CONCLUSION GENERALE
Il nous a été donné de mener une
réflexion sur les raisons stratégiques de l'implication du
Cameroun dans la gestion des conflits en Afrique centrale, mais
aussi de voir quels sont les défis à relever dans le
cadre d'une telle entreprise.
La problématique sur laquelle s'est
adossée ce travail est la suivante : quel est
l'intérêt du Cameroun dans ses actions menées en
matière de gestion des conflits en Afrique centrale CEEAC ?
à cette problématique, nous avions deux
problématiques secondaires : l'implication du Cameroun
est-elle construite dans le cadre d'une vision stratégique, ou
est-elle une adaptation conjoncturelle ? le Cameroun dispose-t-il
des moyens adéquats pour s'impliquer efficacement dans la
gestion des conflits en Afrique centrale ?
L'hypothèse centrale postulait que le
Cameroun s'engage dans la gestion des conflits pour la
préservation de ses intérêts nationaux et pour
garantir la paix et la sécurité sous régionale.
Dans un environnement conflictuel comme celui de
l'Afrique centrale, est-il possible de trouver des esquisses de
solution à l'insécurité et de gérer les
conflits qui s'y déroulent ? que peut faire un Etat comme
le Cameroun dans une dynamique de gestion des conflits dans la
sous-région, et avec quels moyens ?
Ce travail a tenté de répondre à
ces différents questionnements en montrant que la faiblesse des
Etats à assurer leurs fonctions régaliennes de
défense est un véritable problème ;
l'insécurité s'est installée, les conflits
déchirent l'Afrique. Ces conflits et grandes menaces
prospèrent d'avantage d'une part à cause d'un certain
nombre de lacunes telles le manque de démocratie, la mal
gouvernance etc., mais aussi à cause du manque de coordination
des Etats et des disparités souverainistes qui les
caractérisent d'autre part.
Pour le Cameroun comme pour la plupart des
Etats d'Afrique en général et de la sous-région
Afrique centrale en particulier, le véritable défi est de
parvenir à une autonomisation des financements, d'avoir des
effectifs importants et bien formés, d'avoir un matériel
de qualité et une importante logistique. Bien entendue, le
Cameroun et les autres pays de la sous-région doivent mettre
sur pieds, de véritables stratégies communes, de gestion
des conflits et de lutte contre toutes les formes de menaces. C'est
un pari important, difficile à réaliser, mais pas
impossible.
Bien sûr, la pauvreté est un
handicap important qui se dresse devant les Etats, pour la
réalisation de ce pari. D'où la relation
d'interdépendance entre le développement, la
sécurité et l'intégration.
En définitive, le Cameroun et les autres
Etats de la sous-région gagneraient à construire une
véritable « communauté de
sécurité », débarrassée de
l'application béate des principes de Westphalie, toute chose qui
permettra d'assoir une coopération durable et efficace pour un
meilleur développement de l'Afrique.
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