Les stratégies camerounaises de gestion des conflits en Afrique centrale. Enjeux et défis.par Ghislain Marceau BANGA Université de Yaoundé 2 - Master 2 en sciences politiques 2015 |
H - METHODE ET TECHNIQUES D'ANALYSEToute entreprise de recherche scientifique, invite toujours le chercheur à faire recours à des méthodes et techniques, qui conviennent à l'étude de son objet d'analyse. Par définition, « La méthodeest perçue comme l'ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles, une discipline cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les démontre, les vérifie »42(*) ;c'est le préalable à toute discipline scientifique. L'on ne saurait parler de science sans méthode car, elle en constitue la caractéristique fondamentale, l'essence qui clarifie la démarche adoptée ou à adopter. Dans ce sens, Gaston BACHELARD affirmait fort opportunément que « la méthode est la politesse élémentaire de l'esprit scientifique »43(*). Il s'agit au sens large d'aider le chercheur à comprendre, non pas le résultat de la recherche scientifique, mais le processus de la recherche lui-même. Les considérations méthodologiques comprennent à la foisle modèle opératoire(1) et l'approche méthodologique(2). 1 - Modèle opératoirePour rendre compte de notre objet d'étude, nous avons utilisé la méthode systémique. L'approche qui nous semble pertinente pour atteindre nos objectifs est celle du raisonnement stratégique, telle que présentée par Michel CROZIER et Erhard FRIEDBERG. En effet, le Cameroun appartient à une organisation qui est la CEEAC et, « les participants d'une organisation peuvent être considérés comme des acteurs ayant chacun leur propre stratégie (...) du point de vue des objectifs que prétendent ou même que semblent poursuivre ces acteurs, leur comportements peuvent paraître irrationnels. Ils ne prennent de sens que si on relie aux chances de gains et de pertes qu'ils avaient réellement dans le ou les jeux qu'ils jouent les uns avec les autres. (...) Le phénomène sociologique fondamental de l'intégration des comportements du même ensemble social se trouve ainsi analysé dans le cadre organisationnel comme un processus indirect par lequel les acteurs se trouvent contraints, s'ils veulent gagner ou au moins minimiser leurs pertes, d'adopter une stratégie « gagnante », c'est à dire rationnel pour eux de se plier aux exigences du jeu et qu'ils en arrivent ainsi, quelles que soient leurs motivations de départ, à concourir finalement aux buts communs »44(*). Il n'est donc pas exclu que le Cameroun se comporte en acteur stratégique au sein de la CEEAC. * 42Madeleine GRAWITZ « Méthodes des sciences sociales »,Paris, Dalloz, 11ème Ed,2011, 1019 pages. * 43Jacqueline MORAND-DEVILLER,« Cours de droit administratif »Paris,Montchrestien, 10ème Ed, p.705 * 44 Michel CROZIER ; Erhard FRIEDBERG, L'acteur et le système, Paris, Editions du Seuil, 1977, pp.230-231 |
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