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Les pouvoirs publics et fonctionnement des entreprises publiques congolaise cas de la snel


par Néhémie Zuka Bakwe Batali
Unilu - Graduat 2020
  

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Section 2. THEORIES SCIENTIFIQUES DE BASE

S'agissant des théories scientifiques de base, nous précisons dans cette section les auteurs et les théories qui nous ont inspiré comme modèle d'analyse.

Selon François Depeltau, le choix et la construction d'une théorie se fait concrètement en trois opérations. D'abord, le chercheur revient sur son exploration et procède à l'inventaire des théories pertinentes à son sujet d'étude ; Ensuite, il procède à l'examen critique de chacune des théories répertoriées ; Enfin, il en adopte une, la modifie ou en construit une nouvelle. 43

Pour notre part, nous avons répertoriés plusieurs théories dont : la théorie systémique, la théorie fonctionnaliste, la théorie des organisations et la théorie du management public.

De ces quatre théories, nous avons retenu la théorie systémique comme théorie principale, mieux comme modèle d'analyse principal, et celle fonctionnaliste comme modèle secondaire.

Le choix de ces deux théories ne relève nullement de l'arbitraire.

En effet, le management public et la théorie des organisations s'inspirent énormément de la théorie systémique ou celle fonctionnaliste.

Nous avons donc retenu le modèle d'analyse systématique et celui d'analyse fonctionnaliste puisqu'ils nous permettent de mieux cerner le rapport entre les pouvoirs publics et le fonctionnement de la SNEL.

2 .1. THEORIE SYSTEMIQUE.

L'analyse systémique ou l'analyse en termes de système est < toute recherche théorique ou empirique qui part du postulat que la réalité sociale présente les caractères d'un système, pour interpréter et expliquer les phénomènes sociaux

43 F.Depeltau, la démarche d'une recherche scientifique en sciences humaines :de la question de départ à la communication des résultats, Bruxelles-Laval, presse de l'université Laval/De Boeck, 2000, p.145

par les liens d'interdépendance qui les relient et qui les constituent en une totalité.>44

Dire que la réalité à étudier forme un système signifie qu'on lui attribue des propriétés suivantes :

I. Elle est constituée d'éléments ayant entre eux des rapports d'interdépendance ;

II. La totalité formée par l'ensemble des éléments n'est pas réductible à leur somme.

III. Les rapports d'interdépendance entre les éléments et à totalité qui en résultent obéissent à des règles qui peuvent s'exprimer en termes logiques.

L'idée est qu'un système réagit globalement, comme un tout, aux pressions extérieures et aux réactions de ses éléments internes. 45

Bertalanffy est généralement considéré comme le père de la théorie systémique moderne. Il constatait au début des années 20 qu'il y'avait des lacunes évidente dans la recherche et la théorie en biologie. L'approche mécaniste alors dominant semblait négliger, sinon carrément nier, précisément ce qui est essentiel dans le phénomène de la vie. Il prône alors la conception organique en biologie. Cette conception met l'accent sur la prise en compte de l'organisme en tant que tout système.46

A ce titre, il y'a prédominance du tout sur la partie dans l'examen des objets d'étude, l'opposition à une approche mécaniste et l'importance à donner à l'organisation du tout pour la compréhension de l'organisation.

A mesure qu'apparaissaient, se précisaient et s'agençaient les uns par rapport aux autres les divers concepts de Bertalanffy à savoir l'entropie47,l'homéostasie48,

44 Professeur MBAYA KABAMBA, cours des systèmes administratifs comparés, L1 SPA, UNILU, 2006-2007

45 R.G SCHWARTENBERG, sociologie politique, Paris, ed.Montchrétien, 1998, p. 81

46 La théorie de Bertalanffy a été résumée dans son ouvrage, General system theory, New York, Georges Brazilles, 1968

47 Bertalanffy observe que les systèmes vivants sont capables de contrer l'effet entropique grâce à des échanges avec l'environnement, ce qui leur permet de maintenir un certain équilibre interne face aux perturbations dont ils sont l'objet.

48 Il faut recourir à un concept plus général l'homéostasie, selon lui dans le mode d'organisation particulier aux organismes vivants. Ce concept est à entendre comme la disposition commune aux organismes vivants à

l'equifinalité (capacité d'un système à attendre l'état d'équilibre à partir des différentes conditions initiales et par des voies différentes), le feed-back, la téléonomie ( étude du maintien de la stabilité structurelle d'un système), la téléologie (entendu comme l'étude des systèmes acceptant différentes plage de stabilité structurelle), émergeaient progressivement la notion de système ouvert et la théorie qui la supporte.49

Deux constats concernant les systèmes sont incontournables aux yeux de Bertalanffy. Le premier a trait à l'omniprésence de ceux-ci : les systèmes sont partout, la réalité empirique est faite des systèmes.

La complexité est omniprésente et exige un regard non parcellaire qui tienne compte de l'ensemble, du tout. Bref une vision systémique s'impose dans tous les champs de la connaissance.

