3.4 Les secteurs d'intervention de la Belgique au
Rwanda
Une mauvaise santé n'est pas seulement un drame
humain individuel, c'est également un facteur important de
pauvreté et de sous-développement. Les personnes malades doivent
souvent payer des soins de santé onéreux. Leurs revenus sont, du
moins temporairement, diminués, car il n'existe pas de
sécurité sociale qui puisse les aider74.
En se référant aux ODM, quatre parmi les
huit objectifs, ont directement ou indirectement trait aux soins de
santé. La coopération au développement est plus que jamais
axée sur la réduction de la pauvreté dans le monde. Les
projets et les programmes de développement se concentrent sur les
populations les plus pauvres et la priorité est essentiellement les
soins de santé pour tous.
La coopération belge a mis l'accent sur les
programmes de santé primaire (85% de l'aide bilatérale directe en
matière de santé), le reste étant consacré au
renforcement des capacités.75
Un autre aspect qui a son importance lors des
interventions belges en matière de santé est l'attention
renouvelée pour le financement des services de soins de santé, et
plus particulièrement le développement de systèmes
d'assurance. Les soins de santé coûteux sont une vraie ruine pour
les personnes malades et démunies. Souvent les pauvres n'ont pas assez
d'argent pour se payer une carte de mutuelle de santé, synonyme d'une
assurance maladie. La CTB accompagne, le ministère de la Santé
dans le développement de mutuelles de santé à la base, au
départ d'organisations locales au niveau des villages. Le défi
est de rassembler les initiatives locales en un large mouvement social
disposant d'une latitude financière suffisante, pour offrir aux
populations les plus pauvres l'accès à des soins de santé
de qualité.
Les interventions de la Belgique appuient tout d'abord
des hôpitaux et des centres de santé proches des populations.
Celles-ci doivent faire en sorte que de larges couches de la population aient
accès à des soins de santé de qualité près
de chez eux, mais également à des soins préventifs tels
que les soins de la mère et de l'enfant. Une dernière
évolution importante dans les projets de santé est l'attention
particulière dédiée au développement des
capacités. La formation du personnel de santé local occupe une
place centrale.76
74 Dr. BASINGA Paulin, Op.
Cit. p.44
75 Op. Cit, p.21.
76 CTB, La
coopération belge au développement dans le domaine de la
santé et des droits sexuels et reproductifs, Bruxelles, 2012,
p.5
43
Figure 10: CTB. Aperçu sur la répartition
des engagements financiers par Secteur.
Source : CTB, Rapport annuel, 2014
Récemment, la Belgique a entrepris
d'intensifier son soutien aux programmes (en santé, éducation et
justice) afin de préparer son apport au budget de ces secteurs ou
contribuer à des
44
fonds communs de bailleurs. Ces mesures sont utiles
pour réduire le volume des assistants techniques et les coûts de
leur mise en oeuvre en accord avec la déclaration de Paris. Le
financement et l'aide technique du secteur de la santé a
été la composante essentielle de la coopération belge au
Rwanda, et constitue toujours la part la plus importante de l'APD.
Le soutien de la Belgique, qui s'est
réorienté vers une modalité sectorielle, est tout à
fait adapté à la réduction de la pauvreté.
Cependant, la surveillance de l'accès et l'utilisation réelle,
est restée limitée dans certaines zones
isolées.77
Récemment, la Belgique a fourni un appui
technique et financier pour atteindre les objectifs d'EDPRS dans le domaine de
la santé, Justice, Education et développement rural (Agriculture,
énergie, eau et assainissement). La Belgique fournit également
l'appui institutionnel aux services administratifs. En plus, Elle a fourni en
2009 et 2010 le montant total de 5 millions d'euros d'aide budgétaire
pour la justice et la réconciliation. Le 15/04/2011, le montant de 95
millions d'euros a été débloqué dans le programme
de coopérations indicatives 2004-2006 et 2007-2010, ce qui
représente 44% du montant total
concerné.78
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