Paragraphe 2 : la délinquance d'habitude
Il existe des malfaiteurs qui ont pu ne commettre qu'une seule
infraction et qui ne sont donc pas forcement en situation de cumul réel
ou en état de récidive, et qui pourtant peuvent être
très dangereux91.
Il devait être la meilleure qu'on en dise à ces
mots, avant de parler de la délinquance d'habitude ; Il est clair que
celui-ci «l e délinquant » doit passer d'abord par briser
l'étape de la récidive.
Le plus souvent, il est à dire avec beaucoup moins
d'expertise qu'il revient à l'administration la faute de ne pas
s'assumer sur des telles personnes au travers ces fonctionnaires travaillant
dans les offices de la justice.
Le délinquant d'habitude est une catégorie
très dangereuse des délinquants. Il est donc un habitué de
la prison. L'on peut affirmer que la délinquance d'habitude existe
lorsque dans une période de dix ans le
90 Idem.
91 Jean PRADEL, Op.cit. p.803.
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délinquant a commis trois infractions ayant
donné lieu chacune à une condamnation de servitude pénale
d'au moins dix mois92.
Donc cette deuxième catégorie de
délinquant démontre l'inefficacité ou du moins
l'échec de la prison. Car ; lorsque l'individu s'habitue avec le
caractère nocif de la prison, c'est très dangereux parce qu'il
sera considéré comme inamendable.
La délinquance d'habitude, est aujourd'hui une
panacée au centre de l'échec de la prison et d'autres peines.
Elle est constatée notamment par l'insécurité actuelle de
plusieurs communes sur la ville de Kinshasa par les personnes
dénommées les KULUNA et des chégués (des
extorqueurs, voleurs...).
Paragraphe 3 : La stigmatisation et l'étiquetage
La stigmatisation c'est le rejet par les membres de la
société du délinquant après avoir purgé sa
peine. Celui-ci n'a plus sa place dans la société. Car, il est
considéré comme très très dangereux. Il est
quelqu'un que l'on doit éviter.
La stigmatisation est loin d'être qualifié comme
une conséquence logique de la prison. Mais, est-il que la prison
dissocie le délinquant dans la société pour une
durée établie par la loi tout en respectant la
proportionnalité du fait pour lequel il est reproché ; la prison
crée un rejet des délinquants après la prison. La
population ne reçoit pas facilement un délinquant sortant de la
prison quel que soit son amendement ou changement.
A la lumière des fonctions multiple de la peine de
prison, il se pose le problème des réactions de l'opinion fasse
à un détenu sortant ; le rejet populaire ou le manque d'affection
populaire à l'égard de celui-ci a comme conséquence
l'enracinement à la délinquance de ce dernier.
92 C.P, décret loi du 30 janvier 1940 tel que
modifié et complété à ce jour, Art.14d.
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Que faire pour lutter contre la désocialisation des
détenus après la prison ? Le dit Paul, l'entrée en prison
provoque souvent un traumatisme dont les effets plus au moins durables sont
renforcés par l'isolement affectif et sociale propre à cet
univers carcéral dont le nouvel entrant ne maitrise ni le sens, ni la
pratique93.
Voilà pourquoi il propose qu'il soit rattaché ou
institué au sein de chaque établissement pénitentiaire un
service socio-éducatif composé des assistants sociaux et des
agents d'insertion et de probation pour participer à la
prévention des effets désocialisant de l'emprisonnement et de
favoriser le maintien de leurs liens sociaux et familiaux mais surtout de les
aider à préparer leur réadaptation
sociale94.
La problématique la plus grave est celle de
l'étiquetage. A la lumière de la définition fournie
précédemment du terme, les délinquants sortant de la
prison se prévalent de leurs qualités de criminel surtout si la
prison n'a pas réussi à les éduquer. D'ailleurs ils se
vantent de fréquenter plusieurs fois la prison et en profite pour
récommettre les manquements à l'égard de la
société. Mais aussi en retour, la société
considère apparemment la prison comme un lieu habituel pour eux. Et la
société les considère comme tel quel que soit
l'amendement.
Par conséquent, la prison est considérée
pour les uns comme un lieu d'apprentissage du métier criminel, puisqu'on
y entre délinquant primaire et on y sort délinquant aguerri
à cause de la promiscuité des délinquants et de la
contamination criminelle. Les délinquants se prévalent de
l'étiquetage à cause également de la stigmatisation. Dans
ce cas, ils acceptent cette nouvelle qualification et s'associent entre eux
pour essayer de forme leur société des hors la loi.
93 Paul MBANZOULOU, Op.cit., p.256.
94 Idem.
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