Priorité santé et la coopération au développement. La contribution de la CTB au développement sanitaire au Rwanda.par Jacques-Abby Habimana Université Catholique de Louvain (UCL) - Master Complémentaire en Développement, Environnement et Société 2016 |
1.1.2 CoopérationLa coopération vient de « coopérer » qui veut dire travailler ensemble, à une oeuvre commune. Elle puise sa source dans la division du travail. C'est la théorie du sociologue Emile Durkheim qui affirme que la coopération ne va pas sans la division du travail. Coopérer en effet, c'est se partager une tâche commune.20 16PERROUX, F., L'économie du XXème, Siècle, Paris, PUF, 1964, p.155. 17 Fausca INGABIRE, l'approche participative sur le développement socio-sanitaire de la population rurale, UCL, Sept. 2009, p.15 18 An Ansom, Notes du cours « Dynamiques globales et locales des interactions développement-environnement (LDVLP2675).», ressources naturelles et développement durable, UCL, Février, 2014 19 Idem, p.22. 20 http://www.cedip.equipement.gouv.fr consulté le 03/05/2014 9 A.M. BAHETA21 montre que le terme coopération désigne, tout à la fois, une action ou un mode d'action collectif et réciproque. « C'est un système, une pratique, une théorie, un moyen, un processus, une finalité, un état des choses idéal et stable à construire, une façon de vivre ensemble, etc. ». L'auteur énonce que sans le discours commun, la coopération se distingue rarement des mots tels que la collaboration, l'association ou encore la solidarité, ce qui affermit le caractère même du concept. En raison de la diversité et de la multiplicité des réalités et des situations que le concept recouvre, plusieurs dimensions lui ont été attribuées tel que ; la coopération bilatérale et multilatérale, la coopération internationale, la coopération économique, la coopération au développement, etc. Le terme « coopération » change aussi selon l'intérêt de son auteur, c'est-à-dire le parti pris, le lieu à partir duquel on en parle ou le style de discours utilisé. La coopération, c'est apprendre à coexister et à se respecter, car il n'y a de vraie coopération que celle tissée de relations humaines basée sur le respect mutuel. La coopération, c'est un humanisme et non une technicité.22 1.1.3 Coopération bilatérale et multilatéraleNormalement, la coopération bilatérale est prise dans le sens de `collaboration' entre deux ou plusieurs états, communautés, organismes, groupes, etc. ça peut être aussi une sorte de contribution, de consensus ou encore d'échange mutuel entre deux ou plusieurs acteurs. Shyaka A. (2003), montre que le terme coopération bilatérale ou multilatérale désigne tout à la fois une action mutuelle ou un mode d'action collectif et réciproque. La coopération bilatérale est alors un système, une pratique, une théorie, un moyen, un processus, une finalité, un état des choses idéales et stables à construire ensemble, une façon de vivre collectivement en s'appuyant l'un et l'autre dans tel ou tel domaine23. 21 BAHETA A.M., la coopération Nord-Sud, l'éthique de la solidarité comme alternative, L'Harmattan, Paris, 2005. p.11. 22 GALAND P. &LEFEVRE G., La coopération belge au développement. Aide ou Business? Evo, 1996, pp.5-6 23 SHYAKA A., Conflits en Afrique des grands lacs et esquisse de leur résolution, Valsovie 2003, p.24 10 La coopération bilatérale se fait «d'Etat à Etat». Ce sont les institutions fédérales, communautaires et régionales qui sont les acteurs principaux. Au nom des gouvernements qu'elles représentent, ces institutions coopèrent avec les Etats des pays partenaires. La coopération multilatérale concerne, elle, la participation de la nation à des initiatives ou institutions collectives, par exemple l'ONU. Ces institutions sont financées chaque année par les pays adhérents et ont leur propre politique de coopération au développement. La coopération internationale en matière de santé a connu des changements dans ses pratiques et ses priorités au cours du XXe siècle, en particulier au cours de ces quarante dernières années qui ont suivi la naissance de l'OMS. Un consensus s'est dégagé autour de la conviction que la santé pour tous est réalisable grâce aux soins de santé primaires conformément à la déclaration d'Alma-Ata de 1978.24 Dès lors la santé pour tous, ce concept aux multiples composantes, reste une pièce maitresse du développement sanitaire à tous les niveaux. Elle englobe des initiatives communautaires soutenues par des interventions pluri disciplinaires et sectorielles adaptées aux niveaux local, régional et central du système national de santé, et renforcées par des activités sanitaires internationales25. Dans le contexte qui est le nôtre, nous allons plus développer les dimensions de coopération au développement et de coopération bilatérale plus précisément dans le secteur de la santé |
|