B) La relative épuration des cadres de l'Empire : De
la « promotion » des commissaires de Police à l'affaire de La
Lanterne
« Les temps approchent où la loi sera
supérieure à la police et où le respect de la
liberté individuelle deviendra une réalité9.
»
La République, régime synonyme de
démocratie et de libéralisme, a conscience de la
nécessité de réformer un appareil policier
dévoué au pouvoir impérial et s'empresse donc de
s'attaquer aux fonctionnaires bonapartistes. Cependant la tâche se
révèle plus difficile que prévu à cause des
soubresauts qui agitent l'installation de la République dans les
années 1870.
8 Bélière et
Lévy, Histoire des polices en France ..., op.cit.
,p.310.
9 Le « vieux petit
employé », 33e lettre, La Lanterne,
troisième année, n° 63, 13 janvier
1879.
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L'administration de la coercition légitime en République.
Les institutions de l'État face à l'anarchisme
dans les années 1880 » - Mémoire IEP de
Paris - 2019 61
Les contraintes d'effectifs et la
nécessité d'avoir des agents efficaces sur l'ensemble du
territoire remettent en cause l'épuration des cadres de
l'Empire.
A travers l'étude du « Fonds Moscou
», Laurent Lopez montre l'impossibilité pour la République
de se défaire de l'héritage impérial en étudiant le
corps des commissaires de police10. Comme des contraintes purement
matérielles empêchent les républicains de « purger
» les cadres de la haute-police ayant servi sous le Second Empire, des
fonctionnaires pas nécessairement ralliés au nouveau
régime sont conservés par le gouvernement. L'historien s'attache
alors à mesurer l'épuration des commissaires de polices durant
les années 1870 en se basant sur les dossiers nominatifs qui ont
été restitués par les russes dans les années 1990.
Ces archives concernent donc les effectifs de la Sûreté
Générale et non de la préfecture de police11.
Aussi, pour des raisons de temps et de classement, Laurent Lopez s'est
basé sur les trois premières boîtes - soit trois milles
fiches de commissaires sur les douze-mille qui composent la série - et a
fini par comparer 381 « carrières » séparées en
trois groupes durant les années 187012. Nous reproduisons en
partie le tableau réalisé par l'historien résumant les
effectifs de chaque groupe13.
Tableau 2 - Les commissaires de police sous la IIIe
République
381 commissaires de police ayant vécu les
transitions politiques des années 1870
|
Fonctionnaires ayant entamé
leur carrière avant 1870
comme agent de police,
secrétaire de commissariat ou commissaire de
police
|
Anciens militaires de la gendarmerie impériale
ou de la garde de Paris ayant
été nommés commissaires sous
la République
|
Candidats devenus commissaires entre 1870 et
1878
|
173
|
79
|
129
|
Source : Laurent Lopez « Servir la République
après avoir juré fidélité à Napoléon
III »
10 Laurent López,
« Servir la République après avoir juré
fidélité à Napoléon III »,
Histoire & mesure [En ligne], XXIX-2 | 2014, mis
en ligne le 31 décembre 2017, consulté le 10 septembre
2018.
11 Ibid.,
p.109-110.
12 Ibid.,
p.110-111.
13 Ibid.,
p.111.
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L'administration de la coercition légitime en République.
