1.4. L'approche keynésienne
31 KHEMAKEM JAMEL, op.cit, p.36-40
42
Selon KEYNES, les agents économiques demandent de la
monnaie pour les trois motifs de détention de la monnaie. La demande
réelle d'encaisses monétaires à des fins de transaction et
de précaution croit avec le niveau de la production intérieure
réelle alors que la demande de monnaie pour motif de spéculation
encore appelée préférence pour la liquidité
dépend de façon inverse du taux d'intérêt. Nous
pouvons écrire la relation suivante:
L =L(Y,R), alors Md =MT +MS
Et parce que la théorie keynésienne est de
courte période suppose que le taux d'inflation anticipé soit nul,
c'est-à-dire que le NGP est constant, l'analyse en terme nominal se
confond avec celle en terme réel. Pour simplifier notre analyse; nous
supposons que le NGP = 1.
La demande de monnaie dépend donc de y et de r. Et en
vue de passer à une seule variable. Nous écrirons une fonction de
demande de monnaie par chaque niveau de production.
Etant donné cette fonction de demande de monnaie,
l'équilibre sur le marché monétaire qui égalise
l'offre et la demande de monnaie permet de déterminer le taux
d'intérêt d'équilibre compatible avec chaque niveau de
production.
Ainsi, toute augmentation du niveau de production se traduit
par une augmentation du taux d'intérêt. Ce phénomène
s'explique comme suit; pour une offre de monnaie donnée, afin de
financer une production supplémentaire, les agents non financiers vont
émettre de nouveaux titres. L'offre de titres va donc augmenter ce qui
va se traduire par une baisse du cours des titres et par conséquent par
une augmentation du taux d'intérêt.
Par ailleurs, toute augmentation de l'offre de monnaie
implique au contraire une baisse du taux d'intérêt. En effet, pour
un niveau de production donné; la politique monétaire expansive
correspond à une injection de monnaie par la Banque Centrale. Cette
dernière va demander en contrepartie des titres. La demande de titres va
donc augmenter ce qui va se traduire par une augmentation du cours de titres et
par conséquent par une baisse du taux d'intérêt.
43
Remarque: Au niveau de la trappe de
liquidité, la politique monétaire expansive n'a plus d'effet sur
le taux d'intérêt qui est à son niveau minimum et qui peut
donc plus baisser. 32
1.5. L'approche monétaire selon l'école
de Cambridge
L'école de Cambridge dont les auteurs majeurs sont : A.
Marshall (1922) et A.C. Pigou (1917) décrit la demande de la monnaie
(Md) par les agents économiques comme une fonction du niveau de revenu
(Y), du niveau général de prix (P) et de proposition (k) de leur
revenu qu'ils souhaitent détenir sous forme de monnaie : encaisse
monétaire désirée (k).
Md =k PY
Ainsi, contrairement à Fisher et à la logique de
Walras, on ouvre la possibilité qu'il y a inadéquation entre les
quantités de monnaie offerte (Ms) et la quantité de la demande de
monnaie (Md) et donc qu'il est un équilibre. Si la quantité de la
monnaie mise en circulation (Ms) est trop forte: Ms >3334 Md, les agents
économiques ne conservent pas cet excédent sous forme d'encaisse,
mais vont l'utiliser dans les dépenses supplémentaires qui vont
accroitre le niveau des prix (P) et donc diminuer la valeur des encaisses
réelles en dessous du seuil désiré.
? Analyses et critiques
Partant des analyses que nous avons faites par rapport
à ces approches, nous disons que chez les classiques la monnaie ne sert
qu'aux transactions et n'a aucun rôle actif dans l'économie car
elle n'est qu'un voile. Mais pour KEYNES, la monnaie joue un rôle actif
dans l'économie à travers la demande de monnaie de
spéculation qui varie en sens inverse du taux d'intérêt.
Les individus ont le choix entrer placer leur épargne sur un compte
courant ou dans l'achat des obligations. Ils ont le choix entre détenir
des titres (obligations) ou des liquidités.
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