SECTION 2 : LE MODELE : IS-LM-BP
Le modèle de Mundell - Flemming fut
développé au début des années 1960 par les
Economistes Robert Mundell et Marcus Flemming. Il est une extension à
32 KHEMAKEM JAMEL, op.cit, p.36-40
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une économie ouverte du célèbre
modèle d'équilibre macroéconomique Keynésien IS
-LM, propose en 1937par John Hicks et Alvin Hansen. Le modèle de
Mundell-Fleming permet de déterminer l'équilibre conjoint des
marchés des biens et de monnaie, et de celui des changes en tenant
compte des échanges extérieurs. Autrement dit, ce modèle
répond au double objectif de l'équilibre interne sur les
marchés des biens et services, et sur le marché monétaire
ainsi que l'équilibre externe représenté par la balance de
paiements. Et aussi il permet l'analyse sous différents régimes
de taux de change, des impacts de mesures alternatives de politique
macroéconomique sur la production d'un pays, ses taux
d'intérêt et de change.
Dans le modèle IS-LM-BP le degré de
mobilité des capitaux joue un rôle pivot dans la
détermination du taux de change, par rapport à un changement de
politique monétaire et budgétaire en change fixe comme en change
flexible. La compréhension de ce modèle implique l'examen:
- Du cadre analytique de ce modèle dans un régime
de change fixe et flexible. - Et de l'incidence des politiques
économiques sur le taux de change.
2.1. Le marché des biens et services et la
courbe IS
La courbe IS représente la relation entre le taux
d'intérêt et le niveau de revenu qui prévaut sur le
marché des biens et services. Pour construire cette relation, nous
partons d'une théorie simple de la demande des biens et services,
l'équilibre Keynésien.33
IS = Y =C (Y-T) -i- I (r) -i- G
2.2. Le marché monétaire et la courbe:
LM
La courbe LM trace la relation entre les taux
d'intérêt et le niveau de revenu issue du marché des
encaisses monétaires. Pour comprendre cette relation, nous partons d'une
théorie simple du taux d'intérêt appelé
théorie de la préférence pour la liquidité qui
postule que le taux d'intérêt s'ajuste pour égaliser
l'offre et la demande de l'actif le plus liquide de l'économie, la
monnaie. Tout comme l'équilibre
33 GREGORY N. MANKIW, Macroéconomie, 5e edition
de Boeck, Bruxelles, 2010, P.
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Keynésien nous a aidé à construire la
courbe IS, la théorie de préférence pour la
liquidité va nous aider à élaborer la courbe
LM.34
LM = (M =L(r,y)
P)
Les politiques budgétaires et monétaires ont des
répercussions sur la balance commerciale et les mouvements de capitaux.
Le choix de ces politiques peut ainsi être influencé par des
considérations spécifiques et des raisons d'opportunités
qui tiennent à la mobilité des capitaux et au type de
système de change (change fixe ou flottant).Nous allons en premier lieu
introduire une nouvelle droite dans le système (y,r) du modèle
IS-LM : La droite B.P.
Nous ferons ensuite l'étude sur le cas des politiques
économiques en change fixe puis en change flottant. L'efficacité
des politiques économiques sur l'extérieur diffère selon
que l'économie est à prix fixes ou flexibles. Une économie
est dite à prix fixes lorsque le rapport prix intérieur/prix
mondiaux ne varie pas.
La droite d'équilibre de la balance des paiements peut
être représenté dans le système d'axes y, r (PIB,
taux d'intérêt) qu'on utilise pour le modèle IS-LM. La
droite d'équilibre de la balance des paiements (BP) est le lieu des
couples du PIB et du taux d'intérêt pour lesquels la balance des
paiements est en équilibre.
La balance des paiements du schéma IS-LM-BP correspond
à la somme de la balance commerciale et de la balance des capitaux.
34 GREGORY N. MANKIW, op.cit, p.370
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Figure 4 : droite d'équilibre de la balance de paiement
r
Excédent de BP BP
Appréciation de la Monnaies
La pente BP dépend de la mobilité internationale
des capitaux.
Moins ils sont mobiles, plus elle est forte
.X BP'
Ici, les capitaux sont d'avantages mobiles dans le cas de BP'
Excédent BK
Déficit BC . D déficit de BP
dépréciation de la monnaie
Y
Dans la zone située au-dessus de la droite BP (point
X), la balance des paiements est en excédent parce que la hausse du taux
d'intérêt (au-delà au niveau qui permet l'équilibre
de la balance des paiements) va induire un afflux de capitaux dans
l'économie nationale. Au contraire, en dessous de la droite BP (point
D), la balance des paiements est en déficit parce que le taux
d'intérêt est à un niveau inférieur à celui
qui permet d'équilibrer la balance des paiements (il y a une diminution
des entrées de capitaux). La droite BP est donc le lieu des couples
(y,r)3536373839 qui permettent un équilibre de la balance des
paiements.
Lorsque le PIB est relativement bas, les importations sont
faibles ce qui se traduit par une balance des transactions courantes
excédentaires. Pour obtenir un équilibre de la BP, le compte
financier doit connaître un déficit, ce qui est obtenu par un taux
d'intérêt relativement faible (par rapport au taux
d'intérêt étranger) induisant une sortie des capitaux. Au
contraire, lorsque le PIB est relativement élevé, cela accroit
les importations et entraîne du déficit courant. Pour
rétablir l'équilibre de la BP, le compte financier doit
être excédentaire ce qui ne peut être obtenu que par un taux
d'intérêt élevé permettant d'attirer les capitaux
étrangers.
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