B. La complémentarité
institutionnelle
« C'est au bout de l'ancienne corde qu'on tisse la
nouvelle » a dit l'adage. Compte tenu de la diversité des
acteurs dans le secteur de l'eau et du caractère social que revêt
l'objet, nul ne sera de trop et c'est dans la complémentarité que
les résultats seront améliorés. L'action de l'Etat est
complétée par l'administration centrale et
déconcentrée. La Direction Générale de l'Eau
(DGEau) au niveau national et les Directions Départementales de l'Eau et
des Mines (DDEM) à travers les Services de l'Eau (SEau) au niveau
départemental sont responsables de la régulation du sous-secteur,
du suivi de la stratégie et de l'assistance-conseil aux communes. La
cible étant la même, pour une meilleure
complémentarité, les Directions Départementales de la
Santé (DDS) sont, quant à elles, responsables du contrôle
de la qualité de l'eau depuis la distribution jusqu'à la
consommation et de l'appui aux gestionnaires des infrastructures d'eau potable
dans l'élaboration et l'exécution du Plan de Gestion de la
Sécurité Sanitaire de l'Eau (PGSSE) et de l'IEC pour un
changement de comportement des ménages.
Pour mémoire, le modèle utilisé en
République du Bénin dans le service public de l'eau potable est
la maitrise d'ouvrage communale accompagnée d'une professionnalisation
de la fourniture du service. Ce modèle implique une
délégation des services par les communes aux opérateurs
professionnels spécialisés. Dans un esprit de
complémentarité institutionnelle, les communes ont signé
une convention avec l'Etat en cédant pour le temps nécessaire une
partie du pouvoir que leur confère la loi à l'ANAEPMR qui se
chargera de leur réaliser de grands systèmes d'AEV. Pour ce
faire, elle assure la maitrise d'oeuvre nationale des réalisations
d'infrastructures
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d'AEP en milieu rural. Sa mission est d'initier, de
programmer, de faire réaliser et de suivre les travaux
d'infrastructures. Comme c'est d'accord parties que ce rôle des communes
lui est dévolu, on ne parlera pas de conflit d'attribution, mais de
complémentarité institutionnelle.
En marge de cet accord avec l'Etat, les communes peuvent
toujours négocier avec leurs partenaires des réalisations
d'ouvrages d'AEP. À ce titre, elles jouent le rôle que leur
confère la loi, même si une partie est concédée
à l'Etat à travers l'ANAEPMR. Elles assurent le suivi
décentralisé du service public de l'eau potable. La structure
faitière des communes, l'Association Nationale des Communes du
Bénin (ANCB), représente les communes au niveau national. La
commune dans son rôle institutionnel est en même temps partie au
contrat.
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