Section 3. Une histoire singulière de l'UOB
Bien que relevant de l'histoire des universités
d'Afrique noire francophone, l'UOB a un parcours singulier, envisageable en
trois époques : de 1960 à 1990, puis de 1990 à 2010 et
enfin depuis 2010.
1. De 1960 à 1990
Avec 162 étudiants, elle comprend, outre le Centre
National des OEuvres Universitaires (CNOU), presque l'ensemble des
Établissements d'Enseignement Supérieur (EES) de Libreville ;
à savoir :
? La Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) ;
? La Faculté de Droit et Sciences Économiques
(FDSE) ;
? Le Centre Universitaire des Sciences de la Santé (CUSS)
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? Les grandes écoles (ENS, ENSET, ENSS devenue IUSSO,
ENEF, INSG...) etc. (AGENDA de l'UOB, 2011, 2013).
En 1986, une deuxième université, accueille les
formations scientifiques jusque là organisées dans le cadre de
l'UOB. Pour des raisons d'équilibre régional, elle s'ouvre
à Franceville sous le nom d'Université des Sciences et Techniques
de Masuku (USTM) (Agenda de l'UOB, 2011). 1990 marque le début d'une
période mouvementée (AGENDA de l'UOB, 2011, 2013).
2. De 1990 à 2010
Parallèlement à la recomposition de la carte
universitaire, depuis 1990, les conflits sociaux minent les
établissements d'enseignement supérieur gabonais. Chaque
année, les mouvements d'humeur des étudiants et les grèves
sporadiques des enseignants aboutissent parfois à la fermeture
d'établissements. En 1994, les enseignements se suspendent, puis en
2000, l'année universitaire se réduit à quatre mois et
enfin en janvier 2002, les universités, excepté quelques
composantes (INSG et IST), ferment après trois mois de grèves.
Celle ambiance de crise, par sa durée, nuit aux efforts d'accroissement
du niveau de formation de la population gabonaise (Alain MIGNOT, 2002).
2002 augure d'une nouvelle restructuration. Les grandes
écoles accèdent à l'autonomie. La Faculté de
Médecine et des Sciences de la Santé devient université
à part entière : l'Université des Sciences de la
Santé d'Owendo (USS). Dès lors, l'UOB se spécialise en
sciences humaines et sociales, avec deux établissements : la FLSH et la
FDSE (AGENDA de l'UOB, 2011, 2013).
Ce qui oppose les universités gabonaises des
françaises, dont les écoles se créent hors d'elle.
L'enseignement supérieur gabonais est un ensemble structurellement et
géographiquement éclaté.
Une telle situation présente, certes, des
inconvénients : elle multiplie les coûts de structure et constitue
un obstacle à la mise en cohérence des formations. Mais, elle
comporte des avantages dans le contexte gabonais. Elle permet, en particulier,
en isolant chaque secteur d'activités, de préserver ceux dont le
fonctionnement est satisfaisant en se donnant la possibilité de les
soutenir (Alain MIGNOT, 2002). En 2003, les services d'appui à son
fonctionnement social accèdent à leur pleine autonomie : le
Centre National des OEuvres Universitaires (CNOU) et le Centre des OEuvres
Universitaires COU-UOB) s'émancipent de l'autorité administrative
du Recteur. Parallèlement à ces soubresauts, l'UOB tente la
réforme. Le projet de « Campus Numérique
Intégré » se décline en
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2006. Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, le Secrétaire
Général de l'époque rapporte :
« [...] le Conseil Rectoral, après une longue
et fructueuse concertation, a décidé de la mise en place du
projet « Campus Numérique Intégré » dont
l'objectif principal était d'assurer la mise en place progressive d'un
système de gestion informatisé des différents secteurs de
l'Université avant d'assurer la communicabilité de ces
différents secteurs entre eux et avec l'extérieur. Avec pour
finalité de rendre plus efficace le système administratif et le
rapprocher de plus en plus des usagers » (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT,
2006).
Il précise la vision du projet : « Nous serons
donc en présence d'un campus numérique intégré
lorsque, non seulement les différentes fonctions de l'université
seront, pour l'essentiel, assurées par l'entremise des TIC, mais surtout
lorsque les différents centres de gestion de ces fonctions seront
reliés entre eux par le biais d'un certain nombre de passerelles
aboutissant à ce qu'il est convenu d'appeler un «
hub » (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, idem, mise en gras par
l'auteur). Le concept « Campus Numérique Intégré
» résulte du mix des trois termes : Campus, Numérique et
Intégré. Campus se rapporte à l'université ;
Numérique renvoie aux TIC et Intégré évoque leur
mise en système (Guy ROSSATANGA-RIGNAULT, idem). Ce projet se poursuit,
avec des modifications, après 2010.
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