Section 2. Le processus de Bologne
Il est un truisme d'affirmer que les universités
africaines sont en crise. De toute part les contestations et les mises en cause
se font jour - qui peuvent se résumer en une phrase - pour critiquer
« la qualité de l'enseignement, l'insuffisance des structures
d'accueil, le manque de documentation, la qualification et l'insuffisance du
personnel enseignant et l'inadéquation emploi/formation qui faisait du
système d'enseignement et des universités une fabrique de
chômeurs » (Kokou AWOKOU, 2012). La solution
désignée et retenue pour résoudre cette
problématique est alors l'alignement sur le processus de Bologne.
1. La genèse
Le porteur du LMD en Afrique francophone est le Conseil
Africain et Malgache pour l'Enseignement Supérieur (CAMES), qui est le
régulateur et coordonnateur de l'enseignement supérieur en
Afrique francophone. Considérant la faible pertinence sociale de ses
universités
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membres, le CAMES les incite à adopter de nouvelles
mesures, plus propices au développement de la recherche, de la
régionalisation, de l'internationalisation et de l'autonomie. Dans cette
optique, le système LMD (3 ans pour la licence, 2 ans pour le master et
3 ans pour le doctorat) semble un modèle facilitant la gestion
administrative et propice à l'installation d'une culture authentiquement
académique (Hamidou Nacuzon SALL, 2007-8).
En 2003, à Malabo (Guinée Equatoriale), la
Conférence des Recteurs adopte une résolution de
coopération avec l'espace européen de l'enseignement
supérieur. Elle est suivie d'une mission à Bruxelles conduite par
le recteur de l'UOB mandaté par ses pairs. À Yaoundé
(Cameroun), la même conférence prend une résolution sur le
protocole de mise en place du LMD. En 2004, à Franceville (Gabon), la
Conférence des Recteurs de la CEMAC vote son règlement
intérieur et propose à son Conseil des Ministres de recommander
aux chefs d'État de la CEMAC, de promulguer une déclaration
d'engagement politique sur la réforme du LMD en Afrique Centrale. En
2005, à Libreville, les chefs d'État font une déclaration
politique sur le LMD et instituent une cellule technique dans la zone CEMAC. En
2006, à Bata (Guinée Équatoriale), le Conseil des
Ministres de la CEMAC promulgue des directives sur l'adoption du LMD et son
chronogramme. L'UOB est désignée comme université-pilote
en matière de LMD pour toute la sous-région CEMAC.
En 2015, le gouvernement gabonais promulgue des
arrêtés et des circulaires sur la mise en place du LMD au Gabon.
Le 19 mai 2005, le Premier Ministre procède au lancement officiel du
projet LMD. À l'UOB, à l'issue des missions externes et internes,
de conférences, de séminaires sur le LMD menés avec des
experts canadiens, français et de l'UAF, un état des lieux et une
maquette d'offre de formulation actualisée et adaptée aux
contraintes du LMD sont soumis à l'appréciation du
ministère en charge de l'enseignement supérieur.
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