Les institutions de l'État face à l'anarchisme
dans les années 1880 » - Mémoire IEP de
Paris - 2019 62
La première catégorie identifiée
par Laurent Lopez est la plus importante et concerne les fonctionnaires en
activité sous le Second Empire. L'auteur cherche donc à constater
si le passage au nouveau régime a impacté la carrière de
ces policiers. La police impériale semble être dans la ligne de
mire des républicains dès leur arrivée au pouvoir, puisque
le nouveau préfet de police Émile de Kératry
procèderait à de nombreuses révocations, tandis que
Gambetta et Ferry proposent la suppression du poste du chef de la police
parisienne dès décembre 187014. Néanmoins,
l'analyse des fiches nominatives des commissaires de police montre que sur 173
agents, seulement 13 sont « mis en inactivité » à la
suite de la proclamation de la République en septembre
187015. Parmi eux, on compte huit révocations directement
liées au changement de régime, trois mises en
disponibilité et deux relevés de fonctions16. La
faiblesse de ce chiffre montre qu'il n'y a pas eu d'épuration massive
des cadres policiers du Second Empire par la République au début
des années 1870. De plus, les événements de la Commune
incitent le gouvernement installé à Versailles à
réinstaurer les commissaires mis en disponibilité moins d'un an
plus tôt17. La victoire des conservateurs en février
1871 permet aussi la réintégration de sept des huit
fonctionnaires révoqués en septembre 187018. Au
début de la Troisième République, on ne peut donc pas
parler d'épuration des agents de la Sûreté
Générale mais de courtes interruptions de carrière
liées à la difficile installation du nouveau
régime.
Laurent Lopez insiste sur le fait que les
carrières des commissaires ont été davantage
impactées par les mutations politiques qui s'opèrent dans les
années 1870 que lors du changement de régime19. Alors
que le conservateur Albert de Broglie revient au pouvoir le 16 mai 1877
à la tête d'un gouvernement « d'ordre moral », il
décide de dissoudre la Chambre majoritairement républicaine un
mois plus tard et d'organiser de nouvelles élections
14 Ibid.,
p.114.
15 Ibid.,
p.115.
16 Ibid.,
p.118.
17 Ibid.,
p.123-124.
18 Ibid.,
p.123-126.
19 Ibid.,
p.118.
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L'administration de la coercition légitime en République.
Les institutions de l'État face à l'anarchisme
dans les années 1880 » - Mémoire IEP de
Paris - 2019 63
législatives. Durant cette période de
préparation du scrutin, on assiste non pas à une vague
d'épuration mais de mutations qui touchent 282
fonctionnaires de police20. Si cinq d'entre eux sont
révoqués, l'historien estime que 36 commissaires subissent une
mutation « défavorable », contre 33 « favorables »
puisqu'elles garantissent de meilleurs traitements ou des postes à plus
grandes responsabilités. De plus, le gouvernement du seize-mai en
profite pour nommer 27 commissaires de police. Laurent Lopez pose
l'hypothèse que ces mutations sont liées à la
préparation des élections et que les conservateurs cherchent
à s'entourer d'agents ralliés à leur cause21.
En tout cas, le pouvoir exécutif joue un rôle déterminant
lorsqu'il s'agit des carrières des agents de la Sûreté
générale.
Enfin, l'historien s'intéresse à la
période 1877-1878 marquant le retour des républicains à la
Chambre et confirmant l'impact du changement de majorité sur les
mutations des commissaires de police. Elles se révèlent encore
plus importantes que pour la période précédente et
même si on ne constate que deux révocations, 60% des policiers
sont soumis à des changements de carrière. Ceux-ci s'imposent en
réaction aux décisions du gouvernement de l'ordre moral : «
les commissaires révoqués ou relevés de leurs fonctions
par le gouvernement d'Albert de Broglie sont ensuite
réintégrés dès les premiers mois de 1878, en
répercussion à la formation d'une Chambre à
majorité républicaine et d'un gouvernement de centre-gauche
à partir de la mi-décembre 187722». Cependant,
les commissaires réinstallés par la majorité
républicaine ne sont pas nécessairement des agents nommés
durant les années 1870. En effet, Joseph Berton, commissaire en poste
sous le second Empire est révoqué en 1870 avant d'être
réintégré un an plus tard. Il subit une nouvelle
révocation peu de temps avant les élections législatives
de 1877 avant de profiter d'une mutation favorable en février
187823.
Ainsi, que ce soit après la chute du Second
Empire ou pendant la mise en place du régime républicain durant
les années 1870, on ne peut pas parler d'épuration massive de la
police bonapartiste. Il y a très peu de révocations
définitives, et le fait d'avoir servi sous
20 Ibid.,
p.121.
