Priorité santé et la coopération au développement. La contribution de la CTB au développement sanitaire au Rwanda.par Jacques-Abby Habimana Université Catholique de Louvain (UCL) - Master Complémentaire en Développement, Environnement et Société 2016 |
4.1.3 La coopération belgo-rwandaise au-delà du secteur de santéPour une nouvelle stratégie du développement sanitaire, l'Unité chargée de la santé et de l'environnement a été créée dans la ville de Kigali. En partenariat avec la coopération belge, depuis 2009, le Programme d'appui au développement sanitaire de la ville de Kigali a contribué de manière substantielle à l'amélioration des soins de santé dans la ville. Ainsi, ce Programme a permis de renforcer les capacités en termes de développement infrastructurel de santé au Rwanda. Par exemple, en fournissant les équipements médicaux et biomédicaux, le Centre Hospitalo-universitaire de Kigali (CHUK) a reçu une « CT-scanner 64 coupe », qui a donné 92 L'extrait de l'entretien effectué au Centre de santé de Mageragere le 15/07/2014 54 une nouvelle impulsion au secteur de la santé au Rwanda. Et en plus la CTB a réalisé un investissement dépassant 100.000 euros pour équiper le CHUK d'un matériel de bronchoscopie pédiatrique. Les nombreuses complications médicales qui nécessitaient un transfert à l'étranger peuvent désormais être identifiées et traitées par les professionnels localement formés à l'hôpital de référence national. La contribution de ce programme en partenariat avec la CTB concerne également l'amélioration des compétences en formant des médecins et infirmières employés dans les secteurs cliniques prioritaires. Par exemple, le Département de Pédiatrie de l'ULB collabore étroitement avec l'Université nationale du Rwanda depuis plus de dix ans. Plusieurs cohortes de professeurs de l'ULB ont ainsi appuyé la formation des pédiatres rwandais dans les différentes surspécialités pédiatriques, en particulier dans le domaine de la pneumologie. Cette expertise, associée au financement de la coopération belge, a été un élément essentiel dans le développement de cette activité au Rwanda.93 Les experts médicaux belges avec le personnel du service de Pédiatrie au CHUK à Kigali (Photo www.moh.gov.rw) 93 S. Van Steirteghem et Al, Inhalation d'un corps étranger bronchique au Centre Hospitalier Universitaire de Kigali, Rwanda, CTB, Kigali, 2013, p.435 55 Pour ce qui concerne le développement sanitaire, quelques faits et statistiques expliquent des réalisations dans l'amélioration des soins de santé après l'intervention de la CTB dans le secteur de santé. Quelques chiffres montrent que la ville de Kigali compte 1,13 million d'habitants et enregistre une croissance annuelle de 4% selon le rapport du NISR de 2012, l'utilisation par habitant des infrastructures sanitaires au Rwanda est estimée à 70%. En ce qui concerne l'assurance maladie, 92% des habitants de Kigali ont souscrit une assurance santé, contre 97% au niveau national94. Dans le cadre de la décentralisation des services de santé, le ministère de la Santé a distribué 30 motos aux agents chargé du Monitoring et Evaluation dans tous les districts et remis une ambulance à l'hôpital de Kinihira. Le nouveau matériel a été livré par la CTB dans le cadre de son Programme d'appui institutionnel au ministère de la Santé. Délégation belge et celle du Ministère de la santé lors de la distribution des motos (Photo tirée sur www.btcctb.org ) 94 NISR, rapport d'enquête, Rwanda 2012, p.37 56 Depuis le mois de mai 2012, chacun des 30 districts administratifs du Rwanda dispose d'un agent chargé du Monitoring et Evaluation avec pour mission d'aider à surveiller les indicateurs de santé, à collecter, analyser et faire rapport sur les données de santé, et à conseiller les autorités sur les questions de santé afin de permettre la prise de décisions éclairées. Dans le secteur de l'énergie, la Coopération belge se focalise sur la production d'énergie au départ de sources renouvelables ainsi que sur l'amélioration de l'accès à l'électricité dans les zones rurales. L'approvisionnement en énergie cible les infrastructures sociales, telles que les infrastructures de santé, les écoles et les administrations. « Alimenter les zones rurales en électricité entraîne des changements au niveau de la vie au sein du village, tout en améliorant les services sociaux. Cela génère de nouvelles petites activités commerciales et augmente les opportunités de créer des emplois en dehors du secteur agricole. L'actuel programme de coopération bilatérale (2011/2014) a engagé quelque 55 millions d'euros dans le développement du secteur énergétique au Rwanda ». Source : CTB, Rwanda, Rapport annuel, 2014, p.9 Au mois de juin 2014, le Ministre rwandais de l'Infrastructure, Silas Lwakabamba, l'Ambassadeur belge au Rwanda, Marc Pecsteen, ainsi que le Chef de la Délégation de l'UE, Michael Ryan, ont officiellement inauguré la microcentrale hydroélectrique de Rukarara II dans la Province du Sud. Cette nouvelle centrale, qui produit 2,2 MW, est raccordée au réseau électrique national depuis avril 2014. Sa construction a coûté quelque 9.721.500 euros. 57 Outre le projet Rukarara II auquel la Coopération belge a contribué à hauteur de 3.012.600 euros, La Belgique a de même appuyé la construction des microcentrales hydroélectriques de Keya, Cyimbili et Nkora dans la Province de l'Ouest. Parmi les projets récemment conclus figurent aussi la construction de lignes électriques entre Kigali et le district de Muhanga, et l'intensification de l'approvisionnement en électricité, ainsi que l'installation de systèmes solaires dans 46 centres de santé ruraux et 2 postes frontaliers. Dans le cadre d'accès à l'eau potable et assainissement, le Projet d'eau potable et d'assainissement en milieu rural de la Province du Sud (PEPAPS) a été mis en oeuvre conjointement par le Rwanda (1,3 million d'euros), la Belgique (17,9 millions d'euros) et la Commission européenne (4,3 millions d'euros), pour un budget total de 23,5 millions d'euros. Il a été lancé en 2005 et s'est clôturé en 2013. Le résultat a été positif pour les paysans rwandais puisque l'eau potable a été accessible pour plus de 200.000 habitants dans les trois districts (Nyaruguru, Huye, Gisagara). Une augmentation de 30% de l'approvisionnement en eau potable, une réduction de 30% des maladies liées à l'eau et une réalisation de plus de 600km de réseaux de distribution d'eau potable a provoqué un effet positif sur la situation sanitaire des paysans ruraux. ( www.moh.gov.rw consulté le 14/01/2015) Sur base des propos dégagés par les auteurs et les enquêtes sur la contribution de la CTB dans le développement et l'équipement des infrastructures sanitaires; la contribution a été positive et par là l'hypothèse "La contribution de la CTB dans le domaine de la santé se manifeste fondamentalement à travers le développement et l'équipement des infrastructures sanitaires" est confirmée. |
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