2. La société des savoirs et/ou
société de la connaissance
Le débat sur l'instauration de la Société
de l'Information, la société des savoirs et/ou
société de la connaissance est l'occasion d'une controverse
conceptuelle. Pour en saisir les tenants et aboutissants, il faut restituer le
contexte, puis voir ce qui distingue les deux concepts, pour finalement en
expliquer les enjeux.
Au plan contextuel, le glissement sémantique de
société de l'information à société des
savoirs et/ou société de la connaissance résulte de
facteurs (contexte mondial des TIC, place des universités africaines
dans le développement et échanges) autour de visions sociales et
anthropologiques. Le contexte mondial des TIC part du constat que les
technologies sont dans le quotidien de presque tous les citoyens et fondent
leur rapport au monde. Il faut réfléchir aux conditions optimales
d'une intégration réussie (Laure ENDRIZZI, Oct 2012). La place
des universités africaines dans le développement de leurs
sociétés est ainsi pertinente ; car les réformes
entreprises dans la plupart des pays pour actualiser l'offre de formation
universitaire (création des écoles inter-états,
instauration des concours d'agrégation et des jurys interafricains,
élaboration des instruments juridiques relatifs à un
système rigoureux d'équivalence, mise en place des
troisièmes cycles interuniversitaires, etc.) peinent à arrimer
les universités africaines aux besoins de la société.
D'où l'enseignement supérieur est sans conteste le segment le
plus affecté du système éducatif : les effectifs y sont
pléthoriques, les budgets insuffisants, la qualité de la
formation en déclin.
Ce qui explique les échanges autour de visions sociales
et anthropologiques. La révolution de la communication par
l'intégration des technologies crée de nouvelles formes de
résistance :
? Résistance culturelle fondée sur la
capacité des uns ou des autres à abstraire les informations,
à utiliser des symboles, un langage parfois complexe et des
procédures rigoureuses ;
? Résistance politique à l'invasion d'un pays ou
d'une culture par des produits multimédias ou des logiciels
développés en d'autres lieux ;
? Résistance hiérarchique liée aux modes
d'exercice du pouvoir (Joël de Rosnay, 2000).
L'expression Société de la Connaissance est
parfois préférée à celle de Société
de l'Information ; ce qui pose avec acuité la question des enjeux de la
société de la connaissance. La contribution de l'éducation
à la croissance et au développement des pays faisant maintenant
l'objet d'un consensus parmi les spécialistes du développement
(Jacques Fame NDONGO, 2009). Par contre, en Afrique francophone, l'enseignement
supérieur fait face à des défis générant des
turbulences qui en menacent l'existence ; même si l'avènement de
la société en réseaux est à la fois une chance et
un danger (Joël de ROSNAY, 2000). L'enjeu primordial reste toujours la
mise en place au plan national et l'entrée au plan international de
l'économie du savoir.
|