoir pour les élus locaux de tenir informer leurs populations de tout
ce qui se passe au niveau de la commune et de l'arrondissement. Dans
l'arrondissement n°4 de la commune de Bobo-Dioulasso, ce droit
d'information est exercé par les conseillers municipaux à travers
les assemblées générales que certains d'entre eux tiennent
après chaque conseil municipal. Ces assemblées
générales ont pour but de rendre compte à la population de
ce qui a été décidé au conseil. Sur ce point, un
conseiller municipal souligne que : « Particulièrement dans mon
secteur depuis que je suis conseiller, après chaque conseil municipal,
j'organise des assemblées générales pour restituer ce que
nous avons décidé en conseil, ce qui concerne mon secteur, je le
dis et ce qui concerne aussi tout l'arrondissement, je le dis. Mais l'occasion
dans ces genres d'assemblées là, c'est de dire que cette
assemblée générale fait partie des prérogatives du
conseiller.» (Z. K. B., conseiller municipal, secteur 24,
12/11/2017). Donc le premier canal de transmission des informations, c'est
d'abord les conseillers municipaux des différents secteurs et villages
rattachés à l'arrondissement.
En plus de ces assemblées générales, il
convient aussi de souligner l'existence d'autres canaux qu'utilisent les
élus locaux pour donner l'information à leurs populations : il
s'agit principalement des affichages et des communiqués radiophoniques.
Un de nos interlocuteurs relève que : « avec les informations
qu'on récolte çà et là soit au niveau de la presse
ou du conseil municipal ; souvent aussi, il y a des informations qui sont sur
les tableaux à la mairie, donc on est au courant de ce qui se passe
beaucoup dans le quartier et au niveau de la
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mairie » (B. C., Instituteur Principal, Secteur
32, 26/11/2017). À cela un élu local ajoute qu': « (...)
à chaque conseil, nous passons (...) les informations sur l'onde-radio
qui soit la radio municipale. Et puis par affichage. Devant la mairie, nous
affichons là-bas..» (M. B., président de l'AMB des
Hauts-Bassins, secteur 24, 02/12/2017).
Par ailleurs, il faut noter aussi l'action significative des
OSC qui demandent que les élus locaux leur transmettent les informations
et en retour, elles se chargeront aussi de les véhiculer auprès
de la population. C'est ce que souligne un responsable des OSC en ces termes:
« (...) il y a des OSC dans chaque arrondissement, il suffit seulement
de recenser les OSC qui sont dans votre arrondissement, s'il y a un conseil ou
bien une information qui doit parvenir au niveau de la population, vous
informez ces responsables des OSC, et ces OSC sont chargées de divulguer
l'information auprès de la population. » (H. S., comptable et
responsable d'une OSC, secteur 32, 24/11/2017). Ainsi, pour être
efficace, la participation requiert un courant libre d'informations entre les
parties concernées, c'est-à-dire entre les élus locaux et
les populations ; et devrait être basée sur une relation de
compréhension et de confiance mutuelle. Nous pouvons donc dire que
l'accès à l'information est très fondamental dans la
gestion et le contrôle du pouvoir. Cependant, ce seul
élément ne suffit pas pour garantir une participation effective
de la population au processus de décisions. Une fois informées,
ces populations doivent maintenant participer à la prise de
décision concernant le développement de leur collectivité,
et ce, à travers les sessions de conseil municipal.
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