VI.3. QUI PAIE ? ET COMMENT ?
Les questions de financement du transport collectif ne
peuvent être appréhendées de façon autonome et
sectorielle, mais elles doivent au contraire être situées dans le
cadre plus global de l'économie urbaine. Plusieurs impératifs
guident les recommandations sur ce point :
? le souci de développement durable de la ville de
Lubumbashi et des actions à long terme, écologiquement et
économiquement viables ;
? la confirmation et le renforcement de la
responsabilité des acteurs locaux en matière de
politique des transports urbains, et dans le contexte de la
construction du pays ;
? la viabilité économique du système de
transport qui est aujourd'hui l'objet d'une inquiétude partagée :
le fonctionnement même des villes ne peut pas supporter un trafic
automobile toujours croissant (accroissement du nombre des véhicules
particuliers) ;
? l'obligation d'optimiser les moyens disponibles quelles que
soient les ressources dont disposent les collectivités.
Le financement du transport collectif (tel que traité
dans ce travail visant la création d'une startup devant gérer les
activités) est d'abord offert aux acteurs économiques locaux
oeuvrant déjà dans le secteur, pour équilibrer le social
de la communauté et booster leur économie. Ensuite, aux
entreprises locales et à l'Etat par le biais du trésor public, et
de ses institutions ayant égare à la gestion de la
mobilité collective.
Une part d'action (souscription ou part dans le capital
social) doit être fixée pour chacune de parties concernées.
La start-up ainsi formée, fonctionne de la même manière
qu'une société des capitaux où un montant fixé
représente une part qui à son tour tient lieu à une
voix.
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VI.3.1. Financement de la part des entreprises et
d'actuels bailleurs
Les acteurs économiques gérant le transport
actuel ainsi que les entreprises doivent régulièrement investir
pour combler les dépenses dues à l'exploitation du réseau,
aux matériels roulants, et à d'autres charges d'exploitation.
Seul à l'Etat la charge sur les infrastructures.
VI.3.2. Apport de la part des usagers
L'approche financière intégrant les usagers ne
peut être évaluée qu'après mise en place du service.
En soi, la part des usagers ne représente qu'une faible fraction dans
l'investissement. Cette situation peut résulter d'un choix politique
visant à favoriser la fréquentation des transports collectifs,
choix souvent motivé par des considérations redistributives, mais
elle traduit aussi une réelle difficulté intrinsèque
à ce secteur : la demande étant très sensible au prix, il
n'est pas possible de faire supporter à l'usager la totalité des
coûts du système qu'il utilise sans risquer de voir la
fréquentation s'effondrer. Néanmoins la participation de ce
dernier reste un élément fondamental du financement du transport
collectif, et il importe de lui conserver une part significative afin de ne pas
dévaloriser le service proposé aux clients. De même, le
financement par l'usager de son déplacement, même s'il ne porte
que sur une partie du coût, peut constituer un élément de
régulation de la contrainte financière globale (tableaux 10 et
11).
Tableau 10 : contribution relative des différentes
ressources avant lancement de la start-up
Acteur
|
Part en %
|
Provenance
|
Actuels bailleurs (privés)
|
60
|
Affaires personnelles
|
Entreprises
|
25
|
Impôts
|
Etat
|
10
|
Versement transport et collectivités locales
|
Usagers actuels
|
5
|
Location transport
|
TOTAL
|
100
|
investissement
|
|
Tableau 11 : contribution relative des différentes
ressources après lancement de la start-up
Acteur
|
Part en %
|
Provenance
|
start-up
|
35
|
Affaires personnelles
|
Entreprises
|
30
|
Impôts
|
Etat
|
20
|
Versement transport et collectivités locales
|
Usagers
|
15
|
Location transport
|
TOTAL
|
100
|
Fonctionnement
|
|
Cette répartition des parts illustre le penchant que
prend la grande charge d'investissement du projet et l'acteur économique
concerné. La start-up et les acteurs économiques privés
seront les seuls à en déduire un profit proportionnel à
leurs investissements de base.
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