Section 2. La qualité de la formation et les
conditions d'encadrement
L'offre d'enseignement supérieur requiert une
qualité suffisante pour assurer une meilleure contribution des
diplômés à l'effort de développement des pays, tout
comme elle est nécessaire, en elle-même, du fait de
l'internationalisation de l'enseignement supérieur et de ses exigences
en termes de compétitivité des formations à
l'échelle régionale et mondiale. Dans la même logique, les
conditions d'encadrement imposent l'adoption de nouveaux paradigmes tant dans
l'ouverture à de
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nouveaux profils d'apprenants et partenaires financiers, que
la révision du rapport enseignant versus apprenant, ainsi que la
soumission aux critères d'évaluation internationaux.
1. La qualité de la formation
La qualité de l'enseignement supérieur est une
notion complexe et multiforme, dans la mesure où elle est
protéiforme par nature et vise des logiques (formation, recherche
académique de haut niveau, services sociaux aux étudiants, offre
de services professionnels divers) variées selon les institutions
d'enseignement supérieur et selon les pays. Ce qui passe pour une bonne
définition de la qualité pour un certain type de cours ou
d'institutions s'avère inappropriée pour d'autres (UNESCO, idem).
Bien que difficile à conceptualiser, la qualité résulte de
nombreux facteurs (UNESCO, idem). L'assurance - qualité s'inspire, en
Afrique, des recommandations internationales sur ce paradigme structurant et
sur les lois et règlements propres aux États (Jacques Fame
NDONGO, idem).
Pour ce faire une idée et pour l'exemple, dans le
meilleur des mondes, dans un pays africain respectant les normes
susmentionnées, la qualité suppose :
-- Des enseignants bien formés, dévoués
et en nombre suffisant (normes de l'UNESCO : 1
enseignant pour 30 étudiants) ;
-- Des laboratoires équipés et modernes
;
-- Des personnels d'appui compétents ;
-- Un système d'information (données
statistiques et informatiques) performants ;
-- Des infrastructures adéquates quantitativement et
qualitativement ;
-- Des curricula de formation pertinente (enracinés
dans l'Africanité et ouverts au monde) :
-- Une stratégie éducative bien pensée :
ne former ni des déracinés et des acculturés ni
des
cadres myopes et nombrilistes ou des thuriféraires
;
-- Un système d'évaluation performant (qui
évite le pantagruélisme éculé que récusait
Rabelais
et le psittacisme stérile) ;
-- Une gouvernance sociale efficiente au sein de
l'Université (franchises universitaires, statut de
l'étudiant spécifiant les droits et obligations
de celui-ci, aires de jeu, structures sanitaires
adéquates, encadrement psycho-social dans des centres
médico-sociaux appropriés etc.)
(Jacques Fame NDONGO, idem).
Sorti de ce doux rêve, la réalité est tout
autre. Les conditions d'encadrement et la qualité de la formation, dans
l'ensemble, les universités africaines connaissent des taux
d'encadrement
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pédagogiques globalement élevés, mais
avec une situation variable selon les pays, les institutions et les domaines de
formation (UNESCO, 2008).
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