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Les stratégies camerounaises de gestion des conflits en Afrique centrale. Enjeux et défis.


par Ghislain Marceau BANGA
Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2015
  

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3 - Le concept d'« Afrique centrale »

L'Afrique centrale est la région médiane de ce continent qui va du Sud du Sahara à la vallée du rift, en passant par l'est du bouclier ouest-africain. L'Afrique centrale comprend les pays suivants : l'Angola, le Cameroun, le Gabon, la Guinée équatoriale, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, Sao Tomé-et-Principe et le Tchad ; mais parler de l'Afrique centrale revient également à parler des deux instances communautaires qui s'y trouvent.

Le référent « Afrique centrale » véhicule une ambiguïté certaine due au fait que, dans cette sous-région, l'on retrouve deux instances différentes qui prétendent représenter l'identité sous régionale. Il s'agit en l'occurrence, de la Communauté Economique et Monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) et la Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale (CEEAC).

Au-delà de la synonymie dans les appellations, on note une confusion des missions que s'assignent ces structures. Ainsi, la mission essentielle de la CEMAC est de promouvoir un développement harmonieux des Etats membres dans le cadre d'une Union Economique et d'une Union Monétaire, tandis que la CEEAC a pour objectif ultime d'établir un marché commun aux Etats de l'Afrique centrale. On voit à l'évidence que toutes les deux, ces organismes recherchent le développement économique de la sous-région et poursuivent des objectifs certes, diffèrent dans l'énonciation, mais identiques dans le fond  »18(*).

Nous concentrerons notre étude à la CEEAC, au sein de laquelle on peut noter une certaine activité du Cameroun en matière de gestion des conflits en Afrique centrale, et qui est le cadre adéquat défini par le plan de Lagos de l'OUA en 1982. La CEMAC quant à elle, ne comporte pas les mêmes particularités, et ne saurait donc nous satisfaire dans le cadre de cette recherche.

4 - Le concept d'« enjeu »

Le dictionnaire Larousse définit l'enjeu comme étant une somme d'argent,que l'on met en jeu en commençant la partie et qui doit revenir au gagnant. C'est un objet que l'on risque dans une partie de jeu ou encore ce que l'on peut gagner ou perdre dans une entreprise19(*). Cette définition donne déjà évidemment un bon aperçu du concept, ce qui nous convient d'appréhender comme une projection faite par un individu, inscrit dans un système de jeu, dans lequel il mobilise un ensemble de ressources, des opportunités et des avantages en vue d'obtenir des gains matériels ou immatériels.

Dans cet ordre d'idée, la théorie des jeux20(*) qui, elle se décline en une trilogie structurée en trois tendances dont la première porte sur le jeu à somme non nul ; ici, les individus engagés dans le jeu s'inscrivent dans une logique éminemment conflictuelle dans laquelle certains sont appelés à gagner ou à perdre. La deuxième est celle du jeu coopératif et non coopératif, où on étudie la formation de coalitions entre les joueurs afin d'obtenir de meilleurs résultats pour les membres et enfin le jeu mixte, celui-ci implique plutôt aux logiques du marchandage, voire de chantage. Pour ainsi dire, le concept d'enjeu renvoie directement aux stratégies, aux planifications à l'organisation et à la coordination par un acteur, d'un ensemble d'actions en vue d'atteindre un objectif pertinent.

* 18 Abel Hubert MBACK WARA, La prévention des conflits dans la dynamique de l'intégration sous-régionale en Afrique centrale, Mémoire de D.E.A en science politique, Université de Yaoundé II SOA, 2007.

* 19 Dictionnaire Larousse, Paris, Larousse, 2008, p. 147

* 20 Cette théorie a été énoncée par Albert W. TUCKER à Princeton, en 1950, www.wikipedia.com, consulté le 28 Septembre 2014 à 7h00.

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