21 Ibid.,
p.121.
22 Ibid.,
p.126.
23 Ibid.,
p.124-125.
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L'administration de la coercition légitime en République.
Les institutions de l'État face à l'anarchisme
dans les années 1880 » - Mémoire IEP de
Paris - 2019 64
l'empire n'empêche pas les commissaires de
connaître des évolutions de carrière. Les raisons
derrière cette « conservation » des fonctionnaires ne sont pas
explicitées dans les fiches nominatives mais en plus des besoins en
effectifs, on peut supposer que les forces politiques locales influencent le
destin des commissaires de police. Pour nuancer la faiblesse de cette
épuration, il est important de noter qu'elle a tout de même
concerné les membres les plus éminents de l'administration du
Second Empire que la République ne pouvait conserver24. Les
républicains font donc le choix de réformer en surface l'appareil
policier, se séparant seulement des commissaires les plus hostiles au
nouveau régime. Il nous paraît alors nécessaire de
constater si le résultat est le même au sein de la
préfecture de Police de Paris, autre institution détenant un
pouvoir de coercition légitime en France.
Pour ceci, il nous faut réaliser une
étude statistique sur les révocations des gardiens de la paix sur
la même période que celle menée par Laurent Lopez, soit
entre 1870 et 1872. Les dossiers administratifs conservés aux archives
de la Préfecture de Police nous fournissent toutes les données
nécessaires pour notre analyse25. De plus, nous nous
inspirons du travail de Quentin Deluermoz - qui a largement
étudié l'histoire de la préfecture de Police de
Paris26 - pour saisir la complexité du processus visant
à écarter les agents servant autrefois le pouvoir
impérial. S'appuyant particulièrement sur les archives du
fonctionnement administratif de la PP, l'historien propose en annexe de son
livre un tableau présentant l'évolution du personnel de la police
municipale dans les années 1890. Nous avons repris le carton
associé à la cote DA 193 sur laquelle Quentin Deluermoz base son
analyse, pour étudier l'évolution des effectifs policiers pour
les décennies 1870 et 188027.
24 Arnaud-Dominique Houte,
Le triomphe de la République..., p.80.
25 APP, sous-série DA
- Police administrative.
26 Quentin Deluermoz,
Policiers dans la ville..., op.cit. 2012.
27 APP, DA 193. Police
municipale, statistique des opérations (1872-1900).
Tableau 3 - Les sorties du corps de gardiens de la
paix, 1872-1878
Année
|
Démissions
|
Révocations
|
Décès en service
|
Départs à la Retraite
|
Réformés
|
1872
|
488
|
247
|
43
|
238
|
14
|
1873
|
320
|
86
|
47
|
275
|
4
|
1874
|
265
|
100
|
40
|
302
|
14
|
1875
|
366
|
104
|
32
|
370
|
16
|
1876
|
338
|
73
|
43
|
320
|
18
|
1877
|
317
|
66
|
46
|
271
|
5
|
1878
|
208
|
89
|
68
|
193
|
4
|
Source : APP, DA 193. Police municipale, statistique des
opérations (1872-1900).
Comme le montre le tableau 3, notre étude des
effectifs de la préfecture de police commence en 1872 alors que celle de
Laurent Lopez sur les commissaires de police débute au moment de la
proclamation de la Troisième République, soit deux ans plus
tôt. Nous devons donc en tenir compte et nous adapter aux contraintes
archivistiques pour mener à bien notre analyse. Il nous faut d'abord
étudier les chiffres de la PP indépendamment de ceux de la DSG
pour mesurer l'ampleur de l'épuration puis déterminer si les
« points de ruptures » sont les mêmes que ceux
repérés par Lopez.
