2. Les mécanismes
D'une part, il s'agit d'harmoniser la circulation des savoirs
et des modèles pédagogiques. Le LMD offre aux apprenants un
complément de formation pour favoriser leur entrée sur le
marché du travail. Il permet de répondre aux défis de la
formation générale et la formation professionnelle (aptitude
à créer emplois, mobilité et acquisition d'outils tels les
langues et l'informatique). Bologne aide aussi les universités à
participer au processus de développement, notamment en revalorisant la
formation des adultes. D'autre part :
« Entrer dans le LMD » impose l'idée de
réduction du nombre de diplômes universitaires - de sept à
quatre - du baccalauréat au doctorat. En principe, ça a
l'avantage, non seulement de
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faire baisser le coût des études
universitaires, mais aussi de concourir à l'allègement de la
charge pédagogique, pour les étudiants et les enseignants. Une
autre exigence est la concordance, à l'échelle mondiale, des
calendriers académiques (dates d'ouverture et de fermeture des
universités), pour favoriser la mobilité des enseignants et des
étudiants sans préjudice pédagogique. Cela suppose, bien
sûr, une gestion rigoureuse du temps pédagogique (la
semestrialisation des enseignements permettant à enseignants et
étudiants de mieux planifier leur temps et leur mobilité)
(André NYAMBA, 2007).
Enfin, la revalorisation des savoirs issus des sources non
académiques permet la prise en compte des expériences et acquis
professionnels des adultes qui demandent une inscription comme
étudiants. Elle rend aussi nécessaire la convertibilité en
« crédits » des savoirs associés à ces
expériences. En somme, l'université doit accepter de ne pas
être la seule source de diffusion des savoirs (André NYAMBA,
idem).
En définitive, la conséquence du LMD est la
création d'un marché de l'enseignement supérieur où
universités publiques et privées se concurrencent au niveau
national et international. A cette occasion et pour répondre au souci de
professionnalisation de leurs enseignements, prenant exemple sur les
universités privées venant généralement du Nord, de
plus en plus d'universités africaines programment des formations
payantes loin de leur offre traditionnelle. La présence des
universités privées exerce ainsi une pression sur les
universités publiques, les poussant à adopter les mêmes
logiques marchandes (Hamidou Nacuzon SALL, 2007-8). Par contre, sans exception,
les exigences de qualité et d'impact économique et social - qui
signifient l'efficacité pour des institutions telle la Banque Mondiale -
s'imposent aux universités publiques et privées ; surtout que le
corollaire naturel des standards internationaux est la comparaison
internationale des universités dans le monde et le développement
de leur libre concurrence (Hamidou Nacuzon SALL, idem).
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