Crise politico-religieuse en Afrique centrale. Cas de la RCA.par Matthieu Alidor Kabeya Université de Lubumbashi - Graduate en Relations Internationales. 2017 |
§3. LES DIFFERENTES GUERRES CIVILES CENTRAFRICAINEUne petite historique pour bien comprendre et distingué les guerres centrafricaines, les trois dernières décennies qui ont succédé à la chute de l'Empire de Jean Bedel Bokassa n'ont pas particulièrement souri aux centrafricains. Arrivé au pouvoir par un coup-d `état de la Saint-Sylvestre dans la nuit du 31 Décembre au 1er Janvier 1966, Bokassa est chassé 13 ans plus tard le 21 Septembre 1979 par l'opération Barracuda de l'armée française et David Dacko redevient Président de la République. Il n'arrivera pas à sortir le pays de la crise et sera contraint de remettre le pouvoir à l'armée en Septembre 1981.115(*) Guerre de religion, épuration ethno-religieuse, risque de partition. C'est comme cela que les medias présentent la et guerre et la crise en Centrafrique, Si l'on ne peut nier qu'aujourd'hui en RCA des gens sont massacrés sur la base de leur appartenance religieuse, résumer le conflit centrafricain aux seuls affrontements inter-religieux est non seulement simpliste mais encore ne permet pas de trouver les solutions adéquates pour une sortie de crise.116(*) Par où faut-il commencer pour expliquer cette crise ? Car juste avant ce conflit très peu de personnes savaient que la Centrafrique est un pays et non une région de l'Afrique.Pour prendre le pouvoir, Bozizé a fait appel aux mercenaires Zakawa, tchadiens en Centrafrique. Au lieu de les payer et débarrasser le pays de ces desperados à la gâchette facile, il les garde avec lui et en incorpore un bon nombre dans l'armée nationale. Sa garde rapprochée était ainsi constituée de ces éléments qui ont longtemps guerroyé au Tchad voisin. Ces derniers étaient alors plus proches des commerçants Tchadiens et autres centrafricains d'origine tchadiennes, l'autre partie de la population subissait leurs fréquentes exactions. La frustration cédait la place à plusieurs petites tensions entre les deux communautés.117(*) En dix ans de pouvoir, Bozizé qui s'est contenté de faire protéger son fauteuil par des forces étrangères n'a jamais tenu sa promesse de restructuration de l'armée et n'a jamais réussi à former une armée républicaine, fermant les yeux sur les exactions de sa garde prétorienne sur la population civile.Bozizé, qui accuse aujourd'hui la Seleka d'être constituée d'étrangers ayant l'ambition d'annexer la RCA, fut le premier amené des étrangers en Centrafrique. Le premier à défendre et officialiser leur présence sur le sol centrafricain. La RCA a reçu huit milliards pour le programme « Désarmement, Démobilisation et Réinsertion ». Bozizé et ses proches ont dépensé cet argent sans désarmer aucune faction rebelle. Ces dernières ont fini par se réunir au sein d'une coalition qu'ils appellent Seleka pour le destituer.118(*) Puis est venue la Seleka, Michel Djotodja, Nourradine Ahmat, Daffane et les autres seigneurs de guerre de la Seleka voulaient leur part du gâteau. Ils ont trouvé leur cheval de bataille en cherchant leurs parts, la minorité musulmane est marginalisée. Djotodja n'arrive pas à démontrer que la lettre adressée au Qatar pour soutenir la Seleka aux fins d'instaurer la charia une fois qu'il prendrait le pouvoir en RCA ne vient pas de lui. Pour accéder au trône, ils avaient besoin du soutien des islamistes, coupeurs de route, bandits de grand chemin venus du Soudan et du Tchad tels les éléments de Baba-ladé. Mais il va se laisser déborder et perdra le contrôle de ces desperados. Ce sera le début du chaos, le gouvernement de Djotodja comme tous les précédents gouvernements en Centrafrique constitués de gens qu'on veut remercier, satisfaire, a largement démontré son incapacité à instaurer un Etat de droit. En prenant les armes pour arriver au pouvoir ils n'ont résolu aucun problème, au contraire ils ont créé une situation qu'ils ont été incapables de contrôler, et le pays a sombré dans les affrontements inter-religieux à cause de leur soif de pouvoir.C'est dans cette intervalle d'années qu'en Centrafrique a eu des guerres que les autres qualifier de religion, d'autre ethnique, et encore guerre civile à la cour de laquelle on a vu les frères s'affronter pour le pouvoir, parmi ces guerres nous pouvons retenir entre autres.119(*) La guerre civile de Centrafrique est un conflit qui se déroule en Centrafrique au XXIe siècle et qui se divise en trois périodes : - Première guerre civile de Centrafrique (2004-2007) - Deuxième guerre civile de Centrafrique (2012-2013) - Troisième guerre civile de Centrafrique (2013-2014) * 115 JOHNNY BISSAKONOU, art. Cit., P.5 * 116Idem, P.6. * 117 JOHNNY BISSAKONOU, Op.cit., P.6 * 118Idem, P.11 * 119 BATOUALA RENÉ, Guerre civile de Centrafrique, https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_de_Centrafrique, P. 10, visite le 29/07/2017 à 16h09 |
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