Section 2 : LES CONSEQUENCES DE L'ECHEC DE LA
PRISON
Ils découlent logiquement des causes d'échec de
la prison, manifestement sur le taux de récidive (paragraphe 1), la
délinquance d'habitude (paragraphe 2) ainsi que la stigmatisation et
l'étiquetage (paragraphe 3).
Paragraphe 1 : Taux de récidive
La récidive nous renvoi tout droit à
l'échec de la prison. En d'autres termes, si l'on parle de la
récidive, cela veut dire que la première condamnation
pénale n'a pas été efficace pour dissuader le
délinquant ; l'enseigner à ne plus tomber dans l'infraction.
Après l'analyse de la pluralité des fonctions de
la peine privative de liberté, il y a lieu de retenir que le but
essentiel des peines privative de liberté selon le code de
procédure pénale qui consacra le principe aux services public
pénitentiaire « favoriser la réinsertion sociale » des
détenus. C'est l'idée notamment de la doctrine de la
défense sociale nouvelle avec Marc ANCEL « L'exécution des
peines favorise, dans le respect des intérêts de la
société et des droits des victimes, l'insertion ou la
réinsertion des condamnés ainsi que la prévention de la
récidive »87.
La récidive est un fait très important,
oscillant entre 30 et 50 %88. C'est ainsi que, la prison se voit
attribuer un effet bénéfique sur le condamné qui
justifierait sa supériorité sur toutes les autres peines «
il se produirait, lors de l'enfermement, quelque chose, que ce soit le choc, la
souffrance, la crainte, le repentir, un traitement, des apprentissages, ... qui
ferait que l'individu, une fois libéré, ne commettrait plus
d'illégalismes susceptibles d'entrainer une nouvelle intervention
légale »89.
La commission pour la prévention de la récidive
des criminels précisée par M.E. Cartier, a choisi de concilier
les deux catégories d'objectifs et d'admettre d'une part que « la
prison demeure le seul moyen
87 Jean LARGUIER, criminologie et science
pénitentiaire, 10e-éd. Dalloz, paris, 2005,
p.116.
88 Jean PRADEL, Droit pénal
comparé, 2e-éd. DALLOZ, Paris, 2002, p.751.
89 Paul MBANZOULOU, Op.cit., p.45.
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de mettre à l'écart les individus dangereux et
conserver sa valeur au plan de l'exemplarité et de la rétribution
». D'autre part, « le temps passé en prison ne doit pas
être un temps perdu mais mis au service d'une politique de
prévention de la récidive »90.
Il est constaté que l'efficacité de la peine de
prison est le plus souvent réduite à celle de la récidive.
La peine privative de liberté a pour fonction principale de
réinsérer les détenus une fois leurs peines purgées
; cette peine pourra être considérée meilleure, lorsqu'elle
est capable de ramener ou réadapter le délinquant venant de la
prison dans la société.
A ce sens 70% des hommes incarcérés
récidivent et 30% des femmes récidivent. Ces pourcentages varient
selon l'âge, les rands sociaux qu'occupe le délinquant sortant
dans la société et le métier ou les fonctions
jouées par celui-ci.
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