3. L'université africaine : instrument de
développement
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La première mission que les gouvernants africains
assignent aux universités est de pourvoir à la
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construction et la gestion des architectures des nouveaux
États. Ceci d'autant que : « Les populations sont de plus en plus
instruites et les emplois qui fournissent des taux de salaire
élevés requièrent un haut niveau de connaissances et de
compétences techniques [...] Les institutions et établissements
d'enseignement supérieur, en principe, divulguent le savoir par leurs
enseignements et le font progresser par la recherche. [...] Le vrai savoir est
par principe une question de capacité, de compétence, de
formation et apprentissage cognitif » (Babacar NIASSE, 2008-2009).
Des évidences suggèrent que les
universités africaines atteignent la fin de leur développement
initial. Leur mandat de départ nécessite aujourd'hui une
réévaluation face aux changements opérés au niveau
mondial ; appelant une réflexion approfondie (Bethuel MAKOSSO et al.,
2009). Ces changements se nomment la mondialisation, caractérisée
entre autre par l'essor des technologies de l'information et de la
communication (TIC), la libéralisation qui progresse inexorablement et
l'avènement de la société du savoir. Concomitamment, le
langage du marché s'insurge désormais dans le monde de
l'enseignement ; manifesté par les expressions « demande
d'éducation », « offre d'éducation », «
produits de l'enseignement », « employabilité », «
capital humain », etc. Les frontières de l'éducation enfin,
se déplacent de la sphère nationale à la transnationale
(Babacar NIASSE, 2008-2009). Les systèmes d'enseignement
supérieur s'imposent donc au coeur des stratégies de
Développement des pays d'Afrique francophone (Oumar
SOCK, 2006).
L'histoire ici narrée souffre du biais majeur de la
généralisation ; or l'Afrique n'est pas un bloc. Les contextes
diffèrent d'un pays à l'autre.
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