Priorité santé et la coopération au développement. La contribution de la CTB au développement sanitaire au Rwanda.par Jacques-Abby Habimana Université Catholique de Louvain (UCL) - Master Complémentaire en Développement, Environnement et Société 2016 |
3.2.6 Financement du secteur de santéTraditionnellement, le niveau de financement du secteur de la santé est faible. Les sources de financement les plus importantes proviennent des allocations gouvernementales pour le Ministère de la Santé par le biais du Ministère des Finances et de la Planification Économique, des contributions de la population et de l'assistance extérieure par le biais de contributions ou d'accords avec des partenaires multilatéraux, bilatéraux ou des partenaires non-gouvernementaux du Ministère de la Santé. Entre 1978 et 1994, les fonds alloués au Ministère de la Santé pour des programmes de santé ont diminué. Cependant, après le génocide des tutsi de 1994, la part des dépenses de la santé dans le budget national a commencé à s'accroître. En 1999-2000, cette part atteignait 4 %, ce qui correspond à environ 3,5 milliards de francs rwandais ou environ 1,25 $US par personne injecté dans la population. Dans l'économie nationale, seulement 0,6 % du produit intérieur brut est consacré à la santé. En 1999, environ 60 % des fonds du gouvernement pour le secteur de la santé ont été alloués à des services de santé dans les zones rurales, 15 % ont été attribués 64 Gouvernement rwandais, Politiques de santé au Rwanda, Kigali, février 2005, p.63 65 Minisanté, Décentralisation et organisation des districts sanitaires au Rwanda, Kigali, 2010, p.2 38 à des hôpitaux de référence et 25 % à des services de gestion centrale et régionale et à d'autres services. Entre 1995 et 2000, le niveau d'assistance financière externe s'est considérablement accru sous forme d'aide humanitaire, spécialement pour la reconstruction de l'infrastructure, qui avait été sérieusement endommagée ou complètement détruite. La dépendance du Ministère de la Santé vis-à-vis de l'aide extérieure est considérable ; cependant le niveau de l'assistance reste constant.66 En Afrique en général, les secteurs publics à court de liquidités reçoivent parfois un coup de pouce sous la forme d'un soutien budgétaire émanant des bailleurs, via plusieurs mécanismes de financement. Une large part des financements publics peut en fait être financée par les donateurs. Les contributions des donateurs au secteur de la santé varient considérablement selon les pays, sous l'effet de motivations politiques qui ne sont pas toujours évidentes pour les observateurs extérieurs. Ainsi, il se peut que ce soit une conjonction de facteurs favorables dans le passé qui explique la générosité actuelle, qui est difficilement compréhensible.67 Tableau 8: Rwanda et autres pays d'Afrique orientale : dépenses publiques de santé (en millions de dollar américains)
Source : ESA NHA Network, (réseau des comptes nationaux de la santé des pays d'Afrique australe et orientale) 66 www.measuredhs.com/pubs visité le 07/01/2014 67 http://www.who.int/hac visité le 07/02/2014 39 Figure 8: Dépenses publiques de santé (en millions de dollar américains) par rapport aux pays d'Afrique 16,0 14,0 12,0 10,0 4,0 8,0 6,0 2,0 Dépenses publiques de santé par habitant Dépenses financées par les ressources budgétaires internes Dépenses financées par les apports des bailleurs Source : l'auteur lui-même à partir des données du tableau 8 Le graphique précédent montre la faible part des dépenses publiques de santé issues des ressources budgétaires internes par rapport aux pays voisins de l'Afrique orientale et australe. La part du financement par les bailleurs domine également la proportion qui provient du financement interne, ceci témoigne la dépendance extérieure du système de santé rwandais. |
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