Paragraphe 2 : Les outils du dispositif communautaire de la
gestion de la diversité culturelle dans l'espace CEEAC
La sous-région CEEAC affiche de façon timide la
prise en compte de la problématique de la gestion de la diversité
culturelle. Contrairement à l'espace CEDEAO, la diversité
culturelle
134 CEA, Diversity Management in Africa: Findings from the
Mécanisme africain d'évaluation par les pairs and a Framework for
Analysis and Policy-Making. Addis-Abeba, 2011.
77
Les politiques publiques de gestion de la diversité
culturelle dans les processus de construction de la paix en Afrique centrale
et ses enjeux y connaissent encore des balbutiements. On peut
donc analyser ces outils en les classant sous l'angle d'une timide
reconnaissance communautaire des enjeux de la diversité culturelle (A),
à côté des droits et libertés reconnus aux
minorités (B).
A- Les initiatives et le plaidoyer communautaires en
faveur de la diversité culturelle
Au niveau communautaire proprement dit, la Communauté
économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC), l'OIF et
l'UNESCO ont conjointement organisé le Forum des partenaires de la CEEAC
pour la valorisation de la culture au service de l'intégration et du
développement, du 21 au 23 novembre 2012 à Yaoundé
(Cameroun). Il s'agissait au cours de ce forum d'appuyer les efforts visant
à améliorer la pertinence de l'identité sous
régionale de la CEEAC dans le domaine socioculturel par un certain
nombre d'actions au rang desquels:
n Soutenir les initiatives visant à faire
connaître la diversité culturelle dans la sous-région
CEEAC, et au sein des réseaux de la société civile, des
groupes de réflexion, des réseaux du secteur privé,
etc.
n Soutenir les « relais » (responsables
interconfessionnels, femmes, jeunes, entreprises ou autres) capables de
susciter un élan en faveur de changements positifs à
l'intérieur et à l'extérieur des frontières
nationales
n Instaurer des programmes qui oeuvrent pour la
défense d'une identité sous régionale positive et
pluraliste célébrant la diversité des identités et
des nations, et recenser les mécanismes favorisant l'échange et
la confiance mutuels à l'instar des programmes d'échange de
volontaires, etc.
Pour passer des intentions aux actes, la CEEAC veut se
focaliser sur un objectif donc un besoin partagé par toutes ses
populations. Il est évident que tout progrès en matière
d'intégration économique au niveau sous régional aura des
incidences positives sur la recherche de la paix et du développement. De
la même manière, la logique qui sous-tend cette diversification
économique consiste précisément à élargir
à d'autres couches de la société les opportunités
de création de richesses et d'amélioration des moyens de
subsistance jusque-là réservées aux élites.
Dans un premier temps, il s'agit de dégager des outils
possibles et concrets pour porter la diversité culturelle au service du
dialogue et du développement bénéficiant à
l'ensemble des populations de la sous-région. Une réponse qui se
base sur le principe du bon usage des industries culturelles et de leur
diversité, portées par le pouvoir de transformer favorablement
les sociétés humaines. En pratique, il est question de
créer des outils interculturels, notamment
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Les politiques publiques de gestion de la diversité
culturelle dans les processus de construction de la paix en Afrique centrale
des comités interculturels et des semaines
interculturelles pour l'ouverture d'esprit et la découverte d'autres
cultures du monde. Cette mission incombe aux institutions étatiques
certes, mais également aux hommes et femmes qui, dans le monde
l'exercent déjà si bien en étant les personnes au contact
des valeurs humaines universelles favorisent le mieux-vivre ensemble.
Dans un second temps, il s'agit de développer un
réseau mondial de compétences et d'outils pour promouvoir le
mieux vivre-ensemble de l'Afrique Centrale et de ses populations par la
promotion du développement, en particulier économique, des
peuples de la sous-région. Une des voies pour y parvenir est de
contribuer à aménager une meilleure place pour l'Afrique Centrale
dans les échanges et les liens sur le continent, mais également
avec le monde dans les domaines les plus variés dont politiques,
économiques, scientifiques, technologiques et techniques, sociaux et
culturels135.
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