Le deuxième constat est qu'il existe des similarités dans les structures des systèmes que l'on retrouve dans différents champs d'investigation. Découvrir ces similarités, c'est aller au coeur des principes d'organisation.

De la biologie, la théorie systémique s'est entendue aux organisations humaines vue comme des systèmes ouverts devant s'adapter à leur environnement. Cette vision systémique marque le champ des théories de l'organisation ainsi que celui des systèmes d'information. Il en va de même des concepts de < tout > de < synergie>, < d'adaptation >, etc. Qui sont transférables d'un domaine de la science à l'autre.

Maurice Landry et Claude Banville caractérisent les approches systémiques en gestion comme étant des tentatives délibérées de mise au point de demandes originales d'intervention interdisciplinaires pour aborder des problèmes complexes de gestion.

La gestion dont il est surtout question est celle portant sur les problèmes à portée sociale, économique, organisationnelle, etc. Concrète dans lesquels le chercheur

maintenir un état d'équilibre face à des conditions changeantes qu'elles soient physiques, chimiques ou psychologique.

49 Nous nous inspirons de l'analyse de M. Landry et C.Banville, caractéristiques et balises d'évaluation de la recherche systémique, dans le document de l'atelier-Forum sur l'évaluation des recherches en ingénierie des organisations, p.4

doit appuyer simultanément sa demande sur des objets durs et sur les objets mous.50

Les objets de connaissance dits durs sont ceux des sciences de la nature exacte ; tandis que les objets mous sont ceux des sciences sociales.51

David Easton formalise un modèle systémique portant sur les transactions entre le système politique et son environnement. La vie politique est considérée comme un mécanisme entrée-sortie ou inputs-outputs ; les inputs proviennent de l'environnement sociétal et sont constitués d'exigences et de soutiens.

Les exigences sont les demandes adressées au système politique, elles pénètrent ce dernier après une conversion des données en exigences. Cette première conversion s'effectue selon deux mécanismes de régulation ; régulation structurale qui fait appel à la notion de portier et à des rôles spécialisés dans la formulation des exigences politiques, et la régulation culturelle, qui complète les freins mis en place par le système politique.

La réduction ou agrégation des exigences politiques est un des principaux instruments de régulation de flux des exigences spécifiques et variées en exigence globale, c'est une fonction assumée, notamment par les partis politiques et les syndicalistes. C'est après cette réduction que le système peut traiter les exigences et formuler des priorités ou encore avancer des propositions de décision. Les issues portent sur le fond de la matière ou sur les moyens d'action. Le système peut être soumis à une accumulation d'exigences, souvent contradictoire, pouvant créer une surcharge.

Le soutien, cette notion lié le système politique à son environnement. Sans soutien le système s'effondre devant la moindre surcharge. Il y'a trois objets de soutien dans un système politique : la communauté, le régime et les autorités.

La rétroaction : les outputs opèrent sur l'environnement, produisant des effets qui donnent naissance à des nouvelles exigences et à des nouveaux soutiens. Ainsi se

50 M Landry et Banville idem, p.17

51 Trois caractéristiques essentielles sont données pour les objets durs : ils sont données c'est-à-dire d'origine empirique, ont une stabilité suffisante. (Concept aller d'une observation à l'autre de manière répétitive), le sujet doit se trouver en position d'extériorité suffisante pour les études. Beaucoup d'objets des sciences du social ne remplissent pas suffisamment ces conditions.

développent des bouches rétroactives, des relations dialectiques ininterrompues entre les entrée et les sorties des systèmes.

Le modèle théorique d'Easton a été reformulé par Jean William Lapierre, celui-ci distingue pour sa part, la société globale qui est une totalité concrète, des systèmes sociaux, ensemble abstraits que le chercheur découpe dans la société globale pour les besoins d'analyse.

Le système politique en ce sens n'est que < l'ensemble des processus de décisions qui concernent la totalité de la société globale.>52

Si d'une part, la décision politique est chez Easton une allocation autoritaire de valeur et le système politique limite dans la sphère nationale principalement, d'autres parts, chez J.W Lapierre, cette conception lui semble réductrice de la réalité. Car le système politique semble vague et désincarné. Easton ne s'intéresserait uniquement qu'aux transactions de système sans se pencher sur le rapport entre système politique et d'autres systèmes politiques.

Ici il sied selon Lapierre de prendre aussi compte d'autres systèmes extra-sociaux à savoir les sociétés globales du monde. Comme les autres systèmes sociaux, les systèmes politiques sont des systèmes ouverts, qui reçoivent et produisent des inputs et des outputs. En effet, le système politique évolue constamment dans une situation d'information incomplète ; tant au niveau des inputs que des outputs. Alors que l'exécution d'un programme consiste à appliquer un ensemble d'instructions, ce qui suppose un degré limité d'incertitude, la décision est le comportement qui permet d'opérer des choix entre plusieurs.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery