B. La surpopulation carcérale
Dans sa loi pénitentiaire, Pierre V. Tournier utilise
le terme du surnombre carcéral ou surpeuplement parce qu'il peut y avoir
un établissement pénitentiaire administrativement pour recevoir
50557 personnes mais là on y trouve 61810 personnes « surpeuplement
de 6181050557 = 11253 personnes »84.
A ce sens, la surpopulation carcérale peut être
comprise dans deux manières : au sens général « il y
a trop de détenus » sans que l'on précise sur quels
critères on se base pour affirmer le diagnostic.
Au sens plus précis qui se réfère
à la capacité d'accueil des établissements
pénitentiaires notamment sur le surnombre de personnes détenues
prévu dans chaque établissement.
En effet ; la prison centrale de MAKALA était
créée pour une capacité d'accueil de 1500 prisonniers.
Elle est à ces jours hyper débordée. Elle compte dans les
3 fois la capacité d'accueil. Dans une telle situation, c'est la vie des
prisonniers qui se trouve en péril.
La surpopulation pénale est l'un des freins à la
réinsertion sociale des détenues souvent évoqué par
les surveillants. Elle constitue un obstacle majeur à la mise en place
du suivi personnalisé des détenus « la contamination et la
corruption des détenus »85. Dans ces conditions, la
peine privative de liberté redeviendrait l'Ultima ratio qu'elle aurait
dû être toujours « pas plus qu'il est juste, pas plus qu'il
n'est utile »86.
84 Pierre V. TOURNIER, Op.cit., p.21.
85 Paul MBANZOULOU, la réinsertion sociale
des détenues, éd. L'harmattan, paris, 2000, p.202.
86 Idem, p.203.
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