En premier lieu, il est nécessaire de rapporter
ces chiffres à un effectif global pour mesurer l'ampleur de ces
révocations : le travail de Jean-Marc Berlière et de René
Lévy nous permet de poser le contexte statistique de notre
étude28. On compte alors 4000 policiers dit « en tenue
» ou gardiens de la paix en 1870, 7000 en 1871 puis 8000 en
189229. Des chiffres bien supérieurs à ceux des autres
villes et qui font de Paris un « laboratoire de la
modernité
28 Jean-Marc Berlière
et René Lévy, Histoire des polices en France ...,
op. cit., p. 57-64.
29 Ibid.,
p.63-64.
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L'administration de la coercition légitime en République.
Les institutions de l'État face à l'anarchisme
dans les années 1880 » - Mémoire IEP de
Paris - 2019 65
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L'administration de la coercition légitime en République.
Les institutions de l'État face à l'anarchisme
dans les années 1880 » - Mémoire IEP de
Paris - 2019 66
policière » selon les
historiens30. Si on considère alors que la PP compte une
moyenne de 7000 gardiens de la paix sur la période 1872-1878, le
pourcentage de révocations paraît très faible. En 1872,
l'année où il y a le plus de révocations soit 247 selon le
tableau 3, cette « réforme » concerne moins de 4% des
policiers en tenue de la PP. On ne peut donc pas parler d'épuration en
profondeur de l'institution parisienne.
Par ailleurs, on note des points de rupture quelque
peu différents de ceux avancés par Laurent Lopez. En effet, les
deux autres années où les révocations sont les plus
importantes sont les années 1874 et 1875 et concernent un peu plus d'1%
des agents de la PP. La proportion paraît tellement faible qu'il est
difficile d'y voir un lien avec la perte du contrôle de la
Sûreté générale et les lois constitutionnelles
promulguées durant cette période. De plus, le retour du
gouvernement de l'ordre moral en 1877 ne semble pas affecter la PP comme la
DSG, et l'institution parisienne connaît seulement une
légère augmentation des révocations à la suite de
l'arrivée des républicains au pouvoir. En effet, le tableau 3
montre que 89 gardiens de la paix ont été révoqués
en 1878 contre 66 en 1877. Néanmoins, ce chiffre ne représentant
que 1,27 % de l'ensemble des gardiens de la paix, on ne peut pas
considérer que la mise en place du gouvernement opportuniste entraine
une remise en cause des cadres de la préfecture de police. Cette
dernière semble donc jouir d'une certaine autonomie puisqu'elle ne
connaît pas les mutations administratives liées au changement de
majorité.
Cependant, l'institution parisienne se retrouve au
centre des préoccupations de la République lorsqu'il s'agit de
l'héritage des cadres du Second Empire. Entre 1878 et 1879, une
série d'articles est publiée dans le quotidien républicain
La Lanterne par un homme se faisant passer pour un
« vieux petit employé » de la Préfecture de
Police31. L'auteur de ces écrits - qui n'est autre qu'Yves
Guyot, un journaliste républicain-radical - s'attaque à la police
des moeurs mais dénonce aussi la présence de bonapartistes dans
les sphères dirigeantes de l'institution. Tandis que la
préfecture de police engage un procès contre le journal
dès 1879, l'affaire éclate à la Chambre. Les
députés des bancs d'extrême gauche font part de leur
indignation face à cette révélation, à l'instar de
Georges Clemenceau qui insiste sur la
30 Ibid.,
p.65.
31 Les numéros du
journal sont en ligne sur Gallica.
Amélie Gaillat - «
L'administration de la coercition légitime en République.
Les institutions de l'État face à l'anarchisme
dans les années 1880 » - Mémoire IEP de
Paris - 2019 67
présence du personnel de l'empire aux postes
les plus importants au sein de la préfecture de police :
« C'est qu'en effet, messieurs, tout le monde
reconnaît ici dans cette Chambre (...) que le personnel qui nous a
été légué, dans les différentes
administrations, par les gouvernements monarchiques qui se sont
succédé dans ce pays, a besoin d'être remanié dans
sa composition, remanié dans sa doctrine (...), remanié dans sa
méthode d'action. Eh bien, s'il y a une administration où cette
nécessité de modifications profondes dans le personnel se fasse
énergiquement sentir, c'est assurément la préfecture de
police. (...) C'est d'autant plus grave, que, dans la préfecture de
police, le personnel c'est la doctrine, le personnel c'est la méthode
d'action 32.. »
Selon Jean-Marc Berlière, si les radicaux font
preuve d'autant de véhémence à la Chambre, c'est parce
qu'ils ne comprennent pas comment des hommes qui ont toujours lutté
contre la République restent en fonction à la suite de la
victoire des partisans de ce régime33. Ainsi, le discours de
Clemenceau évoque la possibilité d'une « police
républicaine » et interroge sur l'essence même d'un corps de
police : doit-il être politiquement compatible avec le régime de
gouvernement qu'il est supposé préserver ? Dans un premier temps,
la réponse semble être positive, puisque le scandale de
la Lanterne pousse à la démission le
ministre de l'Intérieur Émile de Marcère ainsi que le
préfet de police Albert Gigot. En reprenant les dossiers statistiques
conservés aux archives de la préfecture de Police nous pouvons
réaliser le tableau 3 ci-dessous34. Voyons si les
révélations d'Yves Guyot ont entraîné un changement
en profondeur de l'institution.
32Georges Clemenceau
à la Chambre des députés, séance du 3 mars 1879,
Journal Officiel de la République
Française, 4 mars 1879, p.1644.
33 Jean-Marc Berlière,
Le monde des polices en France..., op.cit.,p.
93.
34 APP, DA 193. Police
municipale, statistique des opérations (1872-1900).
Tableau 4 - Les sorties du corps de gardiens de la paix,
1879-1882
Année
|
Démissions
|
Révocations
|
Décès en service
|
Départs à la Retraite
|
Réformés
|
1879
|
156
|
65
|
47
|
288
|
5
|
1880
|
248
|
75
|
61
|
457
|
8
|
1881
|
299
|
74
|
44
|
550
|
9
|
1882
|
387
|
63
|
71
|
531
|
6
|
Source : APP, DA 193. Police municipale, statistique des
opérations (1872-1900).
La proportion d'agents en tenue révoqués
se montre extrêmement faible par rapport à l'effectif total de ce
corps. Le tableau 4 indique qu'en 1880, l'année où les
révocations sont le plus nombreuses, elles concernent à peine
plus de 1% d'un effectif de 7000 agents. Malgré, l'arrivée des
opportunistes au pouvoir et le scandale de la Lanterne
la préfecture de police connaît un degré
d'épuration encore plus faible que celui exercé dans les
années 1870 comme en témoigne le graphique
ci-dessous.
Graphique 2 - Gardiens de la paix
révoqués entre 1872 et 1882 à Paris
250 200 150 100
50
0
|
|
|
|
|
Révocations
|
1872 1873 1874 1875 1876 1877 1878 1879 1880 1881 1882
Source : APP, DA 193. Police municipale, statistique
des opérations (1872-1900).
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Les institutions de l'État face à l'anarchisme
dans les années 1880 » - Mémoire IEP de
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L'administration de la coercition légitime en République.
Les institutions de l'État face à l'anarchisme
dans les années 1880 » - Mémoire IEP de
Paris - 2019 69
Par conséquent, que ce soit pour la
Sûreté Générale ou la préfecture de Police,
on ne peut pas évoquer une épuration massive de l'appareil
policier à l'arrivée des républicains au pouvoir.
L'étude du « fonds Moscou » concernant la DSG et les
révélations du journal La Lanterne sur
les pratiques antirépublicaines des agents de la PP soulignent la
difficulté qu'a la République à se détacher des
cadres du Second Empire. Il est nécessaire de s'interroger sur la
façon dont cet héritage conditionne la doctrine du maintien de
l'ordre et sa pratique au début des années 1880.
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