2. Les conditions d'encadrement
L'expansion de l'enseignement supérieur est très
forte ces dernières années. Par contre, le rythme de recrutement
des enseignants n'est pas suffisant pour assurer des conditions d'encadrement
satisfaisantes aux millions de nouveaux étudiants qui accèdent
à l'enseignement supérieur. La conséquence est une
dégradation des taux d'encadrement (ratios
étudiants/enseignants), qui est plus forte en Afrique que partout
ailleurs (UNESCO, 2008). Il faut en effet souligner le peu d'enseignants de
« haut » rang pour répondre de la qualité de
l'enseignement en Afrique. Or, pour un enseignement supérieur de
qualité, il importe de disposer à la fois :
? D'enseignants en nombre suffisant pour assurer des niveaux
d'encadrement adéquats aux étudiants ;
? Des enseignants dotés de qualifications
internationalement reconnues qui permettent l'animation scientifique et
pédagogique, ainsi que le renouvellement des générations
d'enseignants et de chercheurs de haut niveau (UNESCO, idem).
Il faut entendre par là une proportion significative
d'enseignants dotés de qualifications de haut rang, reconnues au niveau
international. Pour une dizaine de pays de la région, les données
disponibles semblent confirmer l'existence d'une proportion relativement faible
d'enseignants de rang magistral (ayant le grade de professeurs ou de
maîtres de conférences) dans le secteur public dans de nombreux
pays africains (UNESCO, idem).
Pour combler l'insuffisance d'enseignants, les institutions
d'enseignement supérieur concoctent un cocktail de mesures qu'elles
choisissent et/ou combinent selon des contraintes pédagogiques pour les
enseignants et des contraintes financières. Certaines institutions
recourent à une intensification des charges des enseignants, des
missions d'enseignement au personnel expatrié ou à un personnel
peu qualifié, éventuellement encadré par des enseignants
de haut rang (UNESCO, idem). Ces mesures, appréciables, sont cependant
de nature « conjoncturelles », même si malheureusement - elles
restent souvent pratique courante dans des institutions. D'autres instituent
des initiatives de nature plus « structurelles », en assurant le
développement professionnel continu de leurs enseignants et
l'amélioration de l'attractivité de la fonction enseignante
(UNESCO, idem).
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De telles initiatives, prometteuses, constituent une
réponse au besoin d'intégration progressive du nombre
nécessaire des nouveaux enseignants ayant les qualifications
académiques requises. Il convient cependant d'avoir conscience de
l'ampleur des besoins en enseignants requis pour les institutions
d'enseignement supérieur pour les prochaines années. Sans
évoquer les questions financières, les deux hypothèses
retenues sont difficilement tenables (UNESCO, idem).
D'autre part, les universités nécessitent un
personnel hautement qualifié, apte à identifier les
opportunités des TIC, d'en tirer parti pour améliorer la
qualité de l'enseignement et l'apprentissage.
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