INTRODUCTION
INTRODUCTION
La prématurité se définit comme toute
naissance qui survient avant le terme de 37 semaines d'aménorrhée
(SA) révolues, soit le 259ème jour suivant le premier
jour des dernières règles ; après 22 SA, quel que
soit le poids, mais au moins 500 g [1-3]. Son taux ne cesse de
croître partout dans le monde et elle est responsable d'une lourde
morbi-mortalité. L'OMS estimait à 15 millions le nombre des
naissances prématurées dans le monde en 2010 dont 60% en Afrique
et en Asie du sud [3, 4]. Selon les mêmes estimations,
le taux de prématurité était de 13,1% au Tchad en 2010
[4]. Selon l'Enquête Démographique et de
Santé et à Indicateurs Multiples au Tchad (EDS-MICS) 2014-2015,
le faible poids à la naissance représentait 7% des naissances
dont on connaît le poids [5]. Ainsi, la
prématurité est un véritable problème de
santé publique.
Le prématuré est exposé, de part son
immaturité, à de nombreuses complications néonatales qui
conditionnent sa survie. Sa prise en charge et sa survie dépendent du
niveau de développement sanitaire de chaque pays. Si le taux de survie
est en nette progression et le seuil de viabilité revu à la
baisse dans les pays développés, la situation reste
précaire dans les pays à faible revenu qui disposent de peu de
moyens pour la prise en charge. Un écart de survie des extrêmes
prématurés de 10/90 est constaté entre les pays à
faibles revenus et ceux à revenus élevés
[4]. L'amélioration des soins périnataux
permettra la prise en charge des nouveau-nés de plus en plus immatures
et une amélioration de la survie en fin d'hospitalisation. La question
du devenir des survivants reste posée.
Après leur hospitalisation, et principalement pendant
leur première année de vie, les prématurés
devraient être surveillés de façon spécifique en
raison des pathologies multiples ; ce qui suppose une consommation des
soins médicaux à long terme.
Des auteurs européens rapportent que les grands
prématurés ont significativement plus de problèmes de
santé les premières années de vie que les enfants
nés à terme avec un taux de rehospitalisation de près de
40% mais, peu de données sont disponibles sur l'incidence des
pathologies pédiatriques courantes [6-8]. Les
séquelles à long terme sont aussi importantes et les plus
à craindre [9-11].
Un suivi régulier des prématurés
permettrait de dépister précocement les problèmes qui
pourraient survenir et d'apporter des solutions idoines.
En Afrique, peu d'études ont été
consacrées au devenir du prématuré ; la plupart
était limitée à la période néonatale. Les
études menées au Sénégal et en Côte d'Ivoire
ont souligné la nécessité du suivi [12,
13].
Au Tchad, peu de données sont disponibles sur le
devenir du prématuré. Ainsi, il nous a paru opportun, à
travers cette étude, d'analyser le devenir au cours du premier semestre
de vie des prématurés admis au service de néonatologie de
l'hôpital de la mère et de l'enfant (HME) afin de contribuer
à l'amélioration de la prise en charge.
Notre étude s'articule donc autour des objectifs
suivants :
Ø Objectif
général : évaluer le devenir des
prématurés suivis au cours du premier semestre de vie à
l'HME
Ø Objectifs
spécifiques :
ü Déterminer la fréquence
hospitalière de la prématurité ;
ü Identifier les principales pathologies survenues au
cours du suivi;
ü Déterminer le taux de survie des
prématurés au cours du suivi;
ü Évaluer la croissance post-natale du
prématuré ;
ü Identifier les facteurs influençant le devenir
des prématurés